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Un été marqué par les fermetures d'usines et plans sociaux en France

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  • Un été marqué par les fermetures d'usines et plans sociaux en France

    En France, le gouvernement avait laissé entendre que l'été serait chaud sur le plan social et la rentrée tendue. Les annonces de fermetures d'usines ou de suppressions d'effectifs qui se sont accélerées ces derniers mois confirment ces propos. Et tous les secteurs sont concernés.

    Il n'y a quasiment pas une journée sans que l'on apprenne un plan de réductions de postes voire une fermeture de site. Ainsi, mercredi soir, c'est le groupe Samro, leader français de la construction de remorques pour poids-lourds, fort de 770 salariés mais touché par la crise économique qui a fait plonger ses ventes, qui s'est ajouté à cette liste noire. Il a annoncé 109 licenciements sur les 473 salariés de sa branche Seg-Samro répartis sur trois sites : Fontenay-le-Comte (256 salariés), Baligny (Loire, 117 salariés) et Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique, 100 salariés), site qui va d'ailleurs fermer.

    Le secteur automobile est d'ailleurs le plus touché par les plans de restructuration. Parmi les annonces les plus emblématiques se trouvent celles de PSA qui supprimera respectivement 900 et 1.150 emplois sur les sites de Sochaux et de Rennes. Il y en aura 1.000 chez Renault, 1.093 chez Michelin, 820 chez Goodyear, et 1.600 chez Valeo. Les annonces les plus marquantes, ayant entrainé blocage et bonbonne de gaz, ont concernée les projets de fermeture des usines de Continental à Clairoix (1.120 suppressions) et de New Fabris à Chatellerault dans la Vienne (366 postes). Les 283 ouvriers de l'usine Molex font eux aussi face à une éventuelle fermeture de leur usine fin octobre. La direction américaine et les representant des salariés s'opposent depuis dix mois, dans un conflit marqué par la sequestration de deux dirigeants. Aujourd'hui, les salariés sont interdits d'usine et suspendus à la rencontre entre la direction et le cabinet du ministre de l'industrie Christian Estrosi le 25 août.

    L'immobilier semble aussi avoir souffert de la crise. De nombreux promoteurs annoncent des suppressions. Il y en aura 500 chez Nexity, 165 chez Kaufman et Broad. Dans leur sillage, plusieurs entreprises fabricants de meubles, de porcelaine, ou de revêtements poussent leurs salariés dehors, avec des plans variant de 9 à 470 suppressions chez Plyrosol à Lisieux.

    Le secteur bancaire, ébranlé par la crise économique et malgré une reprise cet été, annonce des restructurations. En décembre dernier, BNP Paribas annonçait 800 suppressions de postes à l'echelle mondiale dans ses activités de marché, sans preciser l'impact pour les salariés français. De la même façon,Calyon, filiale du Crédit agricole spécialisée dans le financement et l'investissement, supprimera 250 postes.

    Dans la santé, des groupes pharmaceutiques phares comme Sanofi Aventis (800 suppressions de postes) et la filiale française de Pfizer (700 départs prévus) ont annoncé des réorganisations de leur effectifs, obligeant le ministre de l'industrie Christian Estrosi à monter au créneau. Des groupes américains comme Schering Plough et BMS (BristolMyersSquibb) envisage également de supprimer des emplois dans l'Hexagone.

    Dans l'aérien, Air France KLM évoque un éventuel plan social à la rentrée. Dans un premier temps, 3.000 postes étaient évoqués. Mais d'après les syndicats, ce plan qui couvre la période 2009-2011, prévoit 1.500 suppressions d'emploi sur la base des départs volontaires et des mesures de mobilités. Le groupe fait face à une diminution du trafic qui a entrainé une baisse de son chiffre d'affaires de 20,5% au premier trimestre. Latecoère, sous-traitant d'Airbus, annonce 1.000 suppression de postes.

    Les employés des géants des telecom sont aussi concernés. Alcatel Lucent pourrait supprimer 1.000 emplois. Nortel, filiale de l'équipementier canadien, supprimera 460 emplois malgré les menaces d'explosion de l'usine par les salariés en colères. Le tribunal de commerce de Versailles a decidé ce jeudi de prolonger l'activité de la filiale pour trois mois. Le 24 septembre, le tribunal decidera de l'application ou non du protocole signé le 21 juillet et réglant la question des indemnités de licenciement. La direction espère convaincre un repreneur d'ici fin septembre.

    Le monde des logiciels sera touché par 250 suppressions d'emplois en France chez l'éditeur américain Oracle. Dans le domaine des technologies, le groupe Texas Instrument compte lui supprimer entre 300 et 350 postes. Pour le géant helvético-suédois de l'ingénierie, ABB, 540 emplois seront supprimés dans l'Hexagone.

    Dans le reste des groupes industriels, des fabricants de verre, de plastique, les forges ainsi que les scieries sont également touchés par ce vaste mouvement de réduction d'effectifs face à la crise.

    Total de son côté envisage de supprimer plus de 300 postes à Gonfreville, dans le domaine de la pétrochimie et du raffinage.

    Dans le textile, le fabricants de lingerie Aubade annonce 104 suppressions.

    Dans la distribution, la Redoute et 3 suisses font respectivement état de 672 et 400 suppressions.

    Les médias ne sont pas épargnés. L'Express envisagerait 50 départs volontaires, RFI annonce 206 suppressions, Yahoo France 52.

    Même le luxe est touché avec 200 suppressions d'emplois chez Chanel.

    D'après le site Médiapart, qui a mis en place une carte interactive et réactualisée des sites touchés, les premiers calculs font état pour le moment de 600.000 suppressions en France pour l'année 2009.

    Cette sombre conjoncture se traduit par de fortes tensions sociales. De nombreux salariés refusent d'être licenciés ou réclament d'importantes primes de départ, menaçant parfois de s'en prendre à leur (ex) outil de travail ou s'en prenant aux représentants de la direction ou de l'actionnaire.

    Ces crispations ont été sensibles dans des dossiers comme Molex ou New Fabris. Les salariés de Chaffoteaux-et-Maury (filiale d'Ariston Thermo Group du groupe italien Merloni TermoSanitari) , sous le coup d'un plan de 204 licenciements sur 251, ont, eux, expulsé leur directeur de l'usine de Ploufragan, près de Saint-Brieuc, et réclament désormais une indemnité de 100.000 euros.

    Plus menaçants (parce que plus désespérés ?), une soixantaine de salariés de l'entreprise de transports Serta au bord de la liquidation judiciaire menacent de déverser 8.000 litres de produits toxiques, des additifs de carburant, dans un petit affluent de la Seine près de Rouen. Ils veulent obtenir une indemnité de départ de 15.000 euros.

    Ce type de situation de chantage se multplie dans l'Hexagone au fur et à mesure que les annonces de licenciements et de fermetures de sites se surajoutent.

    Par Hayat Gazzane, La Tribune
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