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Le Japon dévore toujours ses dauphins

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  • Le Japon dévore toujours ses dauphins

    Le Japan est le pays des merveilles technologiques, mais aussi, de certaines traditions qui gagneraient à être bannies. Alors même que les scientifiques affirment que "les niveaux de mercure et de polluants contaminés contenus dans la viande de dauphin peuvent suffire à empoisonner", des pêcheurs japonais continuent de massacrer des centaines de dauphins par an.

    Faire du mal à un dauphin, un mammifère aquatique à la beauté et à l'intelligence inouïes, est plus que désolant, d'autant plus que le Japon est tout sauf un pays pauvre frappé par la famine...

    - Massacre de dauphins au Japon (clip vidéo - les images peuvent choquer)

    ===
    Ce jour-là, la mer est calme au large du port de Futo, village côtier de la péninsule d'Izu, à 150 km au sud-ouest de Tokyo. Des bateaux de pêche, partis à l'aube, sont de retour. Ils rabattent à l'aide de larges filets une centaine de dauphins. Les cétacés sont poussés vers la côte, bientôt prisonniers dans un bassin du port peu profond. La tuerie débute. Auparavant, les pêcheurs ont isolé six spécimens, des mères et leur progéniture, qui seront vendus (très cher) à deux delphinariums. Dans le bassin, des dauphins blessés sont devenus fous. Des pêcheurs les piquent à mort à hauteur du melon (crâne). Des cétacés, paniqués, se noient. La nuit tombe. La tuerie reprendra plus tard. Blessés, les dauphins sont ainsi laissés dans les filets.

    Le lendemain matin, l'abattage reprend. Vivants ou morts, les cétacés sont treuillés hors de l'eau. Attachés par la queue au câble d'une grue, ils sont convoyés par les airs, comme des conteneurs, et emmenés à l'arrière d'une camionnette vers des hangars spécialisés dans la découpe. Dans l'un des entrepôts, un dépeceur cogne un dauphin qui se débat. Il brandit sa pelle-épieu et l'égorge d'un coup. Il lui cisaille la carotide, lui tranche l'abdomen. Mais, stupeur, il ne l'achève pas. Sur le côté, des cétacés dépecés ont été entassés, tête et queue tranchées, flanc ouvert, appareil digestif à l'air, coeur percé... Le soir venu, la viande de 69 dauphins a été congelée. Prête au transport vers les retraitants et les restaurants.

    «Pas d'abus», selon les autorités nipponnes

    Il y a cinq ans, après leur diffusion dans le monde, les images de ce carnage, filmé à Futo les 13 et 14 octobre 1999 par l'association japonaise Ikan, firent scandale. Le tollé fut général. L'impact de la vidéo (1) fut tel qu'à Tokyo l'Agence des pêches (qui a rang de ministère) promit d'agir et de limiter les permis de chasse. Que s'est-il passé depuis ? Rien. Ou plutôt, si. Tandis que les massacres comme ceux de Futo continuent, filmer les tueries est devenu périlleux, voire risqué. Les pêcheurs ne chassent plus seulement les dauphins. Ils s'en prennent aussi à ceux qui tentent d'en recueillir les preuves. Ce que confirme Ric O'Barry, ex-dresseur de dauphins, auteur de vidéos sur le sujet. Le 24 octobre 2003, alors qu'il filmait un abattage à Taiji où, chaque année, du 1er septembre au 31 mars, les pêcheurs tuent jusqu'à un millier de cétacés, Nicholas Hensey, un jeune Américain, fut ainsi attaqué par un groupe de pêcheurs. Avant d'être arrêté par la police. Maître en arts martiaux, le jeune homme avait répliqué.

    «Depuis vingt ans, estime l'ONG EIA (Agence d'enquête sur l'environnement), les pêcheurs japonais ont décimé 400 000 dauphins et petits cétacés lors de chasses d'une extrême brutalité, au filet ou au harpon électrique.» Les autorités nippones ne démentent pas. «Le Japon est autorisé par la Commission baleinière internationale (CBI) à chasser neuf types de petits cétacés, précise Ryoichi Nakamura, chargé du dossier à l'Agence des pêches. 22 120 prises annuelles sont tolérées. Il n'y a pas d'abus. S'il y en a, nous retirons le permis de chasse au pêcheur qui a fauté.» Encore faudrait-il que l'Agence des pêches fasse la police des mers. Des ONG dénoncent les abattages sauvages au large. Car la filière brasse beaucoup d'argent. Un petit marsouin de Dall (ishiiruka) est vendu près de 20 000 yens (150 euros) pièce. Un dauphin, bien davantage.

    Un mets de substitution à la baleine

    La viande de dauphin alimente, en fait, une filière qui répond à une demande en «captifs frais». «Les Japonais mangent du dauphin», confirme Takaya Watanabe, fonctionnaire à l'Agence des pêches. Une «tradition». Comme la baleine. Le dauphin est consommé bouilli, en ragoût ou en gelée. Des gourmets raffolent de son coeur, en sashimi (cru). Idem pour les marsouins de Dall, dauphins de Risso, pseudo-orques ou grands dauphins. Plus inquiétant, le dauphin alimenterait le marché de la viande de baleine comme «produit de substitution». En clair, des Japonais, croyant se mettre sous la dent un bon steak de baleine, avaleraient du dauphin. Un comble. Que l'Agence des pêches dément.

    De leur côté, d'autres organisations, dont la canadienne Sea Shepherd, persistent et signent. Elles disent aussi avoir mis en garde les autorités nippones sur les risques que comporte la consommation de viande de dauphin, paraît-il très toxique. Entre mars 2001 et janvier 2004, l'EIA a effectué au Japon des analyses sur 72 produits de dauphins et petits cétacés, en vente dans les supermarchés et marchés aux poissons de treize préfectures. Résultat : la quantité de mercure par unité mesurée atteindrait 1,88 ppm (parties pour million), cinq fois le niveau autorisé au Japon. Un scientifique japonais, Tetsuya Endo, indique, quant à lui, que «les niveaux de mercure et de polluants contaminés contenus dans la viande de dauphin peuvent suffire à empoisonner».

    Mobilisation pour le «Japan Dolphin Day»

    Qu'importe. Pêcheurs et consommateurs nippons n'entendent pas revenir sur quatre cents ans de tradition. Le sachant, Sea Shepherd a lancé une vaste campagne de sensibilisation, que soutient l'actrice américaine Susan Sarandon, qui prête sa voix à un vidéo-clip, Save the dolphins (sauvez les dauphins), à déconseiller aux âmes sensibles. En quelques semaines, aux Etats-Unis, une pétition a recueilli 20 000 signatures. Le 8 octobre, déclaré «Japan Dolphin Day» (Jour du dauphin au Japon) par une soixantaine d'ONG internationales, dont le groupe nippon Elsa Nature Conservancy (ENC), des rassemblements de protestation ont eu lieu devant les ambassades du Japon de quinze pays, du Pérou à la Belgique, du Brésil à l'Australie. En France, les associations Réseau Cétacés ou One Voice appellent à la mobilisation et font circuler des appels sur l'Internet (2). Pendant ce temps, sur les côtes du Japon, le carnage continue.

    (c) Liberation

  • #2
    Bonjour Nassim,
    mais aussi, de certaines traditions qui gagneraient à être bannies
    C'est ce que je me dis aussi! il y a une contradiction!!!

    Il fuient la d'interdiction de pêcher, ils négligent les prévention du danger d' empoisonnement, ils les abattent d'une façon MONSTRUEUSE et en plus ils s'en prennent aussi à ceux qui tentent d'en recueillir les preuves, C'est trop grave! Il faut une mobilisation serieuse et iminente.

    Merci pour l'info.

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