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Les quinze marins russes de l'Arctic Sea, ce cargo porté disparu pendant plus de deux semaines, ont commencé à raconter leur histoire. Mais de nombreuses interrogations demeurent.
A chaque jour sa révélation. Toujours un peu plus extraordinaire. Les quinze marins russes de l'Arctic Sea, récupérés lundi par un bâtiment russe, au large du Cap Vert, ont livré leur version des faits. Et tenté d'expliquer comment leur cargo, battant pavillon maltais et chargé de bois finlandais, avait pu disparaître des écrans de contrôle pendant plus de quinze jours. Leur récit a été rapporté, comme la moindre information depuis le début de l'affaire, par le ministère russe de la Défense. Selon ce dernier, ils ont confirmé avoir été attaqués par des hommes armés et cagoulés au large des côtes suédoises le 24 juillet dernier. Ces supposés pirates auraient ensuite éteint les instruments de navigation avant de demander à l'équipage de se dérouter vers les côtes ouest-africaines, et non l'Algérie, sa destination initiale.
"L'équipage a confirmé que les ravisseurs demandaient une rançon et menaçaient de faire exploser le vaisseau si l'on n'obéissait pas à leurs ordres", a précisé un porte-parole du ministère russe, cité mercredi par l'agence Interfax. Mardi, la Russie avait annoncé l'arrestation, à bord de l'Arctic Sea, de huit personnes – quatre Estoniens, deux Lettons, deux Russes – au cours d'une opération militaire qui s'est déroulée, selon Moscou, "sans tirer un seul coup de feu". De même source, l'équipage a raconté que les pirates avaient jeté leurs armes à la mer quand le bâtiment russe a ordonné l'arrêt du cargo. Selon l'agence Ria Novosti, du matériel d'escalade, des fusées et un puissant canot pneumatique – qui aurait été utilisé pour aborder le vraquier au large de la Suède – ont été retrouvés à bord. Toutes ces informations ont été dévoilées par le ministère russe de la Défense lors d'une conférence réservée exclusivement aux médias russes. Aucune information supplémentaire n'a été dévoilée.
"Une sorte d'engin nucléaire"
Mais les explications de Moscou n'ont pas calmé les spéculations. D'abord en raison du caractère inédit de ce genre d'attaque en Europe. Ensuite parce que de nombreuses incohérences demeurent: si les pirates sont restés à bord durant tout le trajet, pourquoi ont-ils laissé l'équipage annoncer qu'il avait été attaqué au large de la Suède? Pourquoi s'être signalé aux autorités françaises le 29 juillet dernier puis décidé de ne plus donner aucun signe de vie? Pourquoi n'ont-ils demandé qu'une faible rançon – la presse finlandaise évoque la somme de 1,5 million de dollars, montant jugé dérisoire dans ce genre d'affaire? Pourquoi, enfin, avoir dérouté le bateau vers les côtes ouest-africaines? Les autorités maritimes de Malte ont quant à elles ajouté à la confusion en déclarant que la trace du cargo n'avait jamais été perdue mais tenue secrète par la Commission de sécurité maritime, qui regroupe des représentants suédois, finlandais et maltais.
Selon la version officielle, l'Arctic Sea, long de 98 mètres, transportait une cargaison de bois d'une valeur estimée à 1,3 million de dollars. Mais certains pensent qu'il ne s'agissait que d'une couverture pour dissimuler la présence d'une cargaison d'armes ou de matériel nucléaire à bord. C'est la thèse défendue par la journaliste russe Ioulia Latinina. "L'Arctic Sea transportait quelque chose qui n'était pas du bois et qui ne venait pas de Finlande, et qui nécessitait beaucoup de travail sur le bateau", écrit-elle mercredi dans les colonnes du Moscow Times. Selon elle, la coque du bateau aurait été démantelée dans les chantiers navals de Kaliningrad, juste avant le départ du cargo, afin d'y disposer la mystérieuse cargaison. "Pour le dire clairement: l'Arctic Sea transportait une sorte d'engin nucléaire ou anti-aérien à destination d'un gentil pays pacifique comme la Syrie ou l'Iran et il a été attrapé", écrit-elle encore.
Mais cette version des faits n'est pas exempte d'interrogations. D'abord, parce que comme le souligne le chercheur Alexander Khramchikhin, toujours dans les colonnes du Moscow Times, il était plus simple d'organiser ce trafic directement depuis la Russie, sans passer par la Finlande. Pourquoi en effet, s'il y avait bien une cargaison illégale à bord, imaginer le scénario finlandais? Interrogés, les dirigeants de la société finlandaise propriétaire d'Arctic Sea, de nationalité russe, ont assuré que ce voyage avait bel et bien pour but de livrer une cargaison de bois à l'Algérie. Quel que soit le véritable scénario, celui-ci ne s'est pas déroulé comme prévu.
A chaque jour sa révélation. Toujours un peu plus extraordinaire. Les quinze marins russes de l'Arctic Sea, récupérés lundi par un bâtiment russe, au large du Cap Vert, ont livré leur version des faits. Et tenté d'expliquer comment leur cargo, battant pavillon maltais et chargé de bois finlandais, avait pu disparaître des écrans de contrôle pendant plus de quinze jours. Leur récit a été rapporté, comme la moindre information depuis le début de l'affaire, par le ministère russe de la Défense. Selon ce dernier, ils ont confirmé avoir été attaqués par des hommes armés et cagoulés au large des côtes suédoises le 24 juillet dernier. Ces supposés pirates auraient ensuite éteint les instruments de navigation avant de demander à l'équipage de se dérouter vers les côtes ouest-africaines, et non l'Algérie, sa destination initiale.
"L'équipage a confirmé que les ravisseurs demandaient une rançon et menaçaient de faire exploser le vaisseau si l'on n'obéissait pas à leurs ordres", a précisé un porte-parole du ministère russe, cité mercredi par l'agence Interfax. Mardi, la Russie avait annoncé l'arrestation, à bord de l'Arctic Sea, de huit personnes – quatre Estoniens, deux Lettons, deux Russes – au cours d'une opération militaire qui s'est déroulée, selon Moscou, "sans tirer un seul coup de feu". De même source, l'équipage a raconté que les pirates avaient jeté leurs armes à la mer quand le bâtiment russe a ordonné l'arrêt du cargo. Selon l'agence Ria Novosti, du matériel d'escalade, des fusées et un puissant canot pneumatique – qui aurait été utilisé pour aborder le vraquier au large de la Suède – ont été retrouvés à bord. Toutes ces informations ont été dévoilées par le ministère russe de la Défense lors d'une conférence réservée exclusivement aux médias russes. Aucune information supplémentaire n'a été dévoilée.
"Une sorte d'engin nucléaire"
Mais les explications de Moscou n'ont pas calmé les spéculations. D'abord en raison du caractère inédit de ce genre d'attaque en Europe. Ensuite parce que de nombreuses incohérences demeurent: si les pirates sont restés à bord durant tout le trajet, pourquoi ont-ils laissé l'équipage annoncer qu'il avait été attaqué au large de la Suède? Pourquoi s'être signalé aux autorités françaises le 29 juillet dernier puis décidé de ne plus donner aucun signe de vie? Pourquoi n'ont-ils demandé qu'une faible rançon – la presse finlandaise évoque la somme de 1,5 million de dollars, montant jugé dérisoire dans ce genre d'affaire? Pourquoi, enfin, avoir dérouté le bateau vers les côtes ouest-africaines? Les autorités maritimes de Malte ont quant à elles ajouté à la confusion en déclarant que la trace du cargo n'avait jamais été perdue mais tenue secrète par la Commission de sécurité maritime, qui regroupe des représentants suédois, finlandais et maltais.
Selon la version officielle, l'Arctic Sea, long de 98 mètres, transportait une cargaison de bois d'une valeur estimée à 1,3 million de dollars. Mais certains pensent qu'il ne s'agissait que d'une couverture pour dissimuler la présence d'une cargaison d'armes ou de matériel nucléaire à bord. C'est la thèse défendue par la journaliste russe Ioulia Latinina. "L'Arctic Sea transportait quelque chose qui n'était pas du bois et qui ne venait pas de Finlande, et qui nécessitait beaucoup de travail sur le bateau", écrit-elle mercredi dans les colonnes du Moscow Times. Selon elle, la coque du bateau aurait été démantelée dans les chantiers navals de Kaliningrad, juste avant le départ du cargo, afin d'y disposer la mystérieuse cargaison. "Pour le dire clairement: l'Arctic Sea transportait une sorte d'engin nucléaire ou anti-aérien à destination d'un gentil pays pacifique comme la Syrie ou l'Iran et il a été attrapé", écrit-elle encore.
Mais cette version des faits n'est pas exempte d'interrogations. D'abord, parce que comme le souligne le chercheur Alexander Khramchikhin, toujours dans les colonnes du Moscow Times, il était plus simple d'organiser ce trafic directement depuis la Russie, sans passer par la Finlande. Pourquoi en effet, s'il y avait bien une cargaison illégale à bord, imaginer le scénario finlandais? Interrogés, les dirigeants de la société finlandaise propriétaire d'Arctic Sea, de nationalité russe, ont assuré que ce voyage avait bel et bien pour but de livrer une cargaison de bois à l'Algérie. Quel que soit le véritable scénario, celui-ci ne s'est pas déroulé comme prévu.
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