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Trente ans de mauvaise gestion, ça se paie

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  • Trente ans de mauvaise gestion, ça se paie

    Grâce à la manne pétrolière, les économies de la région ont longtemps pu faire illusion. Peu tournées vers l’industrie, elles sont frappées de plein fouet par l’éclatement de la bulle financière.

    Maintenant que l’on perçoit mieux l’ampleur de la crise financière, reste à savoir dans quelle mesure des sociétés entières vont en souffrir. Les pays dont les *gouvernements jouissent du respect et de la confiance de leurs citoyens devraient mieux s’en *sortir que ceux où la classe politique est méprisée.

    Je crains que le Moyen-Orient, en particulier les pays arabes, ne soit frappé de plein fouet par la crise, et ce pour plusieurs raisons. La principale d’entre elles est que, depuis le boom pétrolier du début des années 1970, la plupart de ces Etats n’ont pas su mettre en place une saine gestion ni investir dans les secteurs productifs de l’économie, notamment l’industrie.

    Ils ont certes utilisé leurs recettes colossales pour développer leurs pays à un rythme accéléré et impressionnant, mais sans s’affranchir de la dépendance envers les exportations de pétrole et de gaz, ou vis-à-vis de la main-d’œuvre étrangère. Les pays arabes non producteurs de pétrole n’ont pas non plus bénéficié d’une gestion économique avisée. Ils n’ont pas été capables d’exploiter la prospérité régionale liée à la manne pétrolière, ni les centaines de milliards de dollars que représentaient les envois de fonds de leurs citoyens [travaillant dans les pays producteurs de pétrole].

    Voilà pourquoi les sociétés arabes sont très inégalitaires, avec d’un côté, environ 10 % de superriches (dont les investissements mondiaux dégringolent) et de l’autre, le reste de la population, qui vit au mieux modestement, au pire dans une misère grandissante.

    Les cours du pétrole ont cédé plus de 40 %, passant de presque 150 dollars à environ 80 dollars le baril. Si l’on ajoute à cela la crise des marchés boursiers, où est investi tant d’argent arabe, il est clair que les revenus – courants et investis – sont en forte baisse. Cela devrait mettre un frein à l’une des tendances les plus prometteuses que la région ait connue depuis les trente dernières années : l’afflux de jeunes Arabes instruits, hommes et femmes, attirés par des emplois dans les économies pétrolières.

    Parallèlement, il faut s’attendre à un ralentissement des investissements régionaux et étrangers et donc à une baisse de la création d’emplois. Si, au contraire, le prix du pétrole devait repartir à la hausse, la vie serait encore plus dure pour la plupart des gens de la région, en raison de l’inflation généralisée qui s’ensuivrait. Ainsi, le Moyen-Orient est dans une situation vulnérable et peu enviable. Que les cours du pétrole augmentent ou qu’ils diminuent, la plus grande partie de sa population souffrira.

    Ce problème est le résultat de décennies d’une mauvaise gestion économique camouflée par les recettes pétrolières et par la fièvre de la mondialisation. Avec le récent éclatement de la bulle financière, il a bien fallu se rendre à l’évidence : le monde arabe ne fait pas que subir les conséquences de la crise mondiale, il est aussi pénalisé par la faiblesse de ses économies. Les pays de la région seront touchés à des degrés divers par des phénomènes tels que la baisse des envois d’argent des émigrés, la stagnation de l’aide étrangère, l’aggravation du chômage, le fléchissement du commerce et du tourisme.

    Tel sera le prix à payer pour avoir développé des économies fondées sur les revenus pétroliers, sur l’aide étrangère, sur les investissements immobiliers et sur des échanges commerciaux tournés vers l’importation en l’absence de production locale.

    Cela pourrait aussi être l’occasion pour tous les pays arabes – qu’ils soient exportateurs ou importateurs de pétrole – de tirer les leçons de cette crise et de comprendre qu’ils ont tout intérêt à développer leur secteur productif par des participations croisées dans l’industrie, l’agriculture, les technologies de l’information et l’éducation, au lieu de se laisser happer par les marchés financiers mondiaux, qui nous entraînent aujourd’hui dans leur minikrach.

    Il s’agit d’un problème de gestion économique, mais, plus profondément, c’est un échec politique. Comme par hasard, ceux qui représentent les principaux mouvements au Moyen-Orient – islamistes, tribalistes, populistes, nationalistes vieillissants, milices et autres – n’ont aucune solution à proposer.

    Mais nous sommes peut-être à l’aube d’un changement historique, où des leaders honnêtes auront le courage de dire la vérité aux Arabes sur leurs échecs et proposeront une voie plus rationnelle vers le renouveau.

    Effondrement

    Le montant des sommes perdues sur les marchés internationaux équivaut aux budgets de tous les pays arabes réunis, estime Asharq Al-Awsat. “L’Occident a peur, mais, s’il craint la récession, nos pays, eux, sont au bord de la faillite. La différence est de taille, mais les Arabes, hilares de voir le capitalisme en crise, ne le perçoivent pas.

    Car tous nos Etats, de gauche ou de droite, pétroliers ou pas, corrompus ou propres, risquent l’effondrement. Si aux Etats-Unis la conséquence politique sera l’élection d’Obama, dans nos pays, en l’absence de mécanismes démocratiques, ce sera le chaos et des bains de sang.”

    Ramy G. Khouri
    The Daily Star
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Il délire complet C'est son pays qui est au bord du gouffre.
    Comparons le cash pour chaque pays pour rigoler.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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