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ARTISANAT EN ALGÉRIE: Le trésor aux mille facettes.

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  • ARTISANAT EN ALGÉRIE: Le trésor aux mille facettes.

    ARTISANAT EN ALGÉRIE
    Le trésor aux mille facettes



    L’artisanat, plus que l’expression manuelle d’un folklore, voué à l’appétit des touristes ou à l’étude des ethnographes, est la preuve même que les plus humbles des paysans ont voulu continuer à vivre dans une Algérie modelée au rythme de leur coeur.

    Héritiers de traditions séculaires, baignés d’influences multiples, produits d’un peuple familier de la lumière et de la beauté, les objets artisanaux en Algérie plus que tout autre activité artistique, incarnent le refuge d’un génie populaire que rien n’a jamais détourné de sa source et qu’il est nécessaire de sauvegarder dans la beauté première de son jaillissement naturel. Qu’il soit de tradition paysanne (poterie, tapis) ou de tradition citadine (orfèvrerie, bijouterie et dinanderie), l’artisanat en Algérie est une activité nationale.

    L’artisanat ou l’âme d’une identité nationale
    L’artisanat algérien a toutes les caractéristiques de l’âme nationale. Rude avec ses tapis, il sait être précieux avec ses cuivres travaillés finement et ses bijoux, et sait être pur avec ses poteries; luxueux avec ses costumes traditionnels, il sait rendre la massive beauté de ses coffres. Spontanément, sans exégèse savante, l’artisanat algérien offre une réalité tangible d’une sensibilité particulière.
    Il exprime dans ses disciplines, la poterie, la céramique, la sculpture, la dentelle, la broderie, la dinanderie, la maroquinerie, la bijouterie et le tissage. Chaque région a sa spécialité: Tlemcen, Ghardaïa, Laghouat, Aflou et Cherchell sont réputées pour leurs tapis, les Aurès et la Kabylie sont spécialisées dans la poterie et les coffres. Les grandes villes dites citadines ont la notoriété de la broderie, des bijoux et de la dinanderie. A l’origine de ces activités créatives et expressives des inspirations diverses aussi bien pour les uns que pour les autres.

    La bijouterie ou la mémoire vivante du temps
    Le bijou est un témoignage vivant d’un génie populaire qui a traversé les âges. Dans la préhistoire, l’antiquité, puis de la période romano-byzantine à l’avènement de l’Islam, le bijou traditionnel a su synthétiser la quintessence de toutes les périodes dans une symbolique harmonieuse. Alger, Tlemcen, Constantine étaient à une époque pas si lointaine, le reflet vivant de l’essor de la bijouterie, concrétisé par le nombre impressionnant d’ateliers. D’autres régions sont aussi célèbres pour la qualité de leur bijouterie.

    Les bijoux kabyles (Beni Yenni)
    Les Ath Yenni sont connus par les bijoux en argent. Les formes et les couleurs sont un mode d’expression unique et propre à la région. La technique de l’émaillage a été adoptée aux environs du XVe siècle. Parmi les bijoux, on agitera avec fierté sans cesse l’Amenlukh renouvelée. L’Ikhelkhalen (chevillière). Le Taharabt, le Tbessaht, les Letrak, le Tigwedmatin, l’Adwir, les Tibzimin, le Tabzint. Ce sont là quelques-uns des modèles de la bijouterie de la région kabyle. Autre région, autres types de bijoux qui expriment la beauté de l’Algérie.

    Le bijou chaoui, une authenticité de l’empreinte.
    Comme pour le bijou kabyle dont il diffère dans la forme, le bijou chaoui qui est «plein», ou «creux» a su résister à l’épreuve du temps en gardant son authenticité; il est représenté par la Alaq Tchoutchara (une boucle d’oreille) qui ne se fabrique malheureusement plus de nos jours, le Timecherref (boucle d’oreille aussi). La Khorsa Bel Quota qui est de création récente. L’maquyas, L’Abzim dont la ressemblance avec la fibule kabyle s’explique sûrement par une analogie ethnique évidente, Lamessak, fidèle au style chaoui malgré son caractère récent, le Tinahissin, le Cherketh ou Semsem, L’Akhalkhal (bijou très ancien que les femmes de la région ne retirent jamais), le Guernar, le Skhab ou le Harz qu’on retrouve dans tout le Maghreb. D’autres bijoux font aussi la caractéristique d’autres régions de l’Algérie, mais tous avec un lieu commun qu’est l’identité de la culture algérienne. On retiendra entres autres:

    Les bijoux de M’sila
    Ceux-là aussi ont une grande ressemblance avec les bijoux chaouis et le style hybride (apports extérieurs genre romain ou byzantin) et traditions liées à la vie quotidienne et à l’environnement. Outre le Khalkhal, on retrouve des Abzims et des colliers dont la particularité reste la frappante ressemblance avec le bijou chaoui avec un style moins recherché. Du nord au sud, le bijou est une appartenance spécifique et surtout typique.

    Les bijoux targuis
    C’est une tradition bien gardée et savamment entretenue. Le mérite revient aux légendaires Inaden. Un véritable mythe social. La société touarègue voue un véritable culte à l’artisanat et aux métiers nobles, dont la bijouterie. La symbolique tire son essence de la quête perpétuelle du Targui dans la maîtrise des éléments naturels. Pendentifs, bagues, pectoraux, boucles d’oreilles, chevillères, anneaux en laiton...etc., autant de signes de fidélité à une période révolue. On citera également le Tareout, le Tasralt, le Tineralt, la Khomessa le Tareout N’azeref, le Tiseguin, les Ihbsen, l’Asarou ouam Afer qui allie l’utile à l’agréable rappelant la toute proche Afrique noire par ses côtés mystiques. Le bijou targui traduit un goût très prononcé pour la recherche esthétique. La bijouterie n’est pas la seule forme d’expression pour les Algériens. D’autres voies ont été extériorisées par la tapisserie et le tissage, ces derniers expriment fortement la culture algérienne.

    La tapisserie ou l’identité authentique
    Le tapis traditionnel algérien a traversé les siècles sans la moindre ride et donne aujourd’hui la pleine mesure d’un talent transmis de génération en génération. Un métier sur lequel l’âge n’a pas eu d’effets. Les formes et les styles authentiques ont été sauvegardés même si des touches modernistes ont été introduites sur certains tapis. La variété de tapis disponible illustre le brassage des cultures en Algérie.
    Le tapis est à la fois berbère, maghrébin, arabo-musulman, africain et parfois même oriental. Le tapis de l’Est algérien celui du Haracha (Aurès) et des Nememcha-Barbar (Tébessa - Khenchela) se rejoignent tellement dans les formes que tout discernement reste fastidieux. D’autant plus que ce dernier, en dépit de la disparition quasi totale de toute trace d’accent chaoui, rappelle le tapis légendaire Haracti ancré dans la vie quotidienne avec ses motifs aux symboles berbéro-orientaux. Le tapis de Djebel Amour, quant à lui, est d’une grande ingéniosité dans son tissage, assez pour en faire un des plus beaux spécimens de l’Algérie, car il est connu pour son côté original et ses motifs d’inspiration berbère.
    Il est d’une grande austérité et se caractérise par un bel équilibre et une harmonie rarement démentie dans les contrastes. La richesse du patrimoine culturel algérien est un témoignage inégalable, voire même une référence à un passé aussi lointain que récent, raconté par des étoffes par une broderie spécifique à l’Algérie.

    Génie créateur aux doigts de fée
    Avec des motifs alliant délicatesse, imagination et créativité, la broderie est le meilleur témoignage du savoir-faire dilué dans des rapports culturels divers et riches. La broderie, appelée communément le Tarz, est un art citadin plein de raffinement car il reflète l’amour, la sagesse et la finesse.
    La broderie s’identifie aux régions, dont chacune porte les symboles authentiques des génies créateurs aux doigts de fée.

    Broderie d’Alger
    Diverses appellations pour un même but: une oeuvre de maître, on l’appellera le Tarz, truz ou Triz, ou encore Guerguef, N’djoum-Kentil, qui veut dire recherche de l’élégance.. B’niqa, Kaftan, Qat, Karakou, tous des noms de vêtements de haute couture faits notamment en Fetla, Medjboud Adésse et Kountil du fil et des paillettes en or. Ce sont aussi les bijoux de cette haute couture de l’ancienne El Dzaïr.
    Des mains de fée aux doigts reconnus cousent de belles arabesques sur des étoffes qui sont passées du Guerguef à la Fetla en passant par le Kountil et où le brodeur ou la brodeuse donne libre cours à une imagination débordante.
    Les fêtes sont de véritables révélatrices des tendances et des genres en cours. Alger, l’Ottomane, verra culminer le Badrun, le Qwiyat, la B’diya et autres B’niqua et El Abrouk avec toujours le même souci de l’élément féminin: plaire et attirer les regards des autres, forcément beau.
    à suivre...
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Suite...

    Broderie de Miliana
    C’est Alger revisitée. Le sens «Hadra» ou le cachet citadin qui l’emporte. De Blida à Médéa en passant par Koléa, l’influence ottomane, arabe ou andalouse, c’est partout visible. Résultat: des oeuvres en totale osmose avec le legs de la vieille El Dzaïr.

    Broderie de Annaba
    Elle est à motifs généralement floraux et s’inspirant des travaux de nos voisines tunisiennes, justifié par l’appellation broderie «de Nabeul».
    La broderie bonoise est aussi un autre cachet qui reflète l’influence ottomane dont les plus grands brodeurs et brodeuses sont d’origine turque, entre autres les Stambouli, les Babès et les Boukachabia, ces familles nobles de la ville de Annaba qui ont su transmettre un héritage de broderie aussi authentique qu’original.
    Le type de la broderie bonoise est identique à celui de Constantine, réputé notamment par Gandoura El Fergani un modèle attribué à la famille du grand chanteur de malouf Cheihk Mohamed Tahar Fergani, dont la soeur Zhor est la brodeuse numéro un à l’échelle régionale puis nationale.

    Broderie du Sud
    La broderie du Sud est aussi une forme expressive et un témoignage de la créativité des habitants de ces régions, qui ont su laisser une empreinte authentique, notamment Touggourt et M’néa.
    La première du fait de sa proximité avec la vallée du M’Zab rappelle à bien des égards les métiers pratiqués dans la ville de Ghardaïa, alors que la seconde, réputée pour son tapis, se distingue par une grande originalité dans le style et les inspirations graphiques, qui ont pour origine le nord du pays, avec toutefois des nuances subtiles dans les formes et les couleurs. La broderie dans ces deux vallées est très fortement concurrencée par le temps. Les génies créateurs aux doigts de fée ont laissé un héritage typiquement algérien, mais ils ont eux-mêmes hérité d’une activité artisanale, qu’ils ont développée fortement.

    La dinanderie, un héritage de l’Empire ottoman
    L’apparition de la dinanderie en Algérie remonte au Moyen Age. On y rencontre une succession des styles et une large influence turque. C’est autour des casbahs et des quartiers dédiés à cet art que s’organise le métier qui utilise essentiellement la feuille de cuivre pour la fabrication et décoration de produits d’art. Ces vases et récipients à l’esthétique sans égale, de la Kerouana, Liane, Kafatira en passant par El Mahbes et la Tassa et Tafay, témoignent d’une grande richesse ornementale. Alger, Tlemcen, Constantine ainsi qu’Annaba et à des degrés moindres Ghardaïa et Tindouf, sont les points d’attache principaux de cet art. Alger, par exemple, et malgré les effets du temps et la disparition (seuls subsistent quelques artisans téméraires) de la Zanket Ennahassia, figure comme le berceau de cet art, hérité de l’Empire ottoman. Parmi les spécialités, on peut citer le Berred (théière), le tobssi laâchaouet (couscoussier à couvercle conique), les Brik et Tassa pour les ablutions), El Mordjen, El Mahrez (marteau à piler) et la S’nioua. Constantine, autre ville, autre influence. La ville des Ponts réputée pour ses plateaux immenses d’inspiration orientale en termes décoratifs, tient son art à la présence des Ottomans des siècles durant dans cette ville. Lemrach, El Katara sont les principaux produits vedettes fabriqués par les mains expertes d’artisans virtuoses faisant jusqu’à ce jour la notoriété de Constantine, avec l’existence encore de Souk ennahassine implanté au coeur de l’antique Lemdina Ekdima (vieille ville), où autant d’objets destinés à la toilette et obéissant à la tradition citadine, sont encore fabriqués à la traditionnelle. Tlemcen, au même titre que Constantine et Alger, a vu se développer dans le strict respect de l’héritage almouwahad, l’art séculaire andalou, lui-même imprégné d’oriental comme pour témoigner de l’immense talent artistique d’une région multiculturelle et qui a su allier authenticité et originalité dans des spécialités comme les supports de livres, les lustres, les grands plateaux ou bien les fameux marteaux de porte qui sont en fait autant de vestiges d’un artisanat riche. Pour la ville des Jujubes, en dépit de l’absence d’un souk pouvant alimenter les besoins des familles bônoises en dinanderie, cette dernière est tout de même fortement présente à travers ses dizaines de magasins d’artisanat qui y sont implantés. Pour ce qui est du Sud, Ghardaïa et Tindouf sont moins renommées dans cet art, mais méritent une halte. Parce que le M’Zab, centre culturel très actif, a su se faire une place. La production des dinandiers reste limitée à la production d’ustensiles usuels: bouilloires et plateaux. A Tindouf, cet art a une vocation strictement domestique, les marmites, bassines, passoires et autres théières émergent en plus grand nombre mais restent sans grande recherche esthétique. Lier l’artisanat au vécu, il n’y a qu’en Algérie où le folklore est allié au modernisme, mais avec une touche authentique.
    L'expression
    par:Wahida BAHRI
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      Bonjour

      Qu'est ce qui est fait pour la sauvegarde de ces savoir-faire ?




      ../..
      “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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      • #4
        Bonjour Miss Michelet...
        Qu'est ce qui est fait pour la sauvegarde de ces savoir-faire ?
        oulach, walou, rien...
        Tout celà est tout simplement et malheureusement en voie de disparition.
        On préfère gaspiller des milliards pour voir gesticuler des africains...
        Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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        • #5
          il y a une solution, mais faut se departir de l'esprit communiste qui nous à que trop forgé et donc endormi, la meilleure solution pour sauvegarder ce patrimoine c'est de continuer à acheter, et plus que de raison, cet artisanat, quand les artisans verront que leurs finances s'embelissent, ce jour là ils reprendront le coeur à l'ouvrage, et même formeront de nouvelles generations à leur art !

          Dernière modification par absent, 20 août 2009, 23h09.

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          • #6
            Qu'est ce qui est fait pour la sauvegarde de ces savoir-faire ?

            prendre exemple sur le maroc.

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            • #7
              Hi

              Roumi : ton avatar est une insulte à l'espèce humaine!

              Zak: J'avoue que je ne suis pas d'accord avec toi à propos du PANAF, c'est un raccourcis immédiat alors que le mal est ailleurs, alors que ce n'est qu'une goutte dans un océan de corruption, de fuites et de la mauvaise gestion ! De plus le PANAF est en lui même une manifestation très importante pour nous autres LES AFRICAINS ! En dehors des exhibitions dans les rues il y a eu des rencontres intellectuelles très importantes, mais bien entendu ces dernières sont passées inaperçues ! Enfin on s'égare !!



              ../..
              “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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              • #8
                Bonjour...

                Je comprends, L’impré.
                Mon allusion au PANAF est en fonction de ce qu’on voulu nous montrer les responsables et de l’image qu’ils veulent inculquer au peuple vis-à-vis de cette manifestation qui se veut culturelle.
                Le PANAF, c’est faire découvrir l’Afrique aux africains, chaque troupe ou groupe de personnes est l’ambassadeur de son pays pour lequel il doit développer une image la plus réaliste et la plus vraie possible de la culture, des us, des coutumes et du quotidien de ce même pays.
                Le PANAF, c’est de permettre au pays d’accueil de cette manifestation de visiter les autres pays d’Afrique sans se déplacer.
                Etait-ce le cas, à Alger ?
                Etait-ce le but recherché par nos illustres responsables de la culture et de notre illuminée Khalida ?

                Pour ce qui est de la corruption, des malversations, de la mauvaise gestion ect… c’est une autre paire de manches.
                J’ai fait le rapprochement avec le PANAF uniquement parceque les deux (panaf et artisanat) ont trait à la culture.
                Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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