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Les kheïmas du Ramadhan se font rares en Algérie

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  • Les kheïmas du Ramadhan se font rares en Algérie

    Après être entrées dans les mœurs, les kheïmas se font rares cette année en Algérie. Victimes d’une conjoncture économique défavorable, beaucoup d’entreprises habituées à ériger ces espaces de détente ont fini par abandonner le concept. Les kheïmas feraient-elles partie des dégâts collatéraux de la crise ?

    Les adeptes des longues soirées vont devoir chercher longtemps avant de trouver, cette année, une kheïma pour siroter un thé. Et pour cause, si les années précédentes ce concept avait été adopté non seulement par les grands hôtels, les cabarets mais aussi par les grandes entreprises, cette année l’engouement a quelque peu diminué. En effet, la crise financière n’a pas eu pour seule conséquence l’effondrement des bourses, elle a également fait des dégâts insoupçonnables.

    Beaucoup d’entreprises rivalisaient par le passé en plantant dès le début du mois de Ramadan des kheïmas au décor qui se voulait original. Les concessionnaires automobiles avaient ouvert le bal. Pratiquement tous avaient pour habitude d’ouvrir ces espaces de convivialité qui ont fini par entrer dans les mœurs de beaucoup d’Algériens. Les concessionnaires, touchés de plein fouet par non seulement la crise mais surtout par les dernières dispositions de la loi de finances 2009, ont abandonné l’idée. Les personnes habituées à les fréquenter vont devoir se rabattre sur les rares kheïmas encore proposées par les grands hôtels ou quelques particuliers qui ont maintenu la «tradition».

    Entrés dans les mœurs des Algériens depuis quelques années, les kheïmas sont devenues l’une des destinations préférées des amateurs de soirées. Face à cet engouement, beaucoup de gérants avaient tracé des programmes artistiques dignes des grandes salles de spectacles. Une programmation artistique qui avait fait la réputation de beaucoup de kheïmas qui cette année ont littéralement disparu pour des raisons purement financières, au grand dam des habitués. En effet, si au début, les gérants de ces lieux ne faisaient aucun effort, se contentant de planter des tentes traditionnelles sans grande originalité, l’arrivée des «grosses pointures» sur ce créneau a changé la donne. Concessionnaires automobiles et géants de la téléphonie mobile ont mis les moyens en installant des tentes très tendance au design épuré.

    Considérés comme une bonne alternative aux discothèques pendant le mois de Ramadan, ces lieux de détente n’attirent pas qu’une clientèle jeune et branchée. Des familles entières s’y déplacent pour passer une agréable soirée à discuter. Entre amis, en couple, ou en famille, la kheïma offre un espace de convivialité qui rappelle à beaucoup une certaine authenticité. Le fait d’être assis sur des matelas et non juché sur des chaises rappelle à beaucoup les qâadat d’antan.

    En jouant sur la corde de la nostalgie mais en étant à la fois un espace contemporain de rencontres, les kheïmas se sont en quelque temps imposées comme l’incontournable détour durant le mois de Ramadan. Une tradition qu’il est visiblement difficile de perpétuer en temps de crise

    Par le Soir
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