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    Le Canada veut doper l'économie de l'Arctique
    Ludovic Hirtzmann, à Montréal
    21/08/2009 | Mise à jour : 10:02

    Le gouverneur général du Canada a proposé la création d'une université de l'Arctique. Le gouvernement prévoit d'investir 1,9 milliard de dollars canadiens dans cette région.

    En tournée cette semaine dans le Grand Nord canadien, le premier ministre Stephen Harper a annoncé qu'il allait doter l'Arctique, riche en ressources naturelles, de moyens de développement économique. Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest deviennent une priorité stratégique pour Ottawa.

    «Qu'il s'agisse des abondantes ressources naturelles ou de l'ingéniosité des gens eux-mêmes, nous œuvrons pour faire éclore le vrai potentiel du Nord», a déclaré Stephen Harper à Iqaluit, la capitale du Nunavut. Le chef conservateur du gouvernement a annoncé la création de l'Agence canadienne de développement économique du Nord, qui sera chargée de la mise en oeuvre de programmes de formation professionnelle et de l'exécution des projets d'infrastructures du gouvernement fédéral.

    Si le budget de 50 millions de dollars canadiens dont est dotée l'agence peut paraître modeste, ce n'est qu'une petite partie d'un vaste plan de développement. Dans son budget 2009 et son plan «Stratégie pour le Nord», le gouvernement Harper a prévu d'investir 1,9 milliard de dollars pour les autochtones et les habitants du Grand Nord.

    Outre des programmes de formation pour les 30 000 Inuits du Nunavut, Ottawa consacrera 200 millions de dollars à la construction de logements dans ce territoire grand comme quatre fois la France. Le Grand Nord manque cruellement de routes, d'aéroports et de main-d'œuvre qualifiée, ce que le «plan Nord» compte changer.

    Changement de cap

    Le gouverneur général du Canada, Michaëlle Jean, a proposé la création d'une université de l'Arctique. «Il n'y a pas de meilleur moyen pour assurer un avenir brillant aux travailleurs et aux entreprises du Grand Nord que de leur donner directement la possibilité de tirer parti des ressources et des possibilités qui existent ici», a dit Stephen Harper. L'attitude d'Ottawa n'est pas désintéressée. L'Arctique recèlerait entre 15 % et 30 % des réserves de pétrole et de gaz non découvertes de la planète.

    Les mesures de développement économique prises par le chef du gouvernement constituent un changement radical dans la politique canadienne. Jusqu'ici, le gouvernement conservateur a privilégié la voie militaire pour affirmer la souveraineté canadienne sur l'Arctique. «L'une des priorités de la stratégie du gouvernement pour le Nord est d'assurer une économie forte et dynamique pour les familles et les entreprises de la région», a assuré cette fois Stephen Harper.

    À deux mois de probables élections législatives, plusieurs observateurs ont critiqué la saveur électoraliste des mesures économiques des conservateurs. Le Toronto Star a titré en début de semaine : «L'Arctique a besoin de plus que de canons». Le quotidien a souligné que le gouvernement Harper a prévu un budget de 10 milliards de dollars pour la construction de navires de guerre pour l'Arctique, une somme sans commune mesure avec les montants alloués pour l'économie nordique.

    Le développement économique de l'Arctique n'en est qu'à ses prémices. Leslie Seidle, chercheur à l'Institut de recherche en politiques publiques, un think-tank montréalais, a confié récemment au quotidien québécois Le Soleil : «Il faut être sceptique quant à l'idée qu'un nouveau Klondike va s'ouvrir dans quelques années. Le coût d'exploitation (des ressources) est extrêmement élevé.»
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