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Lockerbie: Megrahi rapatrié en Libye

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  • Lockerbie: Megrahi rapatrié en Libye

    L'ancien agent libyen Abdel Basset al Megrahi, condamné à la prison à vie pour l'attentat de Lockerbie qui fit 270 morts dont 189 Américains en 1988, devait être libéré jeudi et rapatrié pour des raisons humanitaires, a annoncé le gouvernement écossais.

    La décision de libérer Megrahi, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, a été prise en dépit des fortes pressions exercées par Washington pour qu'il reste en détention. Jeudi, la Maison blanche a déploré sa libération.

    "Megrahi doit maintenant faire face à une peine imposée par une puissance supérieure", a déclaré le ministre écossais de la Justice, Kenny MacAskill, lors d'une conférence de presse. "C'est terminal, définitif et irréversible. Il va mourir."

    A Tripoli, un porte-parole du gouvernement libyen a déclaré que Megrahi était rapatrié en Libye par Seif al Islam, l'un des fils du colonel Mouammar Kadhafi.

    Aujourd'hui âgé de 57 ans, Megrahi est la seule personne à avoir été jugée (en 2001) pour l'explosion du Boeing 747 de la Pan Am au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie en décembre 1988. Les 259 occupants de l'appareil et onze personnes au sol avaient péri.

    Il nie tout rôle dans l'attentat, affirmant avoir été un responsable de compagnie aérienne et non un agent des renseignements libyens. Il a été débouté en appel en 2002.

    Toutefois, après un réexamen de son dossier en Ecosse, la possibilité d'une erreur judiciaire avait été retenue en 2007.

    FORT MÉCONTENTEMENT AUX ÉTATS-UNIS


    Un accord de transfert de prisonniers conclu par la Grande-Bretagne et la Libye permettait de renvoyer le prisonnier dans son pays pour qu'il y purge le reste de sa peine.

    Megrahi avait demandé à être libéré pour des raisons humanitaires. Ses avocats ont insisté sur cet argument mardi dernier en déclarant qu'il voulait mourir en Libye.

    Washington et les proches de nombreuses victimes américaines s'opposaient très vivement à sa libération. Certains ont exprimé de la fureur à l'idée de voir sortir de prison un homme qu'ils considèrent comme l'auteur d'un meurtre de masse.

    "Les Etats-Unis déplorent profondément la décision de l'exécutif écossais de libérer Abdel Basset Mohamed al Megrahi", dit un communiqué de la Maison blanche publié jeudi.

    "Comme nous l'avons indiqué maintes fois à des responsables du Royaume-Uni et aux autorités écossaises, nous continuons de penser que Megrahi devrait purger toute sa peine en Ecosse. Nous faisons part de notre compassion aux familles qui vivent chaque jour avec la perte de leurs bien-aimés."

    Les familles de nombreux Britanniques tués dans l'attentat jugeaient souhaitable pour leur part que Megrahi puisse retourner en Libye afin d'y mourir.

    On s'attend à ce qu'il reçoive un accueil chaleureux de Mouammar Kadhafi, de retour en grâce auprès des pays occidentaux depuis qu'il a mis fin à son programme nucléaire en 2003.

    Le cas Megrahi était devenu un fardeau pour le gouvernement écossais dans un contexte de conflit d'intérêts. Des compagnies pétrolières britanniques cherchent notamment à investir davantage en Libye et misent sur cette libération pour voir s'ouvrir de nouvelles portes.

    Après trente ans d'absence, BP a repris pied en Libye en 2007, en signant un gros contrat d'exploration pétrolière aux termes d'un accord bilatéral. Royal Dutch Shell espère aussi explorer les réserves libyennes, les plus importantes d'Afrique.

    Oliver Miles, ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Tripoli, ne croit cependant pas que la libération de Megrahi implique de grands changements sur le plan économique. "Cela supprime une source d'irritation, mais qui n'était pas considérable. Je ne crois pas que cela nous offre beaucoup de possibilités nouvelles, ni que le problème (Megrahi) nous empêchait d'en trouver."

    Certains analystes estiment en revanche que le maintien en prison de Megrahi empêchait les entreprises britanniques de profiter pleinement des efforts de coopération économique amorcés par Tony Blair et poursuivis par Gordon Brown.

    Par Reuters
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