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La rate essentielle pour le système immunitaire

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  • La rate essentielle pour le système immunitaire

    Des chercheurs viennent de découvrir que la rate, accablée par les sportifs et crainte par les chirurgiens, avait une fonction essentielle pour le système immunitaire.

    Longtemps considérée par les Anciens comme le siège de nos humeurs, cette éponge de 300 grammes, gorgée de sang, vit cachée sous les côtes, avec le diaphragme et l'estomac comme voisins. Seuls les hématologues et les chirurgiens connaissent ce lieu de stockage de 30 % de nos plaquettes sanguines (responsables de la coagulation) et connu comme réserve de lymphocytes.

    Or, une équipe de chercheurs de la Harvard Medical School et du Massachusetts General Hospital de Boston vient de lui trouver (Science du 30 juillet 2009) une fonction essentielle dans le système de défense du corps. La rate est en fait un réservoir, une caserne où une armée de réserve de soldats du corps, des cellules appelées monocytes, patientent par millions.

    En cas de traumatisme avec invasion de microbes pathogènes, la rate est capable de se contracter et d'expulser dans le sang une multitude de ces soldats pour aller combattre l'ennemi. La rate «qui se dilate», comme dans la chanson, peut passer de 300 grammes à 1,5 kilo. C'est le «cimetière des globules rouges» et, comme la moelle osseuse, elle produit des cellules sanguines.

    Ulrich von Adrian, immunologiste à Harvard, est assez surpris : «Si on devait deviner où est la source originelle de ces cellules spécialisées, on aurait naturellement tendance à penser qu'elles viennent de la moelle osseuse plutôt que de la rate.»

    Mort prématurée

    Comme un diverticule ou un appendice intestinal, la rate n'a pas eu de fonction noble dans l'histoire de la médecine. Seuls les chirurgiens s'en méfient : avec sa mince et fragile capsule, elle peut, en cas de traumatisme thoracique gauche, se fissurer et provoquer des hémorragies très graves. Notre regretté confrère Patrick Bourrat, renversé un jour de décembre 2002 au Koweït par les 57 tonnes d'un char américain, est mort d'une rupture de rate non diagnostiquée.

    De nombreux coureurs ont été «dératés» dans l'histoire de l'athlétisme : Ron Clarke, le champion australien de fond et de semi-fond dans les années 1960, mais aussi - plus surprenant - une partie des coureurs de fond de la délégation allemande aux Jeux olympiques de 1936, qui avaient été opérés de la rate préventivement (pour soi-disant éviter crampes et points de côté).

    La découverte américaine confirme cette notion médicale que les «dératés» ont un risque de mort prématurée. Une étude parue dans The Lancet en 1977 a comparé 570 vétérans américains du deuxième conflit mondial, ayant eu la rate ôtée du fait de blessures traumatiques pendant le conflit, et un groupe identique de vétérans blessés mais ayant gardé leur rate. Les hommes «dératés» ont deux fois plus de risque de mourir de maladies cardio-vasculaires que les autres. D'où l'importance de garder sa rate longtemps.

    Par le Figaro
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