Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Impact de la crise internationale : L’industrie marocaine tourne au ralenti

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Impact de la crise internationale : L’industrie marocaine tourne au ralenti

    Impact de la crise internationale : L’industrie tourne au ralenti

    Le secteur industriel tourné vers l’exportation a subi de plein fouet l’impact de la crise internationale. Irrégularités des commandes, surenchérissement des coûts des intrants et manque de visibilité sont les principales manifestations de cette crise qui s’est traduite par une hausse des capacités de production non utilisées et la baisse de l’emploi, notamment dans les branches du textile, bonneterie et habillement, cuir et chaussures.
    Investir dans des branches tournées vers l’exportation comporte un risque incalculable. C’est l’impact de la crise internationale que les industriels marocains découvrent à leur insu. Effectivement, au premier trimestre 2009, la persistance de la chute de la valeur ajoutée dans l’industrie s’est poursuivie, même avec une nette atténuation, pour atteindre -0,8% contre -4% enregistré au quatrième trimestre 2008, comme cela ressort des chiffres du Haut commissariat au plan.
    L’ampleur de la crise est d’autant plus grave que la faiblesse de la valeur ajourée est l’une des faiblesses majeures de l’économie marocaine. La crise n’a fait qu’amplifier cette faiblesse pour pénaliser les exportations marocaines.
    La baisse de la valeur ajoutée s’explique par le repli des activités de la chimie et la parachimie, du textile et du cuir qui trouvent des difficultés à s’exporter sur le marché européen. La valeur ajoutée du textile et du cuir a effectivement connu une baisse de 3,9%.
    Les industries de la confection ont pâti d’une nette régression des commandes. Les exportations des vêtements confectionnés et d’articles de bonneterie ont reculé, respectivement de 11,2% et 5,6% par rapport au premier trimestre 2008. Les industries du cuir et de la chaussure quant à elles ont souffert d’un enrichissement des coûts des intrants qui se sont traduits par une augmentation des prix à la production de 7,6%. Les expéditions de chaussures ont alors baissé de 2,9%.
    La morosité de la situation de l’industrie s’est traduite, également, par une hausse des capacités de production non utilisées à 26,5% pour atteindre, au deuxième trimestre 2009, une hausse de 4,6% par rapport à la même période de l’année précédente.
    Le ralentissement de la demande en intrants a été confirmé par la baisse de 24% des importations des demi-produits et la chute de 42,5% de celles des produits bruts.
    Les prix à la production industrielle ont augmenté, au premier trimestre 2009, de 1,7%, contre 13,5% toute l’année 2008, et les prix de vente ont subi une baisse pour le deuxième trimestre consécutif.
    La situation est d’autant plus morse que les industriels, manquant de visibilité, ont fait preuve de grande prudence en matière d’acquisition des matières premières et de recrutement du personnel. Le secteur a même enregistré un fléchissement de l’emploi d’environ 4,5%.
    Au titre du deuxième trimestre 2009, l’industrie a perdu 7.000 postes d’emploi contre une création annuelle moyenne au cours des trois dernières années de 24.000 postes.
    Les branches d’activités les plus touchées par la perte d’emplois sont le textile, bonneterie et habillement, cuir et chaussures, avec 24.000 postes perdus. Les industries alimentaires et de boissons ont perdu, elles, pas moins de 8.000 postes.
    Un autre indicateur de la morosité de l’environnement industriel concerne le ralentissement de l’investissement industriel qui s’est confirmé par la baisse de 1,2% des importations de biens et équipement industriels, durant la première partie de l’année.
    Le redressement de l’activité industrielle peine à se concrétiser en raison de la persistance de l’atonie des exportations notamment dans les secteurs orientés vers l’exportation.
    Globalement, si les branches tournées vers l’exportation continuent à évoluer en dessous de leur croissance tendancielle, les activités centrées sur le marché intérieur ont enregistré des signes de résistance.
    Pour réduire les risques, les industriels ne devraient-ils pas s’orienter davantage vers le marché intérieur ? Le gouvernement, de son côté, ne devrait-il pas mettre en place des mesures tirant la demande intérieure vers le haut pour sauver l’industrie et les emplois ?

    Hassan Benkabli
Chargement...
X