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La protesta du troisième âge aux Issers

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  • La protesta du troisième âge aux Issers

    Les us de l'Algérie, notre pays ,font du troisième âge de vénérables sages. Ils ont donc droit de couler des jours paisibles, à l’ombre de la mosquée ou d’un figuier, et de jouir d’une retraite pour ceux qui ont la chance d’en disposer. Que non !

    La mauvaise gestion de l’eau de leur commune les a obligés à reprendre, pour un jour, leur vigueur de 20 ans et la mettre au service de la collectivité en colère. Ils ont plus de 60 ans, certains avoisinent les 80 piges. Ils sont descendus de la montagne pour fermer le siège de leur commune des Issers.

    «C’est honteux pour les responsables. C’est à mon âge qu’on me fait des promesses mensongères ?!», fulmine Aïssi du haut de ses 67 ans. «Je suis ici pour réclamer l’eau et des explications sur ces châteaux d’eau et ces conduites construits par l’Etat à coup de milliards pour rien», nous dit Hamdouche Rabah, 76 ans, venu de Ouanougha pour soutenir cette énième protesta de ces concitoyens.

    Belhi Belaïd, 64 ans, de Ghoumarassa, va dans le même sens que son compagnon de fortune : «Depuis 2005, le château d’eau et les conduites existent mais sans eau. A chacune des protestations et réunions, les responsables nous remettent des PV, mais nous n’avons toujours pas d’eau.» Ils étaient plusieurs dizaines à envahir le siège de la commune, chassant les élus. «Nous ne voulons pas discuter avec eux. Ils n’ont jamais tenu parole», dira de son coté Kader Mohamed.

    Selon les protestataires, trois élus de l’APC des Issers (deux du FFS et un indépendant) ayant vent de cette protestation que préparaient les villageois ont tenté de la désamorcer. «Il se sont ridiculisés en tentant de remplir, au milieu de la nuit, un château d’eau à l’aide d’un camion-citerne », ironisent-ils.

    A rappeler que ces paisibles campagnards ne sont pas à leur première manifestation de rue, particulièrement pour dénoncer la pénurie d’eau. Ce dimanche, la foule exige la présence des responsables de la wilaya. Une délégation conduite par le chef de daïra intérimaire des Issers,M. Sadat Amar, comprenant le directeur de l’ADE de Boumerdès, M. Haouchine, le chef de service de l’hydraulique, M. Ben Ali, le premier vice-président de l’APC des Issers, M. Gaci, ainsi que d’autres cadres, locaux arrive. Un dialogue est difficilement amorcé. Le représentant du wali estime que la revendication est légitime et que son responsable (le wali) avait donné des instructions fermes à tous les responsables en vue de résorber ce problème d’eau.

    Devant l’impatience des jeunes, les hommes âgés invoquaient parfois des paroles de sagesse religieuse pour ramener le calme. Aux premières constatations faites par tous, il ressort que les réseaux d’AEP sont installés et que l’eau est disponible.

    Les villages des protestataires sont, d’après les explications que nous a fournies le directeur de l’ADE, ravitaillés à partir d’un système qui alimente plusieurs villages de Bordj- Ménaïel, les Issers, Timezrit et Chabet- El-Ameur. L’eau est puisée des forages implantés dans la plaine de Tadmaït, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, et acheminée par une conduite de 50 kilomètres. Cette chaîne de distribution touche, en plus de la commune de Laâziv, des localités des municipalités indiquées plus haut.

    Tous les intervenants ont fait, par ailleurs, un autre constat : la mauvaise gestion de la distribution incombe entièrement à la commune des Issers. A l’issue de la réunion, les responsables se sont engagés à lâcher l’eau dès ce lundi. De plus, l’alimentation des villages sera assurée une fois par semaine. Quant aux villageois, ils ont laissé entendre qu’à la prochaine pénurie, ils passeront à une échelle supérieure de la protestation.

    Par le Soir
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