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Il y a une liberté d'expression réelle au Maroc, mais elle n'est pas garantie»

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  • Il y a une liberté d'expression réelle au Maroc, mais elle n'est pas garantie»

    Ahmed Benchemsi, le directeur de TelQuel, dont le dernier numéro a été saisi et détruit au Maroc, revient sur cette affaire. S'il a été surpris de la réaction du pouvoir, il ne désespère pas non plus de la situation de la presse dans le royaume.

    Epilogue de l'affaire TelQuel et du sondage sur le Roi Mohammed VI. Le tribunal administratif de Casablanca a rejeté hier la requête du groupe, qui dénonçait la saisie de ses deux numéros en la qualifiant d'«illégale». Ahmed Benchemsi, le directeur de TelQuel, revient sur cette décision dans un entretien par téléphone à Libération.fr
    Le tribunal administratif a rejeté hier soir la requête de votre groupe réclamant l'annulation de la saisie des deux derniers numéros de TelQuel et Nichane. Qu'en pensez-vous?
    Ce n'est pas une surprise. Cela m'aurait beaucoup étonné que la justice aille dans le sens contraire du gouvernement. L'Etat avait montré clairement ses intentions. Aujourd'hui, on réimprime donc TelQuel et Nichane sans les sondages. Au total, cette affaire aura vraisemblablement coûté au groupe près de 100.000 euros.
    Soupçonniez-vous une telle réaction?
    Absolument pas. Quand j'ai commandé le sondage, je me suis dit que c'était risqué si les résultats n'étaient pas bons. Mais quand j'ai vu que le Roi était plébiscité, j'ai pensé que cela passerait sans problème. Je me suis totalement planté.
    Comment interprétez-vous cette affaire?
    La vie de la presse est faite d'avancées et de reculs. Là, c'est un revers. Mais ça ne faut pas dire pour autant qu'on va rester figé à ce stade. Souvent, quand il y a une saisie de journaux au Maroc, les médias occidentaux l'interprètent comme une absence de liberté de la presse. Or, il y a une liberté d'expression réelle au Maroc, mais elle n'est pas garantie. Les journalistes de TelQuel l'exercent toutes les semaines et ils continueront à le faire. Pour preuve, nous avons publié récemment quatre numéros de décryptage sur le Roi, sa fortune, sa pratique du pouvoir. Leur ton était critique, et pourtant, on nous a laissé paraître. Qu'on m'explique donc cette logique d'interdire un sondage favorable à Mohammed VI ! Je ne la comprends pas.
    Quelle a été la réaction de la presse et de la classe politique au Maroc?
    La presse, en général, nous soutient. J'ai également noté la réaction très drôle du chef de l'ex-parti communiste, Ismail Alaoui. Il a dit, en substance, que ce n'était pas bien de saisir le journal. Mais aussi que «les sondages ne sont pas une science exacte» et «que tout le monde sait que la population soutient le Roi à 99%». D'où vient ce chiffre? Et pourquoi pas 100% (rires)? Je remarque aussi qu'Internet est comme souvent à la pointe de la défense de la liberté de la presse. Sur Facebook, un groupe intitulé «Je suis un 9%» s'est créé, en référence aux 9% de personnes, qui, selon notre sondage, ne jugent pas le bilan du règne de Mohammed VI «positif».

    Libé.

  • #2
    Il y a une liberté d'expression réelle au Maroc, mais elle n'est pas garantie»

    Epilogue de l'affaire TelQuel et du sondage sur le Roi Mohammed VI. Le tribunal administratif de Casablanca a rejeté hier la requête du groupe, qui dénonçait la saisie de ses deux numéros en la qualifiant d'«illégale». Ahmed Benchemsi, le directeur de TelQuel, revient sur cette décision dans un entretien par téléphone à Libération.fr

    Le tribunal administratif a rejeté hier soir la requête de votre groupe réclamant l'annulation de la saisie des deux derniers numéros de TelQuel et Nichane. Qu'en pensez-vous?

    Ce n'est pas une surprise. Cela m'aurait beaucoup étonné que la justice aille dans le sens contraire du gouvernement. L'Etat avait montré clairement ses intentions. Aujourd'hui, on réimprime donc TelQuel et Nichane sans les sondages. Au total, cette affaire aura vraisemblablement coûté au groupe près de 100.000 euros.

    Soupçonniez-vous une telle réaction?

    Absolument pas. Quand j'ai commandé le sondage, je me suis dit que c'était risqué si les résultats n'étaient pas bons. Mais quand j'ai vu que le Roi était plébiscité, j'ai pensé que cela passerait sans problème. Je me suis totalement planté.

    Comment interprétez-vous cette affaire?

    La vie de la presse est faite d'avancées et de reculs. Là, c'est un revers. Mais ça ne faut pas dire pour autant qu'on va rester figé à ce stade. Souvent, quand il y a une saisie de journaux au Maroc, les médias occidentaux l'interprètent comme une absence de liberté de la presse. Or, il y a une liberté d'expression réelle au Maroc, mais elle n'est pas garantie. Les journalistes de TelQuel l'exercent toutes les semaines et ils continueront à le faire. Pour preuve, nous avons publié récemment quatre numéros de décryptage sur le Roi, sa fortune, sa pratique du pouvoir. Leur ton était critique, et pourtant, on nous a laissé paraître. Qu'on m'explique donc cette logique d'interdire un sondage favorable à Mohammed VI ! Je ne la comprends pas.

    Quelle a été la réaction de la presse et de la classe politique au Maroc?

    La presse, en général, nous soutient. J'ai également noté la réaction très drôle du chef de l'ex-parti communiste, Ismail Alaoui. Il a dit, en substance, que ce n'était pas bien de saisir le journal. Mais aussi que «les sondages ne sont pas une science exacte» et «que tout le monde sait que la population soutient le Roi à 99%». D'où vient ce chiffre? Et pourquoi pas 100% (rires)? Je remarque aussi qu'Internet est comme souvent à la pointe de la défense de la liberté de la presse.

    Libération

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