Les prix des fruits et des légumes ont grimpé en flèche ce mois-ci au Maroc, malgré des stocks qui dépassent largement la demande pour les fêtes du Ramadan, une hausse qui atteint parfois 150 pour cent.
Les récentes vagues de chaleur qui ont frappé les récoltes marocaines expliquent ces augmentations de prix, selon une source proche de l'Association marocaine des Producteurs et Exportateurs de Fruits et de Légumes. C'est cette vague de chaleur, et non l'inflation souvent associée au mois du Ramadan, qui entraîne ces augmentations, explique cette source.
Un argument que réfute Skina Jalal, une ménagère. "C'est une occasion que les commerçants utilisent pour renforcer leurs profits sur une courte période", affirme-t-elle. Les Marocains ont tendance à acheter des produits chers pendant tout le Ramadan, c'est donc pour eux l'occasion rêvée pour augmenter les prix des produits alimentaires.
"Le temps est toujours chaud au Maroc", poursuit-elle, "mais les prix ne sont jamais si élevés."
Salima N. se dit frustrée par ce qu'elle voit comme des prix hors de tout contrôle. "Où sont donc les promesses du gouvernement de maintenir le pouvoir d'achat des citoyens ?", s'interroge-t-elle, alors que les affiches vantant la libre concurrence se balancent au-dessus des produits proposés.
Les pommes de terre, qui se vendent habituellement à 2 dirhams, affichent maintenant 4 ou 5 dirhams, selon le quartier de la ville. Même chose pour les tomates, très demandées pendant le Ramadan. Leurs prix sont passés de 2 à 6 dirhams.
Or, il n'y a aucune pénurie de tomates. Le gouvernement estime que 131 000 tonnes seront proposées aux acheteurs. Le ministère de l'Intérieur s'attend également à voir 31 000 tonnes de viande, en plus des 40 000 tonnes de volailles. Une offre qui ne correspond pas à la demande estimée en viande pendant le mois du Ramadan, 33 000 tonnes. De plus, 284 millions d'oeufs seront proposés à la vente.
Aucun marché marocain ne sera à court de lait : les éleveurs devraient fournir 81 millions de litres, qui permettront de couvrir 115 pour cent de la demande totale. La demande en miel sera couverte à 150 pour cent, ainsi que celle en sucre, à 148 pour cent. Les marché proposeront assez de blé pour durer encore six mois, explique le ministre.
Mais même ainsi, les commerçants défendent les augmentations. "Les prix de certains produits ont augmenté avant même le Ramadan", explique un vendeur, qui n'accepte pas que l'on dise que les commerçants exploitent ces fêtes. "Les marchés sont régis par la loi de l'offre et de la demande, et la concurrence est ouverte à tous. La demande de légumes est plus forte [durant le Ramadan], et donc leurs prix augmentent."
Mais tous ne peuvent se permettre de telles augmentations de prix. Mohamad Bahlal, fonctionnaire, explique que le budget qu'il a réservé à la nourriture ne suffit plus. "Les prix sont deux ou trois fois plus chers", déclare-t-il. Il s'en prend aux autorités chargées de contrôler les prix, affirmant qu'elles ne font pas leur travail.
Dans un communiqué publié en début de mois, le ministre de l'Intérieur Chekib Benmoussa avait affirmé que l'offre des produits alimentaires les plus courants était forte, et que les prix avaient baissé par rapport à l'année dernière.
M. Benmoussa avait également écrit que grâce aux abondantes récoltes, tous les produits seraient largement disponibles sur les marchés locaux, de manière à couvrir la demande pendant le Ramadan sans compromettre la qualité. Il s'attendait à ce que les prix restent raisonnables et accessibles pour tous.
Il avait également demandé aux autorités de surveiller étroitement les prix pour s'assurer du bon déroulement des marchés, et les avait chargées de signaler toute tentative de manipulation des prix des produits très demandés.
Mais l'abondance des produits alimentaires dans les magasins étonne les acheteurs confrontés aux prix élevés. "Nous aurions pu le comprendre s'il y avait une pénurie de certains produits", explique Malika Al Abdi, une ménagère. "Mais si tous les produits sont disponibles en abondance, et si l'offre dépasse même la demande. qu'est-ce qui justifie cette envolée des prix ?"
Ce contenu a été réalisé sous requête de Magharebia.com.
Les récentes vagues de chaleur qui ont frappé les récoltes marocaines expliquent ces augmentations de prix, selon une source proche de l'Association marocaine des Producteurs et Exportateurs de Fruits et de Légumes. C'est cette vague de chaleur, et non l'inflation souvent associée au mois du Ramadan, qui entraîne ces augmentations, explique cette source.
Un argument que réfute Skina Jalal, une ménagère. "C'est une occasion que les commerçants utilisent pour renforcer leurs profits sur une courte période", affirme-t-elle. Les Marocains ont tendance à acheter des produits chers pendant tout le Ramadan, c'est donc pour eux l'occasion rêvée pour augmenter les prix des produits alimentaires.
"Le temps est toujours chaud au Maroc", poursuit-elle, "mais les prix ne sont jamais si élevés."
Salima N. se dit frustrée par ce qu'elle voit comme des prix hors de tout contrôle. "Où sont donc les promesses du gouvernement de maintenir le pouvoir d'achat des citoyens ?", s'interroge-t-elle, alors que les affiches vantant la libre concurrence se balancent au-dessus des produits proposés.
Les pommes de terre, qui se vendent habituellement à 2 dirhams, affichent maintenant 4 ou 5 dirhams, selon le quartier de la ville. Même chose pour les tomates, très demandées pendant le Ramadan. Leurs prix sont passés de 2 à 6 dirhams.
Or, il n'y a aucune pénurie de tomates. Le gouvernement estime que 131 000 tonnes seront proposées aux acheteurs. Le ministère de l'Intérieur s'attend également à voir 31 000 tonnes de viande, en plus des 40 000 tonnes de volailles. Une offre qui ne correspond pas à la demande estimée en viande pendant le mois du Ramadan, 33 000 tonnes. De plus, 284 millions d'oeufs seront proposés à la vente.
Aucun marché marocain ne sera à court de lait : les éleveurs devraient fournir 81 millions de litres, qui permettront de couvrir 115 pour cent de la demande totale. La demande en miel sera couverte à 150 pour cent, ainsi que celle en sucre, à 148 pour cent. Les marché proposeront assez de blé pour durer encore six mois, explique le ministre.
Mais même ainsi, les commerçants défendent les augmentations. "Les prix de certains produits ont augmenté avant même le Ramadan", explique un vendeur, qui n'accepte pas que l'on dise que les commerçants exploitent ces fêtes. "Les marchés sont régis par la loi de l'offre et de la demande, et la concurrence est ouverte à tous. La demande de légumes est plus forte [durant le Ramadan], et donc leurs prix augmentent."
Mais tous ne peuvent se permettre de telles augmentations de prix. Mohamad Bahlal, fonctionnaire, explique que le budget qu'il a réservé à la nourriture ne suffit plus. "Les prix sont deux ou trois fois plus chers", déclare-t-il. Il s'en prend aux autorités chargées de contrôler les prix, affirmant qu'elles ne font pas leur travail.
Dans un communiqué publié en début de mois, le ministre de l'Intérieur Chekib Benmoussa avait affirmé que l'offre des produits alimentaires les plus courants était forte, et que les prix avaient baissé par rapport à l'année dernière.
M. Benmoussa avait également écrit que grâce aux abondantes récoltes, tous les produits seraient largement disponibles sur les marchés locaux, de manière à couvrir la demande pendant le Ramadan sans compromettre la qualité. Il s'attendait à ce que les prix restent raisonnables et accessibles pour tous.
Il avait également demandé aux autorités de surveiller étroitement les prix pour s'assurer du bon déroulement des marchés, et les avait chargées de signaler toute tentative de manipulation des prix des produits très demandés.
Mais l'abondance des produits alimentaires dans les magasins étonne les acheteurs confrontés aux prix élevés. "Nous aurions pu le comprendre s'il y avait une pénurie de certains produits", explique Malika Al Abdi, une ménagère. "Mais si tous les produits sont disponibles en abondance, et si l'offre dépasse même la demande. qu'est-ce qui justifie cette envolée des prix ?"
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