Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La pilule abortive RU486 autorisée en Italie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La pilule abortive RU486 autorisée en Italie

    L'agence italienne du médicament a donné son feu vert jeudi 30 juillet à la commercialisation de la pilule abortive RU486 au terme de près de deux ans de procédure, malgré le mécontentement de l'Eglise et les réticences du gouvernement Berlusconi

    Au terme d'une réunion fleuve d'environ six heures, jeudi 30 juillet, le conseil d'administration de l'agence italienne du médicament (Aifa) s'est prononcé en faveur de la mise sur le marché italien de la pilule abortive RU486, à quatre voix contre une.

    La pilule abortive ne pourra être administrée "que dans le cadre hospitalier" et "avant le 49e jour de grossesse, c'est-à-dire avant la septième semaine", a précisé à l'issue de la réunion Giovanni Bissoni, un des membres du conseil d'administration.

    L'Aifa a ainsi accédé à la demande du laboratoire français Exelgyn qui avait déposé en novembre 2007 une demande de mise sur le marché italien de la pilule abortive, un médicament autorisé en France depuis 1988.

    La RU486 - à ne pas confondre avec la pilule du lendemain, le Norlevo, commercialisée en Italie depuis 2000 - permet de ne pas recourir à l'avortement chirurgical mais d'interrompre par voie médicamenteuse une grossesse inférieure à cinq voire sept semaines selon les pays où cette pilule est prescrite.

    "Excommunication pour le médecin et la femme"


    Outre l'Eglise catholique qui défend l'embryon "dès sa conception", la droite conservatrice et plusieurs membres du gouvernement de Silvio Berlusconi étaient également réticents à la commercialisation de la RU486.

    Le président émérite de l'Académie pontificale pour la Vie du Vatican, Mgr Elio Sgreccia, avait réaffirmé dans la journée de jeudi "l'excommunication pour le médecin, la femme et tous ceux qui poussent à l'utilisation" de la RU486. Cette pilule "n'est pas un médicament mais un poison mortel", a-t-il déclaré à plusieurs médias.

    "On prend une décision comme s'il s'agissait d'un quelconque anti-fièvre et non d'un instrument pour supprimer une vie, même si elle en est à son stade initial", avait pour sa part déclaré le sous-secrétaire à l'intérieur, Alfredo Mantovano. "C'est la culture de la mort qui triomphe", a affirmé jeudi soir dans un communiqué un député du parti UDC (centre-droit), Luca Volonté.

    "Objection de conscience"

    La loi italienne de 1978 autorisant l'avortement a également permis aux médecins d'user de leur droit à "l'objection de conscience" pour refuser de pratiquer l'acte, une possibilité appliquée par 70% des gynécologues dans le pays, selon les chiffres officiels. En 2008, 121.406 avortements ont été pratiqués en Italie, soit une baisse de 4,1% par rapport à l'année 2007.

    Vingt-neuf femmes seraient mortes dans le monde depuis 1988 après avoir pris la RU486, selon des données rapportées ces derniers jours par le gouvernement italien. "Il s'agit de cas dans lesquels notre mifépristone (la molécule du RU486) n'a pas été pris selon les indications. C'est une accusation ridicule. Ces femmes ne sont pas mortes de l'avortement", a réagi Exelgyn jeudi dans un entretien à La Repubblica.

    En 2005, des expérimentations de la pilule menées dans trois hôpitaux italiens avaient suscité de très vives protestations dans les milieux religieux et conservateurs. Le droit à l'avortement avait également été au centre des débats lors des législatives d'avril 2008, avec notamment une liste "l'avortement, non merci" d'un proche du chef du gouvernement Silvio Berlusconi, le journaliste Giuliano Ferrara.

    Par AFP
Chargement...
X