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Les rapts en Kabylie en voie de banalisation?

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  • Les rapts en Kabylie en voie de banalisation?

    Tizi-Ouzou : silence, on... kidnappe !

    Le phénomène des rapts en Kabylie est-il en voie d'être banalisé ? C’est du moins ce que pense la vox populi. Scandaleux ! L’action de protestation menée par les commerçants des Ouacifs suite à une tentative d’enlèvement d’un des leurs laisse penser que les citoyens ne comptent plus sur les pouvoirs publics pour les protéger.

    On croit savoir que plusieurs commerçants, industriels et entrepreneurs ont entamé des démarches pour avoir des armes, tandis que d’autres pensent à plier bagages et à déserter la wilaya de Tizi-Ouzou. Selon une source très au fait de ces affaires, le nombre de cas de kidnappings s’élèverait à 35 en 40 mois seulement. Les enlèvements par des groupes terroristes surviennent le plus souvent dans la région sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, particulièrement dans l’axe Maâtkas, Aïn-Zaouia, Boghni. Les terroristes de la Branche d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Baqim) sont secondés par des groupes de malfaiteurs en tous genres, indicateurs, complices, lesquels profitent du climat d’insécurité qui prévaut en Kabylie.

    35 kidnappings en 40 mois est un chiffre qui fait particulièrement peur aux familles aisées, eu égard aux conséquences désastreuses générées par ces actes. De fortes rançons ont été payées et qui vont de quelques centaines de millions de centimes à des... milliards.

    On pense que les statistiques officielles ne seraient pas crédibles car plusieurs familles observent un silence radio par peur de représailles de la part des malfaiteurs et pour les besoins aussi de la sécurité des victimes. Le phénomène du kidnapping prend une tournure dangereuse dans la région et touche particulièrement les commerçant et les industriels.

    La première opération du genre de ces groupes a eu lieu dans la nuit du 31 décembre 2005, dans la région de Tigzirt, où un groupe armé avait fait irruption dans un bar, avant d’enlever le propriétaire. Sa famille a été sommée de payer une rançon de un milliard de centimes.

    Autre acte du genre, celui du gardien de prison qui a été retrouvé tué d’une façon barbare. Cet acte n’était que le début de série d’enlèvements. En 2006, 15 cas de kidnapping ont été recensés contre 8 cas en 2007. Ce phénomène frappe actuellement de plein fouet la wilaya de Tizi- Ouzou.

    Dans cette Kabylie meurtrie par l’insécurité qui ne compte pourtant pas de «riches hommes d’affaires» comparativement à d’autres grandes villes du pays, on s’en prend aux modestes commerçants et aux entrepreneurs. Sur la trentaine de personnes enlevées, la majorité a été libérée en contrepartie de paiement d’une rançon. Il arrive que les ravisseurs tombent sur des «homonymes» ou des citoyens démunis qu’ils finissent par relâcher.

    S’appuyant sur d’autres éléments, il est à indiquer que les enlèvements perpétrés en Kabylie ces trois dernières années ne sont pas tous à imputer aux groupes terroristes, bien qu’ils soient les principaux auteurs de ces actes. En effet, des gangs organisés accomplissent des forfaits du genre, sous couvert du terrorisme islamiste.

    C’est dire enfin que le laxisme des autorités compétentes face à ce phénomène demeure inquiétant surtout quand on sait que les services de sécurité ne s’immiscent guère dans les tractations pour la libération des otages, alors que dans d’autres pays, ce sont ces mêmes services qui interviennent.

    Par Le soir
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