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Trait de caractère chez les Algériens

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  • Trait de caractère chez les Algériens

    Ne tirez pas sur l'ambulance, c'est un article de la tribune online:

    La société algérienne est-elle violente par essence ? L’humoriste Mohamed Fellag parlait, dans l’un de ses spectacles, d’un gène de la nervosité très actif chez le spécimen algérien. La réalité sociale semble conforter ce que l’artiste présente comme un trait caractéristique du comportement de l’individu. Mais dans la vie de tous les jours, le constat n’est pas drôle.

    Loin de là. La violence est générale. Dans la rue, au sein de la famille, à l’école, dans les stades ou à l’université, le phénomène n’épargne aucun lieu. Les raisons de ce mal sont nombreuses, enchevêtrées et complexes. D’origines géographique, historique, sociale, politique ou culturelle, les sociologues s’évertuent, ainsi, à trouver des explications au comportement agressif des citoyens algériens.

    Il y a, d’abord, le sang chaud des Méditerranéens. Le climat tempéré, moite et changeant excite les nerfs. Ensuite, les différentes invasions et occupations du sol par des forces étrangères, dont la plus récente et la plus dévastatrice, la colonisation française. Après, on peut citer la guerre de libération nationale qui a duré plus de sept ans. Plus tard, il y a le régime politique totalitaire. S’ensuit une décennie de sang, de massacres et de malheurs provoqués par le terrorisme. Parallèlement, l’injustice, la corruption et le népotisme ont gangréné la société.

    En même temps, la dislocation des valeurs sociales, la perte de repères socioculturels, l’absence de modèle social, la démission des parents, des aînés, le nihilisme, l’individualisme et le fatalisme ont fini par faire de l’éducation (au sens large), une notion galvaudée et inutile. Par les prétextes de la «redjla» et du «nif», deux notions censées symboliser les sens de l’honneur et de la virilité positifs, le citoyen algérien «fait feu de tout bois» pour exprimer son agressivité. Un regard de travers, un geste déplacé ou une simple impression de provocation, il démarre au quart de tour. La langue s’emballe, la gestuelle suit, et, comme personne ne veut se montrer faible (la loi de la jungle), c’est le clash. Rapidement, les curieux s’amassent, les aînés s’en mêlent. Et c’est là que les adversaires redoublent d’intensité et que le vrai spectacle commence.

    En Algérie, devant l’absence d’espaces de détente, culturels, sportifs et toute autre activité saine, le pugilat verbal et la danse des coqs attirent la foule. Cela ne se limite pas seulement à la gente masculine. A la recherche d’une totale égalité des sexes, il n’est pas rare que les femmes s’y mettent aussi.

    Des situations qui prêtent, pour les esprits sereins, à sourire. Si ce n’est qu’après la décennie de violence, un climat de tension, de suspicion et de méfiance pèse sur les rapports humains. Les difficultés quotidiennes, la consommation de la drogue et la frustration ont exacerbé cette violence. Les coups de couteau, de gourdin ou de barre de fer deviennent légion. Et cela vraiment, ça fait mal.

  • #2
    L'auteur fait une erreur très commune de méthode : un trait qu'il considère comme négatif doit forcément trouver sa cause dans des événements négatifs. Il s'emploie donc à rappeler tout ce qui est arrivé de négatif.

    Il amplifie se faisant la posture victimaire, postule à la base l'irresponsabilité des acteurs, que la violence n'existait pas, qu'elle n'a pas de raison sociale, etc., et en fin de compte n'explique absolument rien.


    Pour commencer, une remarque de simple bon sens, la violence interpersonnelle, celle au sein des sociétés, est la chose la plus commune qui soit, dans l'Histoire (ô combien) et même à notre époque. De même le nif, fierté, honneur, réputation, sauver la face, etc.

    Tout cela n'a rien d'exceptionnel sur Terre, aussi bien dans dans les sociétés traditionnelles que dans les sociétés modernes. Le Japon comme chacun sait est extrêmement axé sur l'honneur. Les US sont une société violente à partir de la cruciale question de la protection individuelle, hors celle de l'Etat. La France a gardé la question du "rang" (garder son rang et son honneur au sein d'une féodalité) propre à l'Ancien Régime. Les Hollandais ne supportent pas la moindre hiérarchie. Les napolitains font un point d'honneur à ne PAS utiliser la loi mais l'arrangement entre individus (et donc la violence qui va avec). Etc.

    Et enfin, cette violence, la question du lien entre violence et honneur, etc., ne sont pas la conséquence des événements négatifs énumérés dans l'article : ce sont des mœurs et elles les ont précédés dans le temps, et on peut la déceler en tant que cause -partielle- si on fait une relecture plus sociologique et anthropologique. (De la violence en Algérie, Les Lois du chaos de Abderrahmane Moussaoui).

    Le problème est donc mal posé dans l'article. Ce qu'il faut, c'est organiser / accompagner les modalités de passage d'un type de société à une autre : relativement petits groupes sociaux organisés en tribus et villages, à très grande société (30 à 40 M h) organisée en individus et métropoles. Le lien organique traditionnel, tout à fait classiquement, disparait. Qu'est ce qui va organiser la vie sociale ? Un certain contrat social ? Ou placer la contrainte ? Comment va évoluer la solidarité ? Et le contrôle social ? De quelle manière va s'instaurer la loi et le droit coutumier ? Et, pour ce qui est question ici, quel degré de contrôle l'individu devra s'imposer ? Etc, etc.

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    • #3
      le constat de l'auteur est exact mais ta contribution Alain me semble juste.

      pour illuster encore.......j'ai t été surpris par la metamorphose rapide de certaines sociétés jadis violentes.

      L'Histoire de la société Islandaise par exemple ( il suffit de lire les vieux recits) . Ils se ''foutaient volontiers sur la gueule'' et la société etait organisée en clans et la vie rude , le pays pauvre.

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      • #4
        Bonjour

        Merci Alain pour ton poste.

        L'article en lui-même est un spécimen du niveau actuel du journalisme en Algérie, et du "professionnalisme" qui est le leur !!

        Un exemple de l'incompétence journalistique et de rédaction d'un texte de base ! C'est la foire des idées reçues, le bal du sens commun !

        Prendre un sens commun pour une évidence est la plus grosse erreur qui puisse être commise !

        Préjugés, et idées reçues "expliquées" par le Grand Scribe de la Tribune par d'autres idées reçues qu'il ose mettre sur le dos de l'Histoire et de la science SVP ! C'est un comble

        J'avais de sérieux doutes sur les capacités journalistiques de nos journaleux. et de jour en jour en lisant de tels torchons, de telles rédactions médiocres, mes doutes se confirment !

        C'est tout de même édifiant !!


        Il y a, d’abord, le sang chaud des Méditerranéens.
        On ne pas faire plus belle entrée en la matière !!

        Notre cher journaleux n'a donc jamais entendu parler de la patience légendaire des touaregs, où est ce que l'Algérie de notre grand journaliste s'arrête au littoral algérien !! La diversité ne lui dit rien à ce "journaleux"

        Donc la suggestion serait que tous les algériens, 36 000 000 de personnes, répondent à un même modèle (!!) et c'est nous lecteurs de la Tribune à qui le journaliste prétend donner des explications sur " les traits de caractère [supposés] chez les algériens !!!

        Dans tous les cas de figures lui (ou elle) ne déroge pas à la règle actuelle du journalisme algérien : Prendre le sens commun et ce qui semble évident à première vue, pour des explications "scientifiques" et "sociologiques" des faits sociaux

        En même temps, la dislocation des valeurs sociales, la perte de repères socioculturels, l’absence de modèle social, la démission des parents, des aînés, le nihilisme, l’individualisme et le fatalisme ont fini par faire de l’éducation (au sens large), une notion galvaudée et inutile. Par les prétextes de la «redjla» et du «nif», deux notions censées symboliser les sens de l’honneur et de la virilité positifs, le citoyen algérien «fait feu de tout bois» pour exprimer son agressivité. Un regard de travers, un geste déplacé ou une simple impression de provocation, il démarre au quart de tour. La langue s’emballe, la gestuelle suit, et, comme personne ne veut se montrer faible (la loi de la jungle), c’est le clash. Rapidement, les curieux s’amassent, les aînés s’en mêlent. Et c’est là que les adversaires redoublent d’intensité et que le vrai spectacle commence.
        Alors là, je retiens ce passage, j'ai de quoi faire une rédaction de plusieurs pages !!



        ../..
        Dernière modification par l'imprevisible, 02 août 2009, 10h12.
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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        • #5
          C'est la foire des idées reçues, le bal du sens commun C'est tout à fait ça !

          Bon, je conseille la lecture d'un auteur que j'apprécie, un historien, Robert Muchembled. Il a étudié la violence dans l'Histoire. En se tapant le vrai travail d'historien : à savoir les archives. Il fait aussi une sorte de sociologie (historique), que je trouve très pertinente. Son dernier bouquin est Une histoire de la violence : De la fin du Moyen-Age à nos jours.

          Déjà, un scoop ?, les gens au 13ème (date du début de son étude, qui concerne en Europe de l'ouest) vivaient dans un état de violence inter-individuelle, dont on a pas idée aujourd'hui ! Tuer était très fréquent et peu puni, on était compréhensifs avec l'impusilvité. Et une observation pourtant courante ... mais à ma connaissance rarement mesurée dans l'Histoire : le problème central de la violence (inter-individuelle), provenait essentiellement du mâle jeune. Il décrit aussi l'évolution lente mais certaine vers une société civile de moins en moins criminelle.

          L'actualité place sans cesse la violence sur le devant de la scène. Thème important pour les sociologues et les politiques, elle est aussi un objet d'histoire. À rebours du sentiment dominant, Robert Muchembled montre que la brutalité et l'homicide connaissent une baisse constante depuis le XIIIe siècle. La théorie d'une " civilisation des mœurs " (cf Elias, par exemple ici), d'un apprivoisement voire d'une sublimation progressive de la violence paraît donc fondée.

          Comment expliquer cette incontestable régression de l'agressivité ? Quels mécanismes l'Europe a-t-elle réussi à mettre en œuvre pour juguler la violence ? Un contrôle social de plus en plus étroit des adolescents mâles et célibataires, doublé d'une éducation coercitive des mêmes classes d'âge fournissent les éléments centraux de l'explication.

          Progressivement, la violence masculine disparaît de l'espace public pour se concentrer dans la sphère domestique, tandis qu'une vaste littérature populaire, ancêtre des médias de masse actuels, se voit chargée d'un rôle cathartique : ce sont les duels des Trois Mousquetaires ou de Pardaillan, mais aussi, dans le genre policier inventé au XIXe siècle, les crimes extraordinaires de Fantômas qui ont désormais à charge de traduire les pulsions violentes.
          Dernière modification par Alain, 02 août 2009, 22h10.

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          • #6
            Ne tirez pas sur l'ambulance
            C'est qui l'ambulance, désert-rose ou l'auteur de cette bouillie pour chat ?

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            • #7
              Les US sont une société violente à partir de la cruciale question de la protection individuelle, hors celle de l'Etat.
              FAUX.

              Sortez un peu de Hollywood avant de portez vos jugements "traditionels" !

              Merci

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              • #8
                Qu'est ce qui est faux ?

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                • #9
                  Une histoire de la violence : De la fin du Moyen-Age à nos jours.

                  ça me rappelle mon année en fac d'histoire

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