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    Corruption, spéculation et bureaucratie
    Quels mots pour les maux de notre société ?

    Par : Mohamed ALEM

    René Mayer, ancien président du Conseil sous la 4e République française a écrit : “L’essentiel dans un monde qui bouge, c’est de permettre de bouger et si de surcroît on accorde de la plasticité au système, alors bravo.”

    En effet, dans une société en mouvement, il ne peut en résulter que des aspects positifs surtout s’il existe une souplesse appropriée et soutenue par les décideurs.
    En Algérie, cette dynamique est réelle au regard de tous les bouleversements qui se sont produits, au cours des décennies, de l’Indépendance recouvrée et surtout durant ces dernières années, mais nous n’avons pas pu et pas su la canaliser pour en tirer tous les dividendes pour un développement harmonieux de la société.
    Bien au contraire, ce sont les aspects négatifs qui ont prédominé et qui continuent de peser sur la vie quotidienne des citoyens. Par l’intermédiaire de quelques mots on essayera de répondre, voire d’expliquer et de commenter les maux qui rongent la société algérienne. Dans la presse du 18 août 2009, qui a fait état du trafic de carburant au niveau de la frontière ouest, on a pu lire que des véhicules de trafiquants circulaient à la barbe des douaniers et des agents de sécurité sans être inquiétés pour autant, cela signifie qu’il y a corruption quelque part.

    La corruption
    Si la corruption existe c’est parce qu’il y a des corrupteurs et des corrompus, les uns ne vont pas sans les autres et vice versa. Dans notre société, on entend par-ci, par-là l’existence de la corruption et quelquefois à tous les stades de la société.
    Nos dirigeants, au plus haut niveau de l’État, vont jusqu’à déclarer que la corruption constitue leur credo et qu’ils combattraient de toute leur force ce fléau qui ronge notre société. Si corruption il y a, c’est parce qu’il manque énormément de clarté et de transparence dans la réalisation des différentes opérations au niveau des services de l’État, des entreprises publiques ou privées, c’est parce que les procédures sont souvent floues et méconnues des assujettis et du public.
    Aussi il conviendrait de lever tous les verrous et les freins qui constituent autant de moyens utilisés dans les actions de corruption, il faudrait également informer et communiquer les droits et devoirs de chacun et éviter toute interprétation dans les décisions pour faciliter leurs applications et déjouer toutes les tentatives équivoques.
    Il y a lieu de durcir, par ailleurs, la législation et la réglementation en matière de corruption et faire une large publicité des procès éventuels de corrompus et de corrupteurs. Peut-être, alors, on assistera à un retour vers la normalité dans le fonctionnement des institutions et des entreprises publiques ou privées.

    La spéculation
    La spéculation est un mal aussi grave que le précédent. Le mois de Ramadhan n’est pas encore là que la spéculation a commencé sur les biens de consommation. C’est l’esprit mercantile, au sens le plus aigu, qui s’éveille pour le gain facile et rapide de quelques-uns.
    La désorganisation du marché constitue le terrain favorable des spéculateurs. Si dans un marché organisé, les prix sont déterminés par la loi de l’offre et de la demande, ce n’est pas le cas du marché algérien quand bien même l’offre est excédentaire par rapport à la demande, en matière de biens de consommation. Le nombre important d’intermédiaires influe beaucoup sur la détermination des prix sans que ceux-ci puissent bénéficier aux producteurs.
    Pour lutter contre ce fléau, il faudrait multiplier les marchés de gros tout en les rapprochant des producteurs pour leur permettre d’y accéder facilement et d’écouler, ainsi directement, leurs produits. Multiplier aussi les marchés de détail autour des marchés de gros pour permettre un approvisionnement régulier et satisfaire, par-là même, la demande sur une base de prix très abordables.
    Cet ensemble devra faire l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics pour un contrôle de qualité et une réglementation spécifique aux marchés : réintroduire les heures d’ouverture et de fermeture, la police des marchés et le nettoyage des marchés.
    Des associations doivent être encouragées dans leurs actions de protection des consommateurs, de maintien des prix, voire de leur baisse dans le cas des produits de saison.

    La bureaucratie
    Cet autre mal n’est pas spécifique à notre pays, il existe un peu partout dans le monde, à des degrés divers. Les anciens amateurs de cinéclubs se souviennent certainement de ce film cubain La mort d’un bureaucrate. Ce film montre un employé de bureau qui avait l’art et la manière de faire supporter toutes les misères du monde et toutes les tracasseries possibles aux personnes qui avaient le malheur de le solliciter dans le domaine de ses attributions. Le jour de son décès, ce sont ses proches qui, à leur tour, avaient toutes les peines à obtenir un certificat d’inhumer de sa propre administration. Ceci pour l’histoire.
    En Algérie, il suffit de se présenter aux guichets d’une mairie, d’une daïra ou autres entités administratives pour comprendre le phénomène bureaucratique. Les différents préposés ne peuvent pas travailler si des files d’attente ne sont pas très longues et lorsque par hasard on se trouve devant l’un d’eux, sortir content d’avoir réussi à régler son problème relèverait d’une chance inouïe. L’Exécutif est toujours à la recherche d’une réforme administrative pour éradiquer ce mal. Il serait peut-être temps de sortir des fonds de tiroir le projet de réforme des structures de l’État. En attendant, les citoyens doivent être informés de leurs droits et les administrations devront vulgariser les procédures nécessaires pour les diverses démarches relevant de leur compétence. Selon le principe “le silence de l’Administration vaut refus sauf dans les cas prévus expressément par la Loi” et dans le cadre de la lutte contre la bureaucratie, il faudrait fixer des délais de réponse aux administrés et de manière express.
    La société algérienne est gangrénée par d’autres maux nés de la paupérisation, notamment la drogue, l’alcoolisme, le vol et la prostitution, le suicide et l’oisiveté. Par son dynamisme, la société algérienne, du fait de l’absence de l’État, a enfanté une nouvelle forme de règlement des problèmes entre l’administration et les administrés : c’est le blocage des routes par des manifestants avec tous les dégâts possibles, mais aussi et surtout des désagréments pour leurs concitoyens.
    Liberté (21/08/09)
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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