Poèmes, rituel du henné, visites au marabout. de Mostaganem, à Souk Ahras, les cérémonies de mariage ont beaucoup évolué en Algérie.
Islan ou le mariage ouargli
Islan, le mariage ouargli dure quinze jours, chaque jour porte le nom d’un plat ou d’une tradition. Les festivités sont actuellement réduites de moitié, les jeunes voulant s’affranchir du poids des coutumes. Mais pour beaucoup, Islan est beau et valorisant, fêté dans la joie et la pure tradition avec quelques touches de modernité ou ingrédients importés. L’esprit d’Islan est toujours là avec son lot de regroupements familiaux, préparatifs bruyants, ziara des marabouts, gastronomie, costumes traditionnels, takouka et rebbakhi (chant et danse traditionnels) et hommage aux plus âgés. Samedi : jour du henné. Séance de hammam pour la mariée ses sœurs, ses copines et ses cousines. La future épouse est lavée, épilée et parfumée à l’eau de rose et à la poudre de girofle. La cérémonie du henné se déroule le soir en présence de la délégation féminine de la famille du fiancé. Après un dîner composé de soupe, tadjine, salades et fruits, la mariée entre en scène vêtue de rose pour ce rituel accompli par la belle-mère. Dimanche : jour d’iouzene d’aoune. Au menu : plat de céréales, viande et tripes ainsi que des fèves cuites à l’eau. La mariée est vêtue d’une malehfa et parée d’or pour la journée. Après la prière du A’assr, la ziara de Sidi Abdelkader avec les copines. Lundi : jour du dayifouhane où on roule l’encens. C’est le grand jour pour la mariée ouarglie. Tôt le matin, elle visite Sidi Barajal. De retour, elle porte le haouli noir qui est le must des costumes traditionnels. Ses tantes roulent l’encens nuptial et les invitées sont conviées à un couscous royal puis à une séance de b’nadir animée par une troupe féminine traditionnelle. Mardi : jour de taknift tadount, une sorte de m’hadjeb richement farcie dont une partie est envoyée chez le mari. La mariée porte le haouli vert et parée de bijoux en argent. Elle visite Sidi Ouhssane l’après-midi, y jette trois cailloux puis revient en courant chez ses parents. Mercredi : jour d’assenser. La mariée est conviée par ses oncles et tantes maternelles. Le matin, elle se rend avec son fiancé à Sidi Belkheir pour une prière au mausolée puis elle se rend soit chez son hôte ou hôtesse ou chez ses parents, s’il y a cotisation pour l’organisation de la cérémonie. On lui offre des vêtements et des cadeaux utiles à son foyer. L’après-midi est consacrée à la Tessdira, défilé de tenues d’apparat. Côté marié, c’est le jour du grand couscous puis soirée de chants traditionnels masculins. Jeudi : jour de Sidi Abdelkader et Tidegaline, soit de la belle-famille. Grand couscous pour les femmes des deux familles et spécialement celle de la mariée accueillie en hôte de marque. C’est le grand jour du marié qui sort en costume traditionnel sur un cheval blanc, fait la tournée du ksar et va avec ses amis à la ziara de Sidi Abdelkader. Deuxième séance de bnadir ou chants féminins. Le soir, c’est la nuit de noces. Vendredi : jour du sbah et de taknift tazdat ou roggag, que la famille de la mariée prépare pour le déjeuner des mariés et de la belle-famille. Le marié accomplit l’ikram avec ses amis à la palmeraie pour ramener des fleurs et un cœur de palmier à son épouse. Un méchoui est préparé avec une part pour la mariée qui porte le haouli grenat. Samedi-dimanche-lundi : trois jours de hedjba : isolement des nouveaux mariés. Chouchoutés, ils reçoivent des visites à des heures précises. Là, ils reçoivent les repas et les cadeaux de la famille. Le lundi soir, le marié accomplit le okbal sobiane, un vœu de mariage pour les jeunes de la famille. Il va embrasser la tête des anciens de sa famille qui lui offrent de l’argent et des bijoux. Mardi : jour du khroudj ou fin de la hedjba par une cérémonie de thé et de danse chez la belle famille.
Kabylie : henné, poèmes et idhebalen
Par ces temps de disette, convoler en justes noces avec sa douce moitié devient un véritable casse-tête pour les personnes en âge de se marier. En Kabylie, il faut en moyenne 10 à 15 millions de centimes (meubles et frais de fête) pour se marier. La cérémonie religieuse, qui se charge de sceller les liens du mariage avec la dot, précède tout le cérémonial du mariage. Un repas est servi aux invités des deux familles. Les frais du repas sont partagés entre les deux parties pour l’achat de la viande, de la semoule, de l’huile. Le tuteur du nouveau marié dépose une belle somme d’argent sur la table. La bienséance veut que le père de la mariée (ou le tuteur) en ramasse juste une partie pour porter chance à sa fille. C’est le soir que commence la fête chez le nouveau marié avec la cérémonie du henné. Les femmes, réparties en deux groupes, chantent les poèmes du terroir en hommage au nouveau marié. On demande le silence pour laisser place à un homme qui récite plusieurs poèmes décrivant avec humour la réalité de la famille kabyle. A la fin, le poète s’empare de tous les œufs offerts par la famille sous les applaudissements des convives. Puis tout le monde se retrouve sur la grande place du village où est organisée la grande soirée de chants et de danses, un ourar (bal) animé par des chanteurs amateurs ou professionnels, parfois remplacés par la troupe des idhebalen qui interprètent d’autres airs de musique à la trompette et au tambour et ce, jusqu’aux aurores. Le lendemain, dans l’après-midi, on va chercher la mariée de chez-elle. Coups de klaxons tonitruants, décibels tapageurs d’une méga chaîne hi-fi, youyous stridents des femmes en robes blanches décolletées… s’il existait un festival des cortèges nuptiaux, la palme d’or aurait sans doute été attribuée à Bouzeguène, où l’on compte une forte communauté émigrée. Des voitures, dernier cri, toutes ceinturées par des ornements de fleurs, enjoliveurs compris. Avant de poser le premier pied dans sa nouvelle résidence, la mariée doit boire dans un pot en verre que lui offre sa belle-mère et balancer de ses mains, à tous vents, un mélange d’œufs, de bonbons, de gâteaux... Le soir, la fête s’achève par un dîner offert à tous les villageois. Le lendemain du mariage, un repas est préparé pour la mariée et sa famille. Elle reçoit ensuite la visite de la famille, de son mari et des gens du village venus lui apporter des cadeaux et le plus souvent de l’argent. C’est là que les invités et les parents de la mariée quitteront la maison et laisseront la jeune épouse chez-elle.
A Oran, 14 000 mariés en une seule année !
Avec une moyenne de 50 mariages par jour de 9h à 16h durant le seul mois de juillet dernier par les services de l’état civil d’Oran, le début de l’été jusqu’à la première quinzaine d’août sont les deux mois de la saison estivale les plus sollicités pour les mariages.
Pour la seule année 2008, 14 000 actes de mariage ont été établis uniquement à Oran soit un millier de plus par rapport à 2007 ! Pour cette année, et devant le nombre de réservations déjà enregistrées pour ce mois d’août et surtout celui d’octobre prochain juste après la période du mois de Ramadhan, le cap des 15 000 actes sera largement dépassé. Parlant de chiffres et malgré les prix exorbitants allant de 6,10 ou 30 millions de centimes (repas non prévus) soit pour la demi ou la journée entière avec un DJ en prime, la trentaine de salles implantées à El Bahia affichent déjà complet jusqu’au 18 août prochain. Certains gérants de salles ont déjà des options de réservations payantes pour la première semaine du mois d’octobre. La tendance de cette année pour le cortége nuptial ? L’exigence est de la limousine, à la calèche grandement décorée. Une grande virée dès 21h à travers les grandes artères de la ville est prévue avec passage obligé sur le grand boulevard du 19 Mars surnommé pour l’occasion -Le boulevard des Amours. A bord d’une limousine, il faut prévoir 1 million de centimes pour une heure et le parcours de la ville avec la traditionnelle halte au niveau du mausolée de Sidi El Houari, avant d’arriver à la salle des fêtes. Pour la calèche, la facture est moins salée.
Pour un trajet de 200 m, à proximité de la salle des fêtes ou de la maison parentale, il faut compter 500 000 centimes avec, bien sûr, un baroud sur un fond musical exécuté par une troupe de karkabou. En plus du prix du mariage -plus de 20 millions centimes uniquement pour une soirée d’organisation- il faut ajouter la dot et le trousseau de la mariée, eux seuls sont estimés à environ 50 autres millions de centimes- bijoux et ameublement compris. Aujourd’hui, certains parents n’hésitent pas à recourir, devant les dépenses faramineuses, au mariage traditionnel. Ils organisent les noces de leur progéniture sur la terrasse de leur villa ou à proximité de l’entrée de leur domicile dans une grande tente aménagée (après demande d’autorisationdélivrée soit par la sûreté urbaine ou le secteur urbain.
Islan ou le mariage ouargli
Islan, le mariage ouargli dure quinze jours, chaque jour porte le nom d’un plat ou d’une tradition. Les festivités sont actuellement réduites de moitié, les jeunes voulant s’affranchir du poids des coutumes. Mais pour beaucoup, Islan est beau et valorisant, fêté dans la joie et la pure tradition avec quelques touches de modernité ou ingrédients importés. L’esprit d’Islan est toujours là avec son lot de regroupements familiaux, préparatifs bruyants, ziara des marabouts, gastronomie, costumes traditionnels, takouka et rebbakhi (chant et danse traditionnels) et hommage aux plus âgés. Samedi : jour du henné. Séance de hammam pour la mariée ses sœurs, ses copines et ses cousines. La future épouse est lavée, épilée et parfumée à l’eau de rose et à la poudre de girofle. La cérémonie du henné se déroule le soir en présence de la délégation féminine de la famille du fiancé. Après un dîner composé de soupe, tadjine, salades et fruits, la mariée entre en scène vêtue de rose pour ce rituel accompli par la belle-mère. Dimanche : jour d’iouzene d’aoune. Au menu : plat de céréales, viande et tripes ainsi que des fèves cuites à l’eau. La mariée est vêtue d’une malehfa et parée d’or pour la journée. Après la prière du A’assr, la ziara de Sidi Abdelkader avec les copines. Lundi : jour du dayifouhane où on roule l’encens. C’est le grand jour pour la mariée ouarglie. Tôt le matin, elle visite Sidi Barajal. De retour, elle porte le haouli noir qui est le must des costumes traditionnels. Ses tantes roulent l’encens nuptial et les invitées sont conviées à un couscous royal puis à une séance de b’nadir animée par une troupe féminine traditionnelle. Mardi : jour de taknift tadount, une sorte de m’hadjeb richement farcie dont une partie est envoyée chez le mari. La mariée porte le haouli vert et parée de bijoux en argent. Elle visite Sidi Ouhssane l’après-midi, y jette trois cailloux puis revient en courant chez ses parents. Mercredi : jour d’assenser. La mariée est conviée par ses oncles et tantes maternelles. Le matin, elle se rend avec son fiancé à Sidi Belkheir pour une prière au mausolée puis elle se rend soit chez son hôte ou hôtesse ou chez ses parents, s’il y a cotisation pour l’organisation de la cérémonie. On lui offre des vêtements et des cadeaux utiles à son foyer. L’après-midi est consacrée à la Tessdira, défilé de tenues d’apparat. Côté marié, c’est le jour du grand couscous puis soirée de chants traditionnels masculins. Jeudi : jour de Sidi Abdelkader et Tidegaline, soit de la belle-famille. Grand couscous pour les femmes des deux familles et spécialement celle de la mariée accueillie en hôte de marque. C’est le grand jour du marié qui sort en costume traditionnel sur un cheval blanc, fait la tournée du ksar et va avec ses amis à la ziara de Sidi Abdelkader. Deuxième séance de bnadir ou chants féminins. Le soir, c’est la nuit de noces. Vendredi : jour du sbah et de taknift tazdat ou roggag, que la famille de la mariée prépare pour le déjeuner des mariés et de la belle-famille. Le marié accomplit l’ikram avec ses amis à la palmeraie pour ramener des fleurs et un cœur de palmier à son épouse. Un méchoui est préparé avec une part pour la mariée qui porte le haouli grenat. Samedi-dimanche-lundi : trois jours de hedjba : isolement des nouveaux mariés. Chouchoutés, ils reçoivent des visites à des heures précises. Là, ils reçoivent les repas et les cadeaux de la famille. Le lundi soir, le marié accomplit le okbal sobiane, un vœu de mariage pour les jeunes de la famille. Il va embrasser la tête des anciens de sa famille qui lui offrent de l’argent et des bijoux. Mardi : jour du khroudj ou fin de la hedjba par une cérémonie de thé et de danse chez la belle famille.
Kabylie : henné, poèmes et idhebalen
Par ces temps de disette, convoler en justes noces avec sa douce moitié devient un véritable casse-tête pour les personnes en âge de se marier. En Kabylie, il faut en moyenne 10 à 15 millions de centimes (meubles et frais de fête) pour se marier. La cérémonie religieuse, qui se charge de sceller les liens du mariage avec la dot, précède tout le cérémonial du mariage. Un repas est servi aux invités des deux familles. Les frais du repas sont partagés entre les deux parties pour l’achat de la viande, de la semoule, de l’huile. Le tuteur du nouveau marié dépose une belle somme d’argent sur la table. La bienséance veut que le père de la mariée (ou le tuteur) en ramasse juste une partie pour porter chance à sa fille. C’est le soir que commence la fête chez le nouveau marié avec la cérémonie du henné. Les femmes, réparties en deux groupes, chantent les poèmes du terroir en hommage au nouveau marié. On demande le silence pour laisser place à un homme qui récite plusieurs poèmes décrivant avec humour la réalité de la famille kabyle. A la fin, le poète s’empare de tous les œufs offerts par la famille sous les applaudissements des convives. Puis tout le monde se retrouve sur la grande place du village où est organisée la grande soirée de chants et de danses, un ourar (bal) animé par des chanteurs amateurs ou professionnels, parfois remplacés par la troupe des idhebalen qui interprètent d’autres airs de musique à la trompette et au tambour et ce, jusqu’aux aurores. Le lendemain, dans l’après-midi, on va chercher la mariée de chez-elle. Coups de klaxons tonitruants, décibels tapageurs d’une méga chaîne hi-fi, youyous stridents des femmes en robes blanches décolletées… s’il existait un festival des cortèges nuptiaux, la palme d’or aurait sans doute été attribuée à Bouzeguène, où l’on compte une forte communauté émigrée. Des voitures, dernier cri, toutes ceinturées par des ornements de fleurs, enjoliveurs compris. Avant de poser le premier pied dans sa nouvelle résidence, la mariée doit boire dans un pot en verre que lui offre sa belle-mère et balancer de ses mains, à tous vents, un mélange d’œufs, de bonbons, de gâteaux... Le soir, la fête s’achève par un dîner offert à tous les villageois. Le lendemain du mariage, un repas est préparé pour la mariée et sa famille. Elle reçoit ensuite la visite de la famille, de son mari et des gens du village venus lui apporter des cadeaux et le plus souvent de l’argent. C’est là que les invités et les parents de la mariée quitteront la maison et laisseront la jeune épouse chez-elle.
A Oran, 14 000 mariés en une seule année !
Avec une moyenne de 50 mariages par jour de 9h à 16h durant le seul mois de juillet dernier par les services de l’état civil d’Oran, le début de l’été jusqu’à la première quinzaine d’août sont les deux mois de la saison estivale les plus sollicités pour les mariages.
Pour la seule année 2008, 14 000 actes de mariage ont été établis uniquement à Oran soit un millier de plus par rapport à 2007 ! Pour cette année, et devant le nombre de réservations déjà enregistrées pour ce mois d’août et surtout celui d’octobre prochain juste après la période du mois de Ramadhan, le cap des 15 000 actes sera largement dépassé. Parlant de chiffres et malgré les prix exorbitants allant de 6,10 ou 30 millions de centimes (repas non prévus) soit pour la demi ou la journée entière avec un DJ en prime, la trentaine de salles implantées à El Bahia affichent déjà complet jusqu’au 18 août prochain. Certains gérants de salles ont déjà des options de réservations payantes pour la première semaine du mois d’octobre. La tendance de cette année pour le cortége nuptial ? L’exigence est de la limousine, à la calèche grandement décorée. Une grande virée dès 21h à travers les grandes artères de la ville est prévue avec passage obligé sur le grand boulevard du 19 Mars surnommé pour l’occasion -Le boulevard des Amours. A bord d’une limousine, il faut prévoir 1 million de centimes pour une heure et le parcours de la ville avec la traditionnelle halte au niveau du mausolée de Sidi El Houari, avant d’arriver à la salle des fêtes. Pour la calèche, la facture est moins salée.
Pour un trajet de 200 m, à proximité de la salle des fêtes ou de la maison parentale, il faut compter 500 000 centimes avec, bien sûr, un baroud sur un fond musical exécuté par une troupe de karkabou. En plus du prix du mariage -plus de 20 millions centimes uniquement pour une soirée d’organisation- il faut ajouter la dot et le trousseau de la mariée, eux seuls sont estimés à environ 50 autres millions de centimes- bijoux et ameublement compris. Aujourd’hui, certains parents n’hésitent pas à recourir, devant les dépenses faramineuses, au mariage traditionnel. Ils organisent les noces de leur progéniture sur la terrasse de leur villa ou à proximité de l’entrée de leur domicile dans une grande tente aménagée (après demande d’autorisationdélivrée soit par la sûreté urbaine ou le secteur urbain.
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