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Le silence d'Alger à l'heure du f'tour

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  • Le silence d'Alger à l'heure du f'tour

    Il est 19h20 à Alger. Il ne reste plus qu’un quart d’heure avant l’appel à la prière du Maghreb et donc la rupture du jeûne. Les femmes s’activent aux fourneaux pour les dernières touches au seul repas de la journée, alors que les hommes se reposent tranquillement en regardant la télévision ou bien font leurs ablutions. D’autres lisent quelques versets du Coran avant la rupture du jeûne. C’est à peu près ce qui se passe à l’intérieur de la plupart des maisons avant el Adhan, mais à l’extérieur, le décor est tout autre.

    Dans les rues d'Alger, le bruit assourdissant des voitures, des piétons et des commerçants s’est estompé depuis longtemps pour laisser place au silence. Un silence presque assourdissant qui rappelle tristement les années noires, lorsque le couvre-feu était imposé au citoyen.

    Plus de brouhaha, plus de files interminables de voitures encombrant les rues étroites de la capitale. Ce semblant de couvre-feu va durer deux heures et le silence sera entrecoupé, de temps à autre, par des miaulement de chats errants, des pas pressés des retardataires ou encore quelques voitures qui foncent à toute allure, leur conducteur espérant arriver à l’heure du f’tour.

    A cette heure-ci, seuls quelques endroits connaissent une animation: les restaurants de la Rahma où des petits groupes d’hommes et de femmes se forment peu à peu avant d’entrer en ordre à cinq minutes d’el Adhan du Maghreb.

    «Allah Akbar, Allah Akbar», voilà les premiers appels des muezzins qui retentissent des minarets des centaines de mosquées d’Alger. Dans les foyers, tout le monde se met à table, et entame les premières bouchées d’un long et copieux repas. Il sera constitué de chorba, une soupe traditionnelle qui ne fait jamais défaut à la table algérienne, du pain ou plutôt du metlouaâ et du bourak bien croustillant pour accompagner cette soupe à l’arrière-goût légèrement acide. Viennent ensuite les salades et surtout les autres plats dont il n’est pas rare de croiser durant les premiers jours du mois sacré lham lahlou, le kebab, dolma ou encore lemethouem.

    Le reste du repas se fera dans le salon autour des friandises comme la zlabia, kalbelouz ou encore lektaïf, devant la télévision, à regarder les programmes ramadhanesques.

    Dans les mosquées, c’est un autre rituel. Tout de suite après l’appel à la prière, les fidèles se rassemblent pour accomplir Salat El Djamaâ. Le son des micros bien ouvert, la prière peut être entendue par les citoyens restés chez eux.

    Après cela, les fidèles se mettent tous autour des maydates placées dans des salles des mosquées, autour de la salle principale, auxquels viennent s’ajouter des démunis venus prendre leur repas à l’abri des regards. Ces maydates sont abondamment garnies de mets divers, offerts par les bienfaiteurs qui activent également dans les restaurants de la Rahma.
    Là, les citoyens rompent le jeûne dans un silence presque religieux.
    On n’entend que les cuillères et les fourchettes qui s’entrechoquent. Un repas plantureux mais rapide, pour céder la place à un autre groupe qui attend patiemment dehors.

    Et là encore, c’est le silence qui entoure ceux qui attendent leur tour. Seuls les bruits de freinage brusque des chauffards pressés retentissent de temps en temps.

    Il est rare d’ailleurs, qu’il n’y ait pas des accidents justement à ces moments-là, lorsque des chauffards pressés ne respectent plus la signalisation et ne font plus attention à ce qui les entoure.
    Un autre facteur donc qui augmente le nombre d’accidents de la circulation durant le Ramadhan, puisque chaque année, on dénombre des dizaines de morts, des centaines d’accidents et plusieurs centaines de blessés.

    Par l'Expression
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