Culture 12/08/2009 à 06h52
La décennie noire de Wahiba Khiari
Par NATALIE LEVISALLES
LIBERATION.FR
«La décennie noire» de Wahiba Khiari, Nos silences, Elyzad, 126 pp., 13,90 euros
Ce roman est écrit par une Algérienne qui vit en Tunisie. Professeur d’anglais, née en 1969, elle a quitté l’Algérie au plus fort des massacres des années 90. Son livre évoque l’histoire des jeunes filles enlevées et violées par les islamistes. Celles qui n’ont pas été assassinées sont rejetées par tous, on leur demande officiellement d’accorder leur pardon, mais qui leur a demandé pardon à elles, « personne ne m’a demandé pardon à ce que je sache », dit une jeune villageoise.
Le roman alterne deux récits. Le premier est raconté par une narratrice qui pourrait être un double de l’auteur: une jeune prof qui a fui l’Algérie. « Je n’étais pas voilée et j’enseignais la langue des « renégats » dans un établissement mixte ». Menacée de mort, vivant dans l’impuissance plus encore que dans la peur, elle ne part pourtant qu’après la disparition de son élève préférée, la plus douée et la plus douce. La deuxième histoire est racontée par une jeune villageoise dont les parents ont été tués et la soeur enlevée par les islamistes. Enlevée à son tour, elle est violée et reviolée, après que son ravisseur lui a imposé un « mariage temporaire ». « C’est h’ram de se refuser à son époux, tu ne voudrais pas mourir dans le péché, non? ».
Ce court roman, fort de son absence de pathos, fait entendre la violence et les déchirements du conflit algérien des années 90. Il est publié par un éditeur tunisien diffusé en France.
La décennie noire de Wahiba Khiari
Par NATALIE LEVISALLES
LIBERATION.FR
«La décennie noire» de Wahiba Khiari, Nos silences, Elyzad, 126 pp., 13,90 euros
Ce roman est écrit par une Algérienne qui vit en Tunisie. Professeur d’anglais, née en 1969, elle a quitté l’Algérie au plus fort des massacres des années 90. Son livre évoque l’histoire des jeunes filles enlevées et violées par les islamistes. Celles qui n’ont pas été assassinées sont rejetées par tous, on leur demande officiellement d’accorder leur pardon, mais qui leur a demandé pardon à elles, « personne ne m’a demandé pardon à ce que je sache », dit une jeune villageoise.
Le roman alterne deux récits. Le premier est raconté par une narratrice qui pourrait être un double de l’auteur: une jeune prof qui a fui l’Algérie. « Je n’étais pas voilée et j’enseignais la langue des « renégats » dans un établissement mixte ». Menacée de mort, vivant dans l’impuissance plus encore que dans la peur, elle ne part pourtant qu’après la disparition de son élève préférée, la plus douée et la plus douce. La deuxième histoire est racontée par une jeune villageoise dont les parents ont été tués et la soeur enlevée par les islamistes. Enlevée à son tour, elle est violée et reviolée, après que son ravisseur lui a imposé un « mariage temporaire ». « C’est h’ram de se refuser à son époux, tu ne voudrais pas mourir dans le péché, non? ».
Ce court roman, fort de son absence de pathos, fait entendre la violence et les déchirements du conflit algérien des années 90. Il est publié par un éditeur tunisien diffusé en France.