Le cargo Arctic Sea et son équipage russe sont arrivés au Cap-Vert (Vidéo)

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Les pirates de l'Arctic Sea déguisés en policiers

NOUVELOBS.COM | 20.08.2009 | 17:16

Selon l'équipage du navire russe, à leur montée à bord, les pirates portaient "des vêtements noirs avec l'inscription POLICIA dans leur dos". Ensuite, leur appel à l'aide par sms n'a pas fonctionné.

Le cargo Arctic Sea, disparu depuis plus de deux semaines, a été retrouvé lundi près des îles du Cap-Vert, au large du Sénégal (Reuters)

Les pirates de l'Arctic Sea portaient des insignes de police lorsqu'ils ont pris le contrôle du navire, a indiqué jeudi 20 août l'un des membres de l'équipage russe aux enquêteurs, selon le parquet général russe.
"Au cours de leur debriefing, les membres d'équipage ont clairement dit que lorsqu'ils étaient dans les eaux territoriales suédoises, ils ont été approchés par un hors-bord", a déclaré le porte-parole du comité d'enquête du parquet fédéral russe, Vladimir Markine.
Sur le hors-bord il y avait "huit personnes portant des vêtements noirs avec l'inscription 'POLICIA' dans leur dos", a-t-il ajouté
"Ils sont montés à bord du bateau et, sous la menace d'armes, ont demandé que l'équipage obéisse à tous leurs ordres", a-t-il poursuivi, selon l'agence de presse russe Interfax.

Un appel au secours par sms, en vain

Le commandant de l'Arctic Sea a été menacé à l'aide d'une arme à feu par les pirates après que l'un des membres d'équipage a envoyé un sms pour prévenir que le cargo avait été capturé, a affirmé l'un des membres de l'équipage, selon des images diffusées jeudi par la télévision russe.

Ces déclarations ont été faites au Cap-Vert à l'occasion d'un bref entretien avec la télévision russe, avant le retour des membres de l'équipage à bord d'un avion militaire à Moscou.
"Ils (les pirates) sont arrivés des deux côtés, l'adjoint au commandant (du bateau) a été éjecté de son siège et l'ingénieur a réussi à envoyer un sms pour dire que le bateau avait été capturé", a raconte cet homme dont l'identité n'a pas été fournie.

"On nous a ensuite rappelés pour nous demander 'c'est vrai ?'. Mais le commandant - menacé à l'aide d'un pistolet - a répondu 'non, ce n'était qu'une plaisanterie'. Qu'aurait-il pu dire d'autre ?", a poursuivi ce membre de l'équipage.

Il n'a pas précisé à qui avait été adressé le sms et qui avait rappelé.

Une traque internationale

Onze des 15 membres de l'équipage - tous russes - et les huit pirates présumés - deux Russes, deux Lettons et quatre Estoniens - sont arrivés jeudi à Moscou en provenance du Cap-Vert, à bord de deux avions militaires russes.
Les quatre autres sont toujours à bord du cargo qui retourne vers Novorossiïsk pour assurer la maintenance du navire, selon les autorités russes.

L'Arctic Sea, qui avait quitté le 23 juillet la Finlande pour l'Algérie, a été détourné le lendemain par les pirates.
Le 17 août, le ministère russe de la Défense a annoncé qu'il avait été retrouvé et que les membres de l'équipage avaient été libérés. Après une traque internationale de plusieurs semaines entre la Baltique et l'Atlantique, qui a mobilisé une vingtaine de pays et donné lieu à une coopération entre la Russie et l'Otan, l'épopée de l'Arctic Sea s'est terminée, apparemment sans violence, mais dans le plus grand secret.

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Arctic Sea: des pirates venus d'Estonie

Six des huit hommes arrêtés pour détournement du cargo Arctic Sea sont des résidents estoniens, a annoncé aujourd'hui le parquet de ce pays balte. "Cinq parmi les six résidents estoniens interpellés pour détournement de l'Arctic Sea sont des russophones. Deux d'entre eux sont citoyens russes et trois autres n'ont aucune citoyenneté", a déclaré à l'AFP Gerrit Maesalu, porte-parole du parquet estonien.
Un seul pirate présumé est citoyen estonien, a-t-il ajouté, sans préciser la source de ses informations.

Selon la police estonienne, il s'agit de six hommes âgés de 29 à 45 ans dont la plupart avaient déjà eu maille à partir avec la justice, notamment pour des vols et trafic de drogues.

L'Estonie et la Lettonie voisine ont officiellement demandé des informations à Moscou à la suite de l'annonce faite initialement par les autorités russes, selon laquelle parmi les pirates présumés il y avait deux Russes, deux Lettons et quatre Estoniens.

Une importante minorité russophone vit en Estonie et en Lettonie, anciennes républiques soviétiques devenues indépendantes en 1990. Les tensions avec la communauté russophone dans ces pays sont souvent source de conflits avec Moscou.

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Les pirates présumés de l'Arctic Sea devant la justice russe

Par Reuters

MOSCOU - Les huit pirates présumés du cargo Arctic Sea ont comparu vendredi devant un tribunal de Moscou, et quatre d'entre eux ont été immédiatement écroués pour piraterie et enlèvement.

S'ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu'à 15 ans de prison.

Mais certains des accusés nient les faits qui leur sont reprochés. Un de leurs avocats a affirmé qu'il s'agissait d'"écologistes pacifiques".
"Nous voulions sauver nos vies, nous étions en train de couler. Nous n'avons pas détourné de bateau", a dit l'un d'eux, Igor Borissov, 45 ans.

Les circonstances entourant les tribulations de l'Arctic Sea demeurent mystérieuses. Le cargo, qui avait appareillé de Finlande pour le port algérien de Bejaïa, a disparu des écrans radar le 31 juillet alors qu'il sortait du pas de Calais, entre les côtes françaises et britanniques.

La marine russe en a repris le contrôle lundi aux premières heures au large des îles du Cap-Vert, arrêtant les huit pirates présumés et libérant les quinze membres d'équipage du navire, tous Russes.

Vendredi, le procureur a redit que l'Arctic Sea transportait une cargaison de bois estimée à 1,4 million d'euros, une cargaison modeste qui explique difficilement la convoitise des pirates.

"Un tribunal russe n'a pas la compétence de juger de cette affaire. L'acte illégal présumé s'est produit dans les eaux suédoises à bord d'un bateau battant pavillon maltais", a dit un des autres accusés, Dmitri Barteniev.
Selon les autorités russes, l'Arctic Sea a été détourné le 24 juillet au large de la Suède par huit hommes armés qui ont contraint l'équipage à mettre le cap vers l'Afrique après avoir désactivé les équipements permettant la localisation du bateau.

Le ministère de la Défense a ajouté que les pirates avaient menacé de faire exploser l'Arctic Sea si on ne leur versait pas une rançon. La télévision russe a avancé la somme d'un million d'euros.