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TLEMCEN Vacances sous la menace de la pénurie de carburant

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  • TLEMCEN Vacances sous la menace de la pénurie de carburant

    Le phénomène des trafiquants de carburant qui commercialisent le précieux liquide de l’autre côté de la frontière perdure et risque de saper tous les efforts de l’État dans la relance du tourisme, particulièrement dans cette région de l’extrême-ouest du pays, si des mesures draconiennes ne sont pas prises rapidement par les pouvoirs publics.
    Dès que l’on évoque l’idée de vacances estivales, avec comme toile de fond l’évasion, la détente et le farniente, la première image qui vient à l’esprit de tout un chacun est sans conteste celle de la côte de Marset Ben M’hidi (ex-Port-Say), située à l’extrême-ouest du pays, à même la frontière marocaine. Pourquoi cet attrait insolent des estivants pour cette plage pourtant située à 120 km de Tlemcen et à 260 km d’Oran ? Chacun vous répondra à sa manière que c’est d’abord le sable fin et l’étendue de la plage et la seconde crique aux eaux limpides, ainsi que la beauté de son environnement naturel. Ensuite, c’est dit, on a la sensation de se trouver à 100 mètres de la ville marocaine de Saïdia, séparée par l’oued Kiss, dénommée la perle bleue de la Méditerranée, aux 110 hôtels de luxe, qui déroule son tapis aux touristes, lesquels profitent du soleil sur les 22 km de plage où l’ambiance est visible de loin, surtout la nuit avec les mille feux et guirlandes qui scintillent.
    Solarium naturel
    Marset Ben M’hidi, cette petite bourgade de 6 500 habitants, perdue entre Maghnia et Ghazaouet et située à 50 km d’Oujda, accueillait, il y a quelques années encore, à peine 50 000 estivants, dont la majorité ne passait que la journée, faute de structures d’accueil. Elle en attend six millions cette année. Mais ces prévisions, très optimistes, risquent d’être battues en brèche pour deux raisons : la première, comme chacun l’aura deviné, c’est le Ramadhan qui pointe du nez, puisqu’il interviendra en plein mois d’août ; la seconde, et non des moindres, est la difficulté pour les touristes d’assurer le plein de leurs véhicules à cause des stations services prises d’assaut par les trabendistes.
    Ce phénomène est réel chaque année à travers toute la wilaya de Tlemcen, du fait de sa proximité avec le Maroc, mais cette saison il risque de porter un sérieux coup à la fréquentation de cette station balnéaire, car les honnêtes estivants véhiculés doivent effectuer un véritable parcours de combattant pour pouvoir faire le plein de gazole et d’essence.
    Des émigrés venus en famille passer leurs vacances l’année dernière et ayant opté pour la plage de Marset Ben M’hidi ont, dès le premier jour, rebroussé chemin car, ayant passé tout un après-midi sous un soleil de plomb, avec des enfants en bas âge, dans l’une des stations services prises d’assaut depuis les premières heures de la matinée par les Mercédès et autres véhicules au double réservoir.
    Il leur a été quasiment impossible d’acquérir quelques litres de carburant. “Comment voulez-vous que des touristes étrangers viennent passer leurs vacances ici, sur la côte de la wilaya de Tlemcen, s’ils ne peuvent trouver de l’essence pour pouvoir se déplacer”, estime cet autre chef de famille venu de Béchar. Ce phénomène des trafiquants de carburant qui commercialisent le précieux liquide de l’autre côté de la frontière perdure et risque de saper tous les efforts de l’État dans la relance du tourisme, particulièrement dans cette région de l’extrême-ouest du pays, si des mesures draconiennes ne sont pas prises rapidement par les pouvoirs publics.
    Il y a même des hôtes de marque comme Belkhadem, le ministre d’État et représentant personnel du président de la République, qui préfère chaque année Marset Ben M’hidi, maintenant dotée d’un port de pêche et de plaisance pour passer quelques jours de vacances. Concernant le problème d’adduction en eau potable, qui est le casse-tête qui revient tous les étés, cette année Marsat Ben M’hidi a bénéficié d’un programme spécial qui permet la distribution de six heures par jour au lieu d’un jour sur quatre comme c’était le cas dernièrement. Pour prendre sa douche, l’estivant doit choisir le bon moment. Comme il doit faire face à la cherté de tous les produits de première nécessité, en plus des prix exagérés affichés par les rares hôtels : une chambre à deux lits, sans aucun confort, donnant sur une cour, est facturée 3 000 DA, celle avec fenêtre sur la mer 5 000 DA.
    Dans la wilaya de Tlemcen, il n’y pas seulement Marset Ben M’hidi comme plage autorisée à la baignade. En plus des 17 criques sauvages demeurées inexploitées à cause des difficultés d’accès et du terrain accidenté, on trouve 23 autres plages dont 8 autorisées à la baignade.
    Les structures d’accueil demeurent encore faibles eu égard à la fréquentation des stations balnéaires. Il n’y a que 17 hôtels et auberges totalisant 3 095 lits pour un littoral qui s’étend sur 73 km.
    L’année dernière, les agents de la Protection civile ont eu à intervenir 806 fois à travers les différentes plages : 635 estivants ont été sauvés de la noyade, 606 ont été soignés et 1 décès constaté.

    B. Abdelmadjid
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