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Quand Mars devient un rêve

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  • Quand Mars devient un rêve

    Nombreux sont les présidents américains à avoir promis la Lune à leurs concitoyens. Au figuré et au propre. En 1961, Kennedy fait, à l'Amérique humiliée par l'exploit du rival soviétique - le vol orbital de Youri Gagarine, premier humain dans l'espace -, le serment fou qu'un Yankee foulera le sol lunaire avant la fin de la décennie. Pari tenu le 21 juillet 1969.

    Vingt ans plus tard, Bush père, désireux de raviver l'éclat de la bannière étoilée, terni par l'explosion de la navette Challenger, annonce une prochaine implantation lunaire, tremplin vers Mars. Cette fois, le succès n'est pas au rendez-vous : le coût est prohibitif et le projet abandonné. En 2004, Bush fils le relance, en faisant miroiter un retour sur notre satellite dans les dix ans, prélude à un débarquement sur la Planète rouge en 2030.

    Barack Obama ne s'inscrit pas dans cette lignée. En mai, il a confié à une commission d'experts une revue complète, financière et technique, du programme de vols habités de la NASA. Ses premières conclusions brisent en plein vol l'élan américain. Les Etats-Unis devront soit renoncer à leurs ambitions lunaires et martiennes, soit y consacrer des dizaines de milliards de dollars supplémentaires.

    Que décidera le nouveau président ? La crise économique ne lui offre guère de marge de manoeuvre. Et la sensibilité nouvelle de l'administration américaine - mais aussi de l'opinion - aux questions environnementales et climatiques pousse à privilégier les missions scientifiques d'observation de la Terre, pour mieux comprendre comment elle réagit au réchauffement et aux pollutions, suivre l'évolution de ses ressources en eau, ou encore apprendre à prévoir ses séismes et ses éruptions volcaniques. En confiant à des engins robotisés le soin d'explorer l'espace lointain.

    A l'affrontement des blocs, qui fut longtemps le moteur de la course aux étoiles, a succédé l'ère de la coopération entre puissances spatiales, au sein de la station orbitale internationale. D'autant plus que la mise au rebut de ses navettes, fin 2010, va laisser l'Amérique sans ailes.

    Ce n'est pas pour autant la fin du rêve spatial. Les enjeux stratégiques, industriels et scientifiques ne sont pas seuls à le porter. Il procède aussi d'une quête de découverte et de dépassement. A l'aube du XXe siècle, le savant russe Konstantin Tsiolkovsky l'énonçait ainsi : "La Terre est le berceau de l'humanité, mais on ne vit pas éternellement au berceau." Cette perspective demandera, à l'évidence, de la patience.

    Par le Monde
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