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Vibrations d'un été en musique en Algérie

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  • Vibrations d'un été en musique en Algérie

    La musique résonne de nouveau dans les rues de l’Algérie qui reprend, depuis quelques années, goût à la vie. Les Algériens renouent avec les loisirs après plus d’une décennie d’«isolement» des suites de la crise nationale et de l’insécurité et de l’instabilité qui ont jalonné les années 1990.

    D’ailleurs, avec Alger, «capitale de l’Afrique», l’été 2009 a été des plus festifs.
    En effet, quarante ans après la première édition du festival en 1969, Alger a abrité le deuxième Festival panafricain. Un festival pluridisciplinaire très dense que la musique a réussi à rendre populaire.

    D’habitude très calmes le soir, les rues de la capitale étaient bondées : à Bab El Oued, à la Grande Poste ou encore à la place du 1er Mai, tout le monde a dansé sur les musiques de Ray Lema, Salif Keita, Youssou N’Dour, Rido Bayonne, Mory Kante, Ismael Lô ou encore avec le nombre impressionnant de troupes de danse et de musique traditionnelles d’Afrique centrale et australe. Pendant quinze jours, les citoyens ont eu le plaisir de voir leur capitale vibrer. C’était grandiose : 43 pays d’Afrique représentés, 2 500 musiciens invités, une caravane d’artistes dans plusieurs villes du pays, des concerts dans douze quartiers et un budget pharaonique.

    Mais cette grande manifestation n’a pas été la seule au programme de cet été. Plusieurs autres ont suivi, donnant vie à toutes les régions du pays.
    Les Algérois ont ainsi pu sortir le soir dans différents lieux comme Staouéli, Draria ou encore Sidi Fredj.

    Dans cette zone touristique justement, la musique est omniprésente, l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) ayant pour coutume d’organiser des soirées artistiques animées par des artistes algériens et étrangers.

    Les amoureux de la musique ont également été servis avec la quatrième édition du Festival de la musique actuelle dédiée au patrimoine national qui a été organisé à Bordj Bou Arréridj.
    Un public nombreux, friand de bonne musique, s’est déplacé pour les soirées du festival.

    Dédiée à la revivification des trésors du patrimoine national, cette quatrième édition a déchaîné la fougue du jeune public qui s’est délecté de la saveur d’une mixture d’authenticité et de modernisme.

    Le stade Chahid Bouzidi, en plein centre-ville, a connu l’une de ses plus belles prestations tant en musiciens qu’en menu. Les cœurs ont battu la chamade à la succession des troupes «Harmonica» et «Gnaoua» de Guelma qui ont tenu en haleine un public fin connaisseur.

    Les Oranais, qui ont dansé sur le raï cet été, ont eu aussi à découvrir les arts populaires de la capitale du Hodna. La semaine culturelle de la wilaya de M’sila à Oran a attiré un public nombreux qui a revisité l’histoire des «Beni Hammad» à travers les expositions mais aussi des représentations folkloriques des troupes de danses populaires «Es Saada» des Ouled Naïl, En-Noujoum», «El Baha’e» et «Echaar El Hodna».

    A Mascara, la célébration de la traditionnelle «waadet Sidi Abdelkader» a été, quant à elle, marquée par la tenue d’activités religieuses et culturelles transmises depuis des siècles de génération en génération.

    Cette fête, qui fait partie des coutumes et traditions de la région, se veut une occasion pour des habitants de la région de perpétuer certaines valeurs de leurs ancêtres connus pour avoir été des rassembleurs et surtout pour avoir contribué au règlement des conflits entre familles dans les douars disparates de cette région du nord-est de la wilaya.

    Lors de cette waada, dont la date a été avancée en raison du mois sacré de Ramadhan, plusieurs familles se sont déplacées pour voir la fantasia et les troupes folkloriques où se mêlent les sons de la «gasba», du «galal» et de la «zorna». A l’Est, l’animation n’a pas été en reste.

    La fête d’El Kala et le festival de Bouteldja ont captivé les estivants dans la wilaya d’El Tarf. Le deuxième festival «Les nuits de Bouteldja» ont offert aux estivants des nuits animées à travers les rues et places jusqu’aux premières heures du matin. Les soirées artistiques se sont succédé avec la prestation de jeunes «chebs» et «chebate» qui ont illuminé les nuits calloises. Le public a également apprécié les troupes «Nailia» et «El-Amal» de la wilaya de Tindouf, venues dans le cadre de cette semaine culturelle.

    La Kabylie a tenu, pour son septième Festival de la musique kabyle, à rendre hommage cette fois-ci à cheikh Abdelwahab Abdjaoui, de son vrai nom Rachid Baouche.Cet homme qui a consacré sa vie à l’art, excellant notamment dans la chansonnette, a produit un répertoire de plus de 100 chansons, dont la plus connue Ah bel yazit, chantée et interprétée en duo avec cheikh Sadek El Bedjaoui, a été montée sur scène au théâtre.

    Des vedettes de la chanson, parmi lesquelles figurent El Ghazi, Boudjemaa Agraw, Louisa, Célina et Gnawa, ont tenu le haut de l’affiche de cette 7ème édition. Neufs plateaux, répartis entre le théâtre Abdelmalek-Bouguermouh, la maison de la Culture et l’esplanade de la place Gueydon ont été choisis pour accueillir les artistes.

    Actuellement, les soirées du Festival de Djemila enchantent toujours les habitants de la région. Le public a eu le plaisir de danser sur toutes les musiques et même de vibrer lors d’une soirée palestino-algérienne. En effet, le chanteur palestinien Amar Hassan a enchanté l’assistance. Pendant deux heures, la «superstar arabe» a fait vibrer les gradins en interprétant ses célèbres chansons comme Zahrat al-Madaïn et Ya Qods de la diva libanaise Faïrouz. La troupe libanaise Caracalla, qui a ouvert la cinquième édition de ce festival arabe, a séduit le public grâce au professionnalisme des artistes et à la qualité de la scénographie et aux costumes somptueux.

    Ce festival, qui se poursuivra jusqu’à demain dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale de la culture arabe», se distingue par la participation, pour la première fois, de la troupe marocaine «El Daoudia», en plus des artistes algériens comme Zahouania, Houari Benchenet, Aït Menguellet, Fella El Djazaïria ou encore Houari Dauphin. Ainsi, les différentes régions du pays ont connu d’intenses animations cet été permettant aux jeunes de s’exprimer sur les rythmes de la musique.

    Mais l’été algérien qui tire à sa fin a été marqué par la perte de Terzagh Benomar, la doyenne de l’imzad, décédée samedi dernier, emportant avec elle une partie de son art.

    Cette artiste de talent a de tout temps été une grande référence, car maniant l’instrument imzad avec amour et art, mais aussi une ambassadrice de la musique et de la chanson targuies de l’extrême sud-est du pays.
    A travers son art, cette grande dame a su imprimer les lettres de noblesse à cette musique et lui donner une notoriété universelle par sa valeur réelle qui se traduit à travers ses textes évoquant l’histoire contemporaine et le quotidien, les traditions et la modernité ainsi que les joies et les peines.

    Par La Tribune
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