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L'Italie durcit la législation envers les immigrés

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  • L'Italie durcit la législation envers les immigrés

    Pour les militants de la Ligue du Nord, le 8 août 2009 restera une date historique. C'est en effet samedi qu'entrait en vigueur la nouvelle loi sur la sécurité. Elle institue le délit dit de 'clandestinité', un tournant dans la politique menée à l'égard des sans-papiers. Pour le parti xénophobe, il s'agit d'un coup d'arrêt au 'laxisme ' que le parti populiste ne cesse de dénoncer.

    Cette réforme s'accompagne de la publication, le même jour, par le ministre de l'intérieur, Roberto Maroni – membre de la Ligue –, du code de conduite pour la constitution des rondes citoyennes, "patrouilles" de volontaires censées assurer la tranquillité publique dans les rues des villes.

    Ces deux réformes sont autant de victoires de la Ligue du Nord, membre de la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi, sur le terrain sécuritaire. D'où la satisfaction affichée par le mouvement d'Umberto Bossi, même si sa milice des "chemises vertes " devra céder le pas : les rondes citoyennes ne devront pas être marquées politiquement. Qu'importe, selon le député européen de la Ligue et chantre des "rondes anti-immigrés", Mario Borghezio : "Quand nous les avons lancées, elles passaient pour subversives, aujourd'hui, elles ont la même connotation que des groupes de scouts."

    Pourtant, on sent aujourd'hui un manque d'empressement, même à droite, à s'engager dans cette voie. De Milan à Rome en passant par Reggio de Calabre, les municipalités "amies " ne se montrent guère enthousiastes pour "sécuriser " leur territoire par des rondes nocturnes de volontaires. La gauche, à quelques rares exceptions près, comme à Padoue, refuse d'y recourir. D'autant que beaucoup, y compris la police, dénoncent leur inutilité. Les forces de l'ordre ont déjà dû intervenir plusieurs fois pour mettre fin à des heurts entre rondes de droite et "anti-rondes " de gauche.

    INSCRIPTION DES NOUVEAU-NÉS

    Du côté du durcissement de la législation envers les sans-papiers, les faits résistent aussi à l'intention de départ. Avant même l'entrée en vigueur de la loi, le gouvernement a dû prévoir des exceptions : les sans-papiers qui travaillent dans le domaine de l'aide à la personne seront régularisés. Et à l'intérieur de la majorité, le débat est déjà lancé pour élargir la régularisation. Le très influent ministre des activités productives, Claudio Scajola, a reconnu, dans un entretien au Corriere della Sera, que d'autres catégories de sans-papiers devraient être concernées. La brèche sera difficilement refermée.

    Le ministre de l'intérieur a aussi dû préciser que la nouvelle réglementation obligeant les étrangers à présenter leur permis de séjour pour toute démarche devant l'état civil ne concernait pas l'inscription des nouveau-nés. Dans ce cas, le titre de séjour provisoire de six mois délivré à chaque mère sans papiers à la naissance d'un enfant est suffisant. En suivant à la lettre la nouvelle loi, les bébés risquaient d'être séparés de leurs parents pour être confiés à l'assistance publique.

    Les statistiques sur la délinquance, montrant une baisse de 8,1 % en 2008, sont tombées à point nommé pour permettre au gouvernement de créditer sa politique sécuritaire de bons résultats.

    source : Le Monde
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