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Le braquage d'une banque devient une affaire d'État en Irak

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  • Le braquage d'une banque devient une affaire d'État en Irak

    Le braquage sanglant d'une banque fin juillet à Bagdad est devenu une affaire d'Etat depuis que le ministre de l'Intérieur a révélé que le cerveau du hold-up était un officier de la garde du vice-président Adel Abdel Mehdi, un dirigeant d'un puissant parti chiite en Irak

    Echanges d'accusations, insinuations venimeuses, la polémique a pris de l'ampleur à six mois des élections générales auxquelles les deux hommes entendent participer. Le ministre Jawad al-Bolani est à la tête d'une formation laïque, le Parti constitutionnel irakien, et Adel Abdel Mehdi fait partie d'un parti chiite conservateur proche de l'Iran, le Conseil suprême islamique d'Irak (CSII).

    Le 28 juillet, huit policiers avaient été tués et près de quatre millions de dollars s'étaient envolés dans le quartier de Karrada, à Bagdad, dans l'un des plus importants et des plus sanglants holdup de l'histoire récente de l'Irak. Trois jours plus tard, Jawad al- Bolani mettait le feu aux poudres en annonçant que les trois suspects «travaillaient avec de puissants partis politiques». Nous avons des contacts sérieux avec eux pour qu'ils nous livrent les personnes recherchées, avait-il dit lors d'une conférence de presse. «Nous ne disons pas que ce crime a été commis en connaissance de cause ou sur ordre de ces parties », avait-il toutefois ajouté.

    Le lendemain, c'était au tour du porte-parole du même ministère, le général Abdel Karim Khalaf, d'annoncer que «le principal responsable du hold-up était un capitaine de la garde du vice-président Adel Abdel Mehd. Dès lors, les hostilités ont été ouvertes. Le site Baratha, proche du CSII, publiait le 1er août un article moqueur sur le manque de réactivité, selon lui, du ministre de l'Intérieur et du Premier ministre Nouri al-Maliki. «Le premier crie victoire alors qu'il était assoupi et le second a été réveillé dans la nuit par (...) Adel Abdel Mehdi qui venait l'informer que ses gardes avaient retrouvé l'argent du hold-up et les coupables», écrivait Baratha.

    Des médias hostiles au CSII se sont demandés si le but des auteurs du hold-up n'étaient pas de constituer une cagnotte pour leur parti en vue des élections. Dans deux mises au point, Adel Abdel Mehdi a appelé «les officiels, les politiciens et les journaux à faire preuve de responsabilité » craignant que ce type d'accusations ne mène «à la tyrannie, au sous-développement, au meurtre et à la haine aveugle». «Nous avons déjà payé cher ce type de comportements», a-t-il ajouté. Dans le même temps, la télévision Al-Furat, proche de CSII, se déchaînait contre M. Bolani, l'accusant d'avoir tiré gloire de l'issue positive de l'affaire alors que c'était le vice-président qui avait mis la police sur la voie des coupables.

    Pour calmer les choses, M. Bolani a publié mercredi un communiqué dans lequel il confirmait que le vice-président Adel Abdel Mehdi avait «informé le Premier ministre qu'un groupe de sa protection spéciale était derrière le crime» et s'était «montré disposé à arrêter les membres du gang pour les remettre au ministère de l'Intérieur et restituer l'argent en leur possession». Le ministère précisait que cinq des auteurs du hold-up avaient été arrêtés mais que deux autres avaient réussi à s'enfuir à l'étranger.

    Par Le soir
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