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Un petit rayon de soleil

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    Un petit rayon de lumière





    Après le 2e Festival culturel panafricain qui a donné la mesure du degré de maturité du peuple algérien, le colloque sur la tarîqa alawiya, qui s’est tenu durant une semaine à Mostaganem, a été une sorte de bouffée d’oxygène qui nous a fait oublier le climat d’intolérance imposé depuis l’indépendance du pays. Pour la première fois, les Algériens ont été confrontés à un autre Islam, contraire à celui propagé par le wahhabisme et le salafisme. Pour la première fois, le discours religieux s’est démarqué de ces prêches virulents extrêmement fanatiques qui ont tétanisé les citoyens et transformé une partie de la jeunesse algérienne en assassins de femmes et d’enfants, en bêtes humaines qui n’ont aucun sens du respect de l’autre. « Y’en a marre de la yadjouz ! », a déclaré le chef de la tarîqa, M. Benyounès, un intellectuel de haut niveau connu et respecté à travers les cinq continents. Il y avait de quoi.
    Le système lui-même a multiplié les interdits pour le peuple algérien et cela, depuis 1962. La religion a été souvent mise à contribution et instrumentalisée pour mettre au pas les Algériens afin de barrer la route à toute contestation. A cet effet, le régime n’a pas innové. Il n’a fait que plagier ses semblables arabes. En Egypte par exemple, Anouar Es Sadate a renforcé la mouvance islamiste pour empêcher l’émergence d’un camp démocrate fort. Ceux qu’il a encouragés à asseoir leur influence sur la société l’ont assassiné. Depuis, l’Egypte va de régression en régression. Autre exemple, le Maroc. Le roi Hassan II avait utilisé les étudiants islamistes dans les campus pour contrer la gauche marocaine. Il a joué avec le feu. Les fondamentalistes, qui étaient insignifiants à l’époque sur la scène politique, ont aujourd’hui le vent en poupe et se permettent même de remettre en cause l’existence du trône. Enfin, le pouvoir algérien a encouragé, dans les années 1980, la poussée de l’islamisme, utilisant entre autres pour cela l’imam El Ghazali. Cette politique a engendré des monstres qui ont mis le pays à feu et à sang. Une fausse religiosité s’est emparée des gens.
    C’est dans cette grisaille qu’est intervenu le colloque de Mostaganem. Il a donné un coup de pied dans la fourmilière et a remis en cause l’atmosphère ambiante, faite surtout d’hypocrisie, pour le grand plaisir des corrompus et des corrupteurs. En cassant des tabous, la tarîqa a introduit un petit rayon de lumière qui, s’il est pris en charge, permettra de combattre l’obscurantisme qu’on cherche à imposer à la société. Certes, l’hirondelle ne fait pas le printemps mais tout un chacun sait que l’Algérien est plus amoureux de la modernité que des démons de l’islamisme. Il suffit de savoir l’orienter, comme l’ont fait de grands hommes un certain Novembre 1954.




    Par Tayeb Belghiche

    El Watane
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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