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Ramadan et rien n'est tout à fait comme avant en Algérie

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  • Ramadan et rien n'est tout à fait comme avant en Algérie

    Des saha ftourkoum dès 8h du matin, des têtes d’enterrement, des regards hébétés, des comportements agressifs, des bagarres à répétition… Tel est le spectacle qu’offrent nos rues durant le mois de Ramadan en Algérie Dans les administrations, tout tourne au ralenti, à croire que la mouche tsé-tsé est passée par là.

    Incontestablement, le Ramadan est une période particulière qui détonne avec le reste de l’année. C’est comme si une pièce de théâtre se jouait tous les jours dans la rue. Dans le style tragi-comique, c’est le must ! Tenaillé par la faim et la soif, tourmenté par le manque de nicotine et de caféine, accablé par la chaleur et l’hypoglycémie, abruti par les longues nuits de veillées, l’Algérien se transforme en véritable «zombie ». A peine le nez dehors, même si c’est aux aurores, il souhaitera « saha f’tourek !» à la première connaissance croisée sur son chemin. Un comportement des plus bizarres lorsqu’on sait que la rupture du jeûne n’est prévu que dans une douzaine d’heures, au moins ! Haleine fétide, visage fermé, œil vide… l’AGM (l’Algérien génétiquement modifié) par Ramadan est d’une humeur massacrante. Une humeur à couper au couteau, à tel point qu’il vaut mieux le prendre dans le sens du poil. Pour n’importe quel prétexte, le jeûneur vous servira le même refrain : « Ya khô, mâtzaâfniche, rani sayem !» A mesure que les heures avancent, la tension devient de plus en plus palpable. Il y a de l’électricité dans l’air. Les scènes de gens recherchant à tout prix l’empoignade et l’altercation se multiplient à chaque coin de rue. Un vrai ring de boxe à ciel ouvert ! Après s’être traités de tous les noms d’oiseaux à faire rougir une nonne, deux jeunes «houmistes » de la rue Ferhat- Boussaâd (ex-Meissonier), visiblement éméchés par le manque de nicotine, en viennent rapidement aux mains, manquant de renverser un paisible citoyen qui revenait du marché. « Allah yahdikoum ya w’ladi», leur lance le sexagénaire, « naâlou e’chitane» ! Peine perdue. Il aura fallu l’intervention de plusieurs passants pour mettre un terme à cette partie de pugilat improvisée sur le macadam.

    Les yeux plus gros que le ventre


    N’écoutant que le son de cloche de ses intestins forcés au chômage technique, l’AGM arpente les ruelles marchandes de la ville, achetant à tour de bras des victuailles qu’il touchera à peine du bout des lèvres à l’heure fatidique. «Chaque année, c’est le même scénario», se lamente cette mère de famille. «Je fais les courses d’un côté, et mon mari rentre le soir chargé de sachets : z’labiyate, kelb ellouz et autres s’kayate qui finissent au fond de la poubelle parce que, finalement, personne ne les mange !»

    Coma profond

    Dans les administrations, tout ronronne, roupille et somnole. Mieux vaut être sage et remettre à plus tard la constitution d’un quelconque dossier nécessitant de la paperasse. L'absentéisme règne en maître mot et lorsque, par miracle, l’employé est à son poste, il vous dévisage d’un air suspect l’air de dire «qu’est-ce qu’il vient me déranger celui-là ? !» Entre deux bâillements à s’en décrocher la mâchoire, il vous conseillera de revenir après l’Aïd. Et ne vous avisez surtout pas d’insister. Le quidam pourrait devenir nerveux sans son garou et sa kahoua.

    Business is business

    Quant aux commerçants, ils sont aux anges, ils planent à dix centimètres du sol en pensant déjà aux vacances qu’ils s’offriront aux îles Seychelles ou en Thaïlande grâce à toutes les «pépettes» amassées, en deux tours, trois mouvements, sur le dos des honnêtes citoyens.

    Avec un sourire carnassier et sans une once de remords, ils attendent de pied ferme les dindons de la farce que nous sommes pour nous harponner, nous dépecer et nous laisser sur la paille. Le tintement qui s’échappe de leur caisse enregistreuse est la plus belle des mélodies. Se frottant les mains et le ventre, ils se surprennent à regretter que le Ramadan ne dure pas toute l’année !

    Dans cette méga-agitation où les excès des uns et des autres font grimper la température de quelques degrés, certains ont su garder la tête froide. «Le Ramadan, c’est quand même le seul mois où on peut repérer les vraies jolies filles puisqu’elles ne sont pas maquillées», lâche sur le ton de la plaisanterie un groupe de jeunes adolescents. No comment !

    Par Le Soir

  • #2
    malheureusement il a raison, apres la decennie de feu, tout a reellement changé!!

    Commentaire

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