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À mi-parcours de la période estivale, l’activité touristique gagne du terrain

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  • À mi-parcours de la période estivale, l’activité touristique gagne du terrain

    Les vacances sont-elles un luxe pour les Algériens ? Quelles sont les tendances de cette année ? Pour en savoir plus, nous avons pris pour premier indice le taux d’occupation des hôtels et complexes balnéaires. A Tipaza, par exemple, tous complexes confondus – Matarès, CET et la Corne d’or –, au 15 juillet, il n’y avait que 4% de taux d’occupation.

    Mais depuis cette date et jusqu’au 15 août, le taux grimpe et devrait atteindre les 100%. Premier constat, les flux sont constitués à 80% de nationaux et les 20% restants représentent les expatriés (ceux qui travaillent dans des sociétés étrangères ou des diplomates et des fonctionnaires étrangers qui travaillent en Algérie). Le complexe Les Andalouses est pratiquement complet à 100%, nous signale-t-on du côté de Gestour. Mustapha Chaoui, chargé de la promotion et du marketing au sein de cette entreprise, nous affirme qu’« il y a une certaine tendance qui s’est inversée par rapport à la saison écoulée. Il y a plus de nationaux que d’émigrés : 75% de clients nationaux et 20% d’émigrés. La nouveauté pour cette année – qui a commencé à s’exprimer l’année dernière – est le fait que des Algériens qui se sont mariés au Canada et en Amérique viennent passer leurs vacances avec leurs familles (avec le conjoint étranger) ». A Annaba, il n’y a pas de structures balnéaires. L’hôtel Seybouse était fréquenté en majorité par une clientèle d’affaires (réunions et séminaires jusqu’au 15 juillet). Une proportion assez importante de clientèle qui vient de l’intérieur du pays passe son séjour à Chellala où se trouvent les commodités nécessaires au repos et à... l’évasion. Les plus âgés sont en quête de soins et pour les jeunes, Chellala constitue une rampe de lancement pour partir vers les plages de Annaba ou El Kala.

    Dilemme ramadhanesque

    Même scénario à Seraïdi. La montagne offre sur un plateau un lieu de villégiature. Pendant la journée, les vacanciers partent à la plage de Oued Bakrat, plus connue pour les habitués sous le nom de Djenane El Bey qui est à 13 km de Seraïdi. Le soir, ils retrouvent la fraîcheur des hauteurs. Un peu plus loin, précisément à Guelma, on trouve une petite base arrière vers les plages de Annaba. A Hammam Righa, ce sont les gens du Sud qui remontent. Au fil des ans, une clientèle s’est fidélisée, celle qui vient de Ghardaïa, de Djelfa et de Laghouat. Les tendances pour cette station ? Il y a les émigrés (10%), les curistes (65%) et le reste est constitué de la clientèle nationale. La particularité de cette saison est l’approche du Ramadhan. Mois où les Algériens préfèrent rester chez eux et en famille, plutôt que d’aller quelque part. « La donne du Ramadhan est nouvelle pour nous, on ne sait pas comment ça va se présenter, mais on l’a prise en considération dans la mesure où on a tracé un programme approprié.

    Aux Andalouses, une campagne de communication et de publicité a été lancée avec le concept “Layali Ramadhan fi El Andalousiyate” invitant les gens à venir passer le Ramadhan en bord de mer avec des tarifs promotionnels et une gastronomie locale et nationale. Une grande kheîma sera mise en valeur où seront offerts des shows, une animation ciblant les familles et les enfants avec de grands galas et des têtes d’affiche », souligne le chargé de la promotion et du marketing. Au niveau de Tipaza, ce sera la même démarche. Le Ramadhan, qui revient 30 ans après à cette période de l’année, reste la grande inconnue. En fait, si en soirée, les responsables des complexes arrivent à occuper les estivants avec une animation, la grande question est de savoir quelle va être la réaction de l’Algérien pendant la journée ? Comment l’occuper et par ricochet s’assurer un chiffre d’affaires important ? Car au-delà de la farniente et de la détente, l’équation est économique. Si les affaires baissent pendant l’été, il sera difficile de compenser les pertes constatées sur le bénéfice. La saison estivale reste une période de pointe, mais l’offre ne répond pas encore à la demande, et à l’évidence, les structures d’accueil affichent complets.

    La guerre des prix

    Les gestionnaires proposent des tarifs avec des modulations pour faire en sorte d’élargir au maximum la saison estivale, qui commence fin mai et se termine à fin septembre. « Si on devait comparer les tarifs avec ceux de nos voisins, je pense qu’il n’y a pas une grande différence ! Nos prix sont compétitifs », explique un gérant. Alors, pourquoi une proportion importante des vacanciers part vers la Tunisie ?

    La réponse est presque identique partout : « C’est dû à la disponibilité des structures qui ne sont pas encore suffisantes. Quant au service, il est en constante amélioration. » Il faut dire sans hésitation qu’à un moment donné, le tourisme n’a pas été une véritable priorité. On l’avait réduit à une sphère commerciale qu’il fallait progressivement ramener vers la privatisation. Le développement s’en est un peu ressenti pendant quelques années. Il semble qu’il y a une volonté de reprise en main des choses dans le but de considérer le tourisme comme une préoccupation des pouvoirs publics.

    Une nouvelle vision a été proposée aux professionnels avec l’ouverture d’un certain nombre de chantiers, parmi lesquels la formation, la rénovation et la modernisation des structures qui s’inscrit dans la durée. Les hôtels 5 étoiles d’Alger exigent une amélioration constante et qu’on les relooke constamment. Dans ce cadre, la rénovation d’El Aurassi qui a pris un peu de retard a été finalement décidé par les pouvoirs publics : elle sera entamée dans le courant de septembre-octobre. Concernant l’hôtel El Djazaïr, des travaux de mise à niveau sont obligatoires pour qu’il réponde aux exigences du marché de l’hôtellerie haut de gamme.

    Des contraintes qui reviennent chaque année

    Chaque année, les mêmes contraintes sont signalées durant la saison estivale. Il s’agit essentiellement d’une contrainte liée aux plages attenantes aux structures et les modalités de concession ou d’exploitation (une loi a été pourtant adoptée en 2003). Le prix de consommation de l’eau est aussi handicapant : 41 DA hors taxes le mètre cube la facturation sur une cotation industrielle qui pénalise fortement les structures. Il y a aussi le problème de déversement des eaux usées qui concerne particulièrement certains hôtels de l’est du pays.

    90% déclarent partir en vacances l’été

    Selon les données d’une enquête mentionnées dans le document relatif au Schéma directeur d’aménagement touristique 2025 (SDAT), 90% des interviewés déclarent partir en vacances l’été. Le type de vacances recherchées est à 85% pour le bord de mer. Le budget vacances pour les familles de 2 à 5 personnes est entre 30 000 et 50 000 DA. A comparer avec un Européen (1 à 1,5 mois de salaire). Les jeunes affichent plus de besoins en matière de produits loisirs.

    Les Algériens établis à l’étranger représentent 70% des entrées. Les attentes exprimées vont dans le sens de la faiblesse de l’offre touristique en général (les coûts prohibitifs de la destination, l’absence de professionnalisme qui prévaut dans le secteur, la faiblesse de la sécurisation des lieux publics, l’état d’abandon des sites historiques et/ou archéologiques, l’absence d’information sur les destinations et les activités possibles).

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