Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Tourisme en Algérie : La sortie ratée de Chérif Rahmani

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Tourisme en Algérie : La sortie ratée de Chérif Rahmani

    La sortie ratée de Chérif Rahmani
    20 Août 2009

    Les observateurs attendaient un bilan chiffré des activités de son secteur afin de mieux apprécier les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire 2009 concernant son département.

    Le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme a manqué une belle opportunité, le 17 août, lors d’une rencontre avec les professionnels du secteur qui s’est déroulée à l’hôtel Sofitel à Alger, pour expliquer sa stratégie qui a pour objectif d’attirer pas moins de 20 millions de touristes d’ici à l’horizon 2025. A moins qu’il n’en réserve la primeur au chef de l’Etat dans le cadre des traditionnelles auditions consacrées à l’équipe gouvernementale durant la période du mois sacré de Ramadhan. Ce qui, en somme, paraît très légitime. En attendant cette épreuve tant redoutée par les membres de l’Exécutif, le premier responsable du département du tourisme, qui chapeaute pas moins de deux autres secteurs et non des moindres, s’est attelé à mettre en valeur les bienfaits des mesures comprises dans la LFC de l’année en cours. 9 points, dont l’essentiel s’articule autour de plus de facilité à l’accès au foncier et d’avantages liés à la modernisation, la mise à niveau dont souffrent terriblement les infrastructures en matière de prestations (hébergement, restauration, prix des billets d’avion prohibitifs...). Comme une hirondelle ne fait pas le printemps, une loi sera-t-elle suffisante pour booster un secteur qui donne plutôt l’air d’être moribond? Les discours des responsables chargés de la gestion des affaires de la nation se suivent et se ressemblent et sont, quasiment, quotidiennement relayés par des directions au niveau des quatre coins du pays qui font beaucoup plus dans l’autosatisfaction. Ils sont empreints d’un optimisme à tous crins qui est malheureusement insuffisamment accompagné de résultats probants sur le terrain.

    En ce qui concerne le domaine du tourisme et à titre d’exemple, on avance le chiffre de 7000 personnes étrangères qui auraient visité le Tassili des Ajjers tandis que le secteur aurait engrangé 380 millions de dollars en 2008.
    Ce qui n’incite guère à l’optimisme lorsque l’on considère que ce dernier ambitionne de constituer un des fers de lance de l’économie nationale en vue de réduire sa dépendance par rapport aux exportations en hydrocarbures d’une part, et d’atteindre les 20 millions de touristes dans une quinzaine d’années, d’autre part. Pourtant les potentialités existent. Elles sont avérées, reconnues et indéniables. «Il n’y a pas de bon tourisme et de mauvais tourisme, mais il y a une bonne politique du tourisme et une mauvaise politique du tourisme», faisait implacablement constater Chérif Rahmani au mois de juin 2006, alors ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement et qui allait hériter du département du tourisme par la suite. Les professionnels du tourisme, les agences de voyage écument les foires internationales: Berlin, Paris, Milan, Barcelone...avec un succès somme toute relatif. L’image de l’Algérie, si elle a retrouvé sa place dans le concert des nations, est mal exportée et n’est pas assez mise en valeur comme destination touristique.

    Les obstacles sont multiples. Ils sont d’ordre administratif, et les prestations de services ne sont guère attrayantes. «Il faut s’affranchir de la routine administrative afin de ne pas s’enliser dans une démarche bureaucratique qui nous a menés là où nous sommes», avait prévenu Chérif Rahmani au mois de février 2008 à la veille de l’ouverture des assises nationales et internationales qui se sont tenues à Alger. Cela suffira-t-il pour atteindre les objectifs que s’est assignés le secteur du tourisme en Algérie? La compétition sera rude. Nos voisins maghrébins et concurrents directs, Maroc, Tunisie, Egypte qui se sont fait une place au soleil jouent déjà dans la cour des grands. Ils tablent sur 10 millions de touristes pour 2010.

    Les pays du pourtour méditerranéen drainent 35% de la population mondiale de touristes. Ils se partagent près de 300 millions de visiteurs annuellement. Selon les estimations de l’Office mondial du tourisme, OMT, quelque 400 millions y sont attendus d’ici l’horizon 2020. Quelle sera la part de l’Algérie? Une question à laquelle n’a pas encore répondu Chérif Rahmani. «La maison touristique Algérie est à bâtir», a lucidement reconnu le ministre. Une autre manière de dire, probablement, que nous ne sommes pas encore dans la course.

    Mohamed TOUATI
Chargement...
X