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En Algérie, quelle prise en charge pour quelle culture?

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  • En Algérie, quelle prise en charge pour quelle culture?

    Au-delà de son aspect promotionnel assuré par les organismes officiels, en Algérie la culture est couverte ces derniers temps par une autre conception. Elle est véhiculée anarchiquement sans concertation approfondie.

    La tutelle est-elle consciente de toutes ces transactions en troc qui se font un peu partout sur les estrades du savoir et des arts ? Si certaines manifestations sont régies par leurs commissariats respectifs, donc reconnues aux yeux de la tutelle, il est des boîtes «purement commerciales» qui pointent le nez à chaque grand événement pour soutirer des tonnes d’argent au contribuable.

    Elles fouinent dans les budgets des municipalités, dans ceux des directions de la culture pour proposer leurs services, sous l’air naïf des pseudos organisateurs, voire leur prestation, moyennant uniquement «un registre du commerce» sous le sceau culturel. Cela devient en vogue et aucun responsable culturel à l’échelle locale ou même nationale n’a daigné passer au peigne fin cette nouvelle tendance de collaboration.

    Quel article permet de limiter cette atteinte aux lettres de noblesse ? Il en va des Salons du livre à l’organisation des spectacles de chants notamment. Ce sont les deux créneaux porteurs.

    Dans le premier cas, le fisc est floué et les produits proposés ne répondent pas vraiment à la demande d’un large public. C’est de la braderie sans plus ! Qui en tire profit ? Toujours ces nouvelles boîtes qui relouent des espaces loin d’être dignes d’un stand d’exposition. C’est la kermesse.

    On évoquera ici les dernières expos-ventes de livres à Constantine organisées au niveau des ex-Galeries (Souk el Fellah de Djenane Ezzitoune) On ne va pas tourner le dos, également, à l’autre cas de figure entachant la maison de la culture Al Khalifa qui loue à longueur d’année son hall à des exposants tous azimuts pour brader leur marchandise. On y trouve de tout : des supports DVD, des poupées, des films… et des livres pêle-mêle. La formule de cession de cet espace reste en suspens tant que les pouvoirs publics n’ont pas apporté d’éclairage sur le sujet. Il semble que la pilule de cette transaction «contrastée» est digérée sans audit.

    En ce qui concerne l’autre festivité juteuse, à l’image des cachets alloués, certaines boîtes privées jouent à l’impresario gourmand. Pour ce faire, c’est purement du business. Souvent dans l’incapacité de convier des stars à des manifestations grandioses, les animateurs culturels sollicitent ce maillon –et, parfois, le processus est réversible- pour masquer leur incompétence. Mais à quel prix ! Sans scrupule aucune, la barre est placée très haut en usant du budget… Cette défaillance devrait être prise au sérieux par le département de K. Toumi si l’on veut préserver à long terme les milliards octroyés au secteur.

    Si bien qu’il faut songer à créer des box de compétences et non de complaisance agréés par le ministère et aptes à négocier avec les acteurs directs sans transiter par la surenchère. Cela ne veut pas dire qu’il importe de mettre fin à l’activité du secteur privé en la matière. Loin s’en faut. Toutefois, il appartient aux décideurs de réguler cette nouvelle mode sans mettre à découvert les caisses publiques souvent pour des prestations indignes d’une action culturelle.

    On se souvient l’année dernière qu’une boîte «néophyte» avait été empêchée de se produire à Constantine avec sa pléthore de stars en raison des zones d’ombre qui caractérisaient l’organisation. Toutefois, les décideurs ont fini par fléchir avec «Layali Qacentina» (les nuits constantinoises) puisqu’elles se tiennent au théâtre de Verdure et ce, en collaboration avec une autre boîte, «Tassili», qui s’est associée avec la commune.

    L’APC a déboursé plus de 6 millions de dinars pour quelques soirées… et l’on ne saura pas comment les rentes sont réparties. C’est toute l’énigme dans ces nouvelles prestations, voire transactions, entérinées les yeux fermés.

    Par La Tribune
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