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Clotilde Reiss, une amoureuse de l'Iran

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  • Clotilde Reiss, une amoureuse de l'Iran

    Pour Clotilde Reiss, l'Iran, c'est avant tout une histoire de cœur. «C'est sa deuxième maison», souffle une de ses amies.

    Élevée en France par une nourrice d'origine persane, au rythme des douces syllabes de la langue farsi, la jeune fille s'intéresse très vite à ce pays qu'elle ambitionne de mieux découvrir.

    C'est donc tout naturellement que ses recherches la mènent vers Téhéran. Soutenu en juillet 2008, son mémoire de fin d'études à l'Institut d'études politiques de Lille porte sur le système éducatif iranien et les manuels scolaires depuis la révolution islamique. Pour le mener à bien, elle a pu bénéficier, pendant quelques mois, d'une bourse d'étude de l'Ifri, l'Institut français de recherche en Iran, rattaché à l'ambassade de France.

    Avec Ahmadinejad au pouvoir, le contexte politique est plus tendu. Les visas délivrés aux étudiants étrangers se donnent au compte-gouttes. Les études de terrain sont sous haute surveillance. Dotée, selon un ancien professeur, d'un «sens du respect de la culture locale et des règles en vigueur», Clotilde Reiss navigue avec brio entre les mailles de la censure, en évitant les sujets qui fâchent.

    De retour en France, une fois ses recherches achevées et son master en poche, elle a vite le mal du pays. Début 2009, elle finit par s'envoler à nouveau pour l'Iran. Direction : Ispahan, la ville des roses, où elle est invitée à enseigner le français à l'université pendant cinq mois. Une occasion rêvée d'approfondir, en parallèle, sa connaissance du pays. Sa routine tourne autour des cours, de la lecture d'ouvrages et de quelques sorties avec des amis iraniens.

    «La politique n'a jamais été sa tasse de thé»

    Quand d'autres débattent de l'élection présidentielle, elle préfère parler culture et civilisation. «La politique, ça n'a jamais été sa tasse de thé», confie son amie. C'est donc par coïncidence qu'elle se retrouve aux premières loges des manifestations.

    Au lendemain du scrutin du 12 juin, l'université d'Ispahan, au sud de l'Iran, devient un des épicentres de la contestation contre la victoire controversée de Mahmoud Ahmadinejad. La tension monte. Des accrochages opposent les protestataires aux forces de l'ordre et aux miliciens islamiques. En France, les copains de Clotilde s'inquiètent. Dans un courriel collectif, daté du 17 juin - dont une copie est accessible sur le site Internet du «comité de soutien à Clotilde Reiss» - elle cherche à les rassurer. «Je vous écris de Téhéran pour vous dire que tout va bien pour moi malgré la crise politique qui touche le pays. Vous n'avez pas de raison de vous inquiéter de mon sort. Non seulement je suis prudente mais surtout les violences ne touchent que les manifestations», écrit-elle, en offrant aux plus curieux quelques liens vers des sites Internet illustrés de photographies des manifestations. Deux semaines plus tard, elle est arrêtée à l'aéroport de Téhéran, alors qu'elle s'apprêtait à embarquer pour Beyrouth, où elle devait retrouver des amis, avant de rentrer en France.

    Détenue à la prison d'Evine, elle n'a pu bénéficier que d'une seule visite de l'ambassadeur de France, Bernard Poletti, le 9 juillet. La rencontre a duré 40 minutes. Depuis, les autres rendez-vous ont été annulés. Lors de sa dernière conversation téléphonique avec l'ambassade, à la fin du mois dernier, elle a dit avoir «bon moral», mais elle est «inquiète sur son avenir». Selon son père, ingénieur et expert au Commissariat de l'énergie atomique (CEA), qui n'a pas pu lui parler directement, elle partage sa cellule avec trois codétenues iraniennes. C'est en leur compagnie qu'elle a fêté ses 24 ans, le 31 juillet, derrière les barreaux.

    Par Le figaro
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