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France : Premier retour surprise de la croissance après un an de récession

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  • France : Premier retour surprise de la croissance après un an de récession

    V. L. B., Les Echos

    Après un recul de 1,3 % au premier trimestre, le produit intérieur brut a enregistré une hausse de 0,3 % au deuxième trimestre, indiquent les comptes trimestriels de l'Insee publiés hier. Le commerce extérieur a apporté une forte contribution à l'activité.

    A fin juin, le PIB recule encore de 2,6 % sur un an, une récession sans précédent depuis 1945.

    Au jeu des paris, celui-ci était osé. Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,3 % par rapport au premier, selon les résultats publiés hier par l'Insee. Mi-juin, l'institut de statistiques avait prévu qu'il baisserait encore de 0,6 % et jugeait que « la probabilité que le chiffre publié soit positif(était) inférieure à 5 % ». Les économistes anticipaient encore eux aussi une baisse. « Après quatre trimestres négatifs, la France sort enfin du rouge », s'est félicitée la ministre de l'Economie, jugeant elle-même le chiffre « extrêmement surprenant ». Une surprise partagée par l'Allemagne, dont le PIB a crû lui aussi de 0,3 % au deuxième trimestre (lire page 6), et saluée par la Bourse dans la matinée.

    Les derniers résultats conjoncturels avaient émis, ces dernières semaines, des signaux positifs, que l'Insee juge avoir sous-estimés (lire l'interview ci-dessous). A posteriori, l'institut de statistiques situe le point d'inflexion de l'économie française à fin mai, avec le rebond, après huit mois de recul violent, de la production industrielle : elle a ainsi crû de 1,1 % au deuxième trimestre, après une chute de 7,5 % fin 2008 et d'encore 6,5 % au premier trimestre. Le secteur automobile explique à lui seul la moitié de l'amélioration de la production industrielle, estime l'Insee. « Les primes à la casse en France et en Allemagne ont tiré la demande », explique Benoît Heitz, chef de la division synthèse conjoncturelle. Les constructeurs français ont recommencé à produire, vendre et exporter des voitures, bénéficiant au passage du plan de relance allemand. Au final, les exportations ont ainsi été plus dynamiques (+ 1 %) que les importations (- 2,3 %), apportant 0,9 point à la croissance. « La contribution des échanges est surtout positive à cause de la chute des imports, ce qui est moins positif qu'une contribution qui serait due à la vigueur de nos exports », relativise Laurence Boone, chef économiste France de Barclays Capital sur le blog Les Echosnoclastes.

    La crise sociale n'est pas finie


    Le déstockage des entreprises s'est poursuivi, pesant sur l'activité mais laissant à l'inverse quelques réserves de croissance, pointe Pierre-Olivier Beffy, chef économiste d'Exane BNP Paribas. « La production automobile devrait être bonne cet été, les stabilisateurs automatiques vont continuer à jouer pleinement leur rôle, les effets stimulants du plan de relance vont se poursuivre et le moindre déstockage devrait tirer l'activité », écrit-il, anticipant un troisième trimestre encore plus positif (+ 0,5 %).

    Le gouvernement, qui vante les effets de son plan de relance (lire ci-dessous) mais reste échaudé par les multiples révisions de ses comptes depuis l'an dernier, va prendre son temps pour tirer les conséquences de ces résultats. « Il y aura un nouveau cadrage macroéconomique à la rentrée. Mais ce n'est pas un sujet qui a politiquement un gros relief », estime l'entourage de Christine Lagarde. A fin juin, le PIB recule encore de 2,6 % sur un an, une récession sans précédent depuis 1945. En revanche, « notre prévision pour 2010 s'en trouve confortée », juge-t-il.

    Malgré la bonne résistance de la consommation des ménages ce printemps (+ 0,3 %), le gouvernement sait que la crise sociale n'est pas achevée. L'Insee publie ce matin les premiers résultats de l'emploi salarié au deuxième trimestre. « La dégradation du marché du travail au deuxième trimestre semble avoir été moins importante qu'au début de l'année, mais les pertes d'emplois sur l'ensemble de l'année seront sensibles », indique ce matin Christine Lagarde dans « Le Figaro ».
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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