Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L'élite beur tisse son propre réseau

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L'élite beur tisse son propre réseau

    L'élite beur inverse la culture d'échec en culture d'ambition . Ils sont Hauts fonctionnaires, chefs d'entreprises et leurs volontés est à la hauteur des défis qu'ils doivent relever. Ils se retrouvent dans des clubs de prestige, veulent participer aux Débats Publics et veulent constituer une force.

    ====

    Loin du bitume et des tapis de prières, ils "luttent" au milieu des couverts argentés d'un grand restaurant ou sous les lustres d'un palace parisien. Dans un demi-soupir résigné, ils disent que pour compter dans la société française, il faut se compter, constituer une "force".

    Ni "barbus" ni "racailles". Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d'entreprise, élus ou militants associatifs. Proches du pouvoir politique, le plus souvent de droite, libéraux parce que, disent-ils, dégoûtés par la gauche et SOS-Racisme, ils constituent l'"élite beur" sans jamais en revendiquer le titre. Une élite qui veut désormais participer au débat public sans aucune concession et se retrouve dans des clubs de prestige, à l'image du Rotary, ou dans des mouvements, loin des partis politiques traditionnels (Le Monde du 21 février), comme Averroès, le Club du XXe siècle ou encore Convergences. Une émulation dopée par la récente crise des banlieues.

    "C'est une génération qui arrive à une maturité politique. Elle veut inverser une culture d'échec en culture d'ambition", affirme Djida Tazdaïd, ancienne députée européenne (Verts), initiatrice du Mouvement des musulmans laïques de France, lancé en mai 2003. "Cela peut ressembler à du lobbying mais avec une volonté de s'inscrire dans un espace républicain et pas communautaire", précise-t-elle.

    "Les politiques veulent faire pour nous un "nous" dans lequel on ne se reconnaît pas", assure Amirouche Laïdi, fondateur et président d'un des premiers clubs du genre en France, Averroès, en 1997. "Nous ne faisons pas du communautarisme. L'élément que nous avons en commun avec les autres membres, c'est la discrimination et pas l'origine ethnique", affirme-t-il.

    Averroès a comme vocation d'"irriguer de la diversité" dans les médias pour stopper "les clichés et les stéréotypes" détaille M. Laïdi. Avec la bénédiction d'Etienne Mougeotte, vice-président de TF1, cet ancien journaliste de 39 ans conseille les sociétés de casting pour les émissions de télé-réalité comme la Star Academy. Mais la grande fierté de cet adjoint (apparenté UMP) au maire de Suresnes, c'est d'avoir participé, le 22 novembre à l'Elysée, à la rencontre entre le président de la République et les responsables des chaînes de télévision sur la question de la diversité à l'antenne.

    "Diversité" mais surtout "réseau". Depuis que le Club du XXIe siècle a été lancé en févier 2004, les 200 membres "de haut niveau" et "de toutes origines" ont déjà reçu lors de dîners Jean-Martin Folz, président de PSA Peugeot Citroën, le président de l'UMP et ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, le socialiste Laurent Fabius, le journaliste Patrick Poivre d'Arvor, le comédien Jamel Debbouze... Cette mise en relation ne peut être constructive que dans "l'action", martèle son président, Hakim El Karoui, 34 ans, normalien, agrégé de géographie et ancienne "plume" de Jean-Pierre Raffarin. Aujourd'hui conseiller du ministre de l'économie, Thierry Breton, il souhaite créer "un fonds d'investissement" pour aider de jeunes entrepreneurs dans les "quartiers difficiles".

    Cette obsession de tisser un réseau peut se comprendre lorsqu'on se donne comme premier objectif de lutter contre les discriminations touchant "les oubliés de l'égalité des chances". Cette expression est de Yazid Sabeg. Agé de 55 ans, fils d'un docker algérien, il préside le conseil d'administration de CS Communication et Systèmes, entreprise de 4 000 employés. C'est un peu le chef naturel de cette "élite beur". Courtisé par les députés, habitué des plateaux de télé, proche du ministre de l'emploi Jean-Louis Borloo, son nom aurait même circulé comme "ministrable", après le départ de Jean-Pierre Raffarin de Matignon.

    Il y a trois ans, il a créé la Clé : la Commission laïque pour l'égalité. Ce "petit" club, épaulé par François-Aïssa Touazi, conseiller du ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, répond à une révolte. "Mes enfants sont éduqués dans les meilleures écoles de Paris et on leur dit encore aujourd'hui "retourne dans ton pays". C'est inacceptable !", confie-t-il. Il veut faire de la Clé une "force de réflexion et de proposition". Yazid Sabeg est un des initiateurs de la "charte pour la diversité", un des premiers à croire à la discrimination positive, et aussi à l'égalité des chances. Il se distingue des autres cercles en n'organisant pas de dîner ou de rencontre avec des personnalités. Avec une franchise un rien arrogante, il précise : "Je ne suis pas une agence de relations publiques ou de placements." Son ennemi : "les idées comme celles d'(Alain) Finkielkraut", affirme-t-il. Son chantier : l'accès des minorités aux grandes écoles comme l'ENA.

    Pour le politologue Vincent Geisser, chercheur au CNRS et auteur d'un ouvrage consacré aux élites maghrébines dans le système politique français, ces clubs représentent une manière "d'exister", et leur essor constitue une double réponse. A la génération Mitterrand d'abord, car "le PS n'a pas su laisser la place aux beurs qui militaient fortement dans le parti. Aujourd'hui, ils disent, avec leur club, qu'ils sont capables de se prendre en charge d'une manière très démocratique". Mais aussi une réponse "à la survisibilité des associations musulmanes" après la mise en place du Conseil français du culte musulman (CFCM) et le vif débat autour de l'islam en France. Il poursuit : "L'islamisme fait peur à cette élite laïque qui reproduit implicitement un imaginaire de "franc-maçonnerie". Avec la volonté de copier le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) en faisant des dîners de gala. Mais au fond, ils ont parfaitement compris comment fonctionne la République."

    TROP ÉLITISTES


    Certains jugent ces clubs trop restreints, trop élitistes. Ils préfèrent alors se retrouver dans des mouvements "ouverts à tous" sans distinction de porte-monnaie ou de statut social. C'est le cas de Rachid Mokran, 44 ans, conseiller du ministre des PME, Renaud Dutreil. Il vient de lancer Diversité républicaine. Il compte notamment d'anciens champions du monde de boxe qui sont, selon lui, "une référence sociologique indéniable pour les jeunes des quartiers".

    Parmi ces mouvements, République ensemble, nouvellement fondée par l'ancienne secrétaire d'Etat au développement durable, Tokia Saïfi. La députée européenne (UMP) se veut une intermédiaire avec les collectivités locales. Elle propose entre autres, sans ciller, qu'"une personne des beaux quartiers parraine un jeune des cités comme on peut le faire avec un petit africain". Azzedine Haffar, conseiller municipal PRG de Décines (Rhône) a, de son côté, mis en place, en 2001, l'Association nationale des élus de banlieues (ANEB). Il veille scrupuleusement sur la diversité "des représentants de la République". Karim Zeribi, 39 ans, ancien conseiller de Jean-Pierre Chevènement au ministère de l'intérieur, a, lui, lancé Agir pour la citoyenneté en 2001. Il est l'inventeur du Parlement des banlieues qui s'est tenu au Sénat le 26 novembre.

    En vue des élections de 2007, le PS, un peu dépassé, surveille avec attention cette floraison de clubs dans lesquels s'investissent aussi ses militants. Pas question, pour lui, de les laisser se fédérer à l'instar du tout jeune Conseil représentatif des associations noires (CRAN). Malek Boutih, secrétaire national chargé des questions de société au PS, reconnaît que ces clubs et mouvements répondent à "un besoin de promotion de "l'élite beur"" et qu'"ils sont des locomotives. Mais, ils instrumentalisent la question de la discrimination dont ils ne sont pas si victimes que ça". Pour lui, "le premier parti beur reste le PS". A l'évidence, ce n'est pas vrai pour l'élite beur.

    Source: Le monde

  • #2
    Ca me laisse sceptique personnellement....

    Commentaire


    • #3
      JE n y croit jamais a ce reve, car ils sont tous pareil, chacun veut etre meilleur que l autre et dans cette conjoncture, ils se separent ou font des embuches a d autres.
      Nous sommes loin de ce concepte, voir la ligue arabe, voir le sommet et la conference islamique qui a ete etatise par le roi de jordanie etc...............
      Seul un congres d intellectuels arabo muusuklmans peut mettre l ordre dans cette fourmiere de petits groupes.

      Commentaire


      • #4
        Bonsoir ou bonjour,

        Désolé mais je n'ai pas compris l'intervention de sharrkan laquelle me semble hors sujet. Le thème étant l'élite qui se forme au sein de celles et ceux qu'il est convenu d'appeler les beurs et beurettes, donc en France...

        Une suggestion de lecture sur le thème :

        Titre : La crème des Beurs
        Sous-titré : De l'immigration à l'intégration
        de Philippe BERNARD
        Editions du Seuil, Mars 2004, 18€

        A sa lecture mais aussi en suivant les actualités -notamment dans le domaine économique des PME et quelques très grandes entreprises, de la Fonction Publique et de l'Université- il apparait nettement que bien des personnes issues de l'immigration maghrébine ont réussi à se faire une place enviable dans la société française... même si ce n'est pas la majorité... et même si celà n'a pas empêché pour eux aussi un surcroît d'embûches.

        Sans même parler de cette "élite" -minoritaire au sein de sa "communauté" de la même façon que les "élites" de souche européenne sont également minoritaires proportionnellement- il faudrait admettre aussi que bien des cadres, techniciens supérieurs et agents de maïtrise sont aussi issus de l'immigration.

        Beaucoup de Maghrébins d'origines occupent par ailleurs des fonctions d'ouvriers et d'employés y compris très qualifiés ou avec de bonnes bases en terme de formation professionnelle.

        Alors il est vrai qu'il y a toute une catégorie qui galère, notamment parmi celles et ceux qui n'ont pas pu se plier aux rigueurs du système d'enseignement mais aussi ceux qui ayant un bon parcours en terme d'études n'en sont pas moins confrontés au marché du travail avec des handicaps propres au regard d'une partie de la population susceptible de les embaucher.

        Ce que je veux exprimer c'est qu'il ne faut pas se laisser aveugler "ni par l'arbre qui cache la forêt" ni par la partie la plus bruyante et la plus visible. La réalité est plus complexe qu'une vision en noir et blanc.

        A vous lire

        Commentaire


        • #5
          Alors pour te dire que beur et beurette, n iront pas loin dans leurs unions, ils sont nees pour la division, la preuve est la.
          A chaque election d une association, elle retombe a l eau, pour les intellectuels ont va voir.

          Commentaire

          Chargement...
          X