Peut-on se permettre de l’appeler l’Algérie de l’aisance et de la dignité, lorsqu’en plein mois de Ramadan, des familles entières sont jetées à la rue ? Peut-on se targuer d’être citoyen algérien ou oser demander à quelqu’un d’aller voter, lorsque ce dernier vit sur un trottoir ? Ce sont là autant de questions qui ont été soulevées hier dans une conférence de presse organisée au siège de la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH).
Après avoir été expulsé de sa maison qu’il occupe depuis 1969 au 22, rue Hassiba- Benbouali, Boudjamaï Smaïn, les larmes aux yeux, tomba à genoux. Son petit-fils, âgé de 5 ans, lui dira : «Ne pleure pas mon père, lorsque je serrais plus grand, je me vengerais.» La haine, la rage aux yeux de ce petit bambin renseignent sur ce qu’éprouvent ces milliers d’Algériens sans abri ou jetés à tort dans la rue, pendant qu’on continue à parler de projets de constructions de 1 million de logements pour tel quinquennat et de 2 millions de logements pour tel horizon, sans compter les 1,5 million de logements recensés qui demeurent inoccupés.
En visite à la rue Hassiba- Benbouali, dans un restaurant de la Rahma, Djamel Ould-Abbès, le ministre de la Solidarité nationale, a été prié d’aller voir dans quelle condition vivait cette famille de sept personnes, dont quatre femmes, une vielle dame gravement malade et un enfant qui souffre d’une malformation, abritée dans une cave depuis qu’elle a été chassée de son chez-soi, Ould- Abbès a promis à cette pauvre famille de s’occuper de leur cas personnellement, dans un délai maximum de deux jours, tout en leur avouant admettre qu’il est impossible pour une famille de vivre dans ces conditions. Le lendemain, le ministre de la Solidarité envoya un de ses agents pour informer la famille Boudjamaï que l’opération risquait de prendre un peu plus de temps. Une semaine est déjà passée et ces pauvres malheureux occupent toujours une pièce en sous-sol. Et ce n’est pas les exemples qui manquent.
Selon le comité «SOS familles expulsées», à Miliana, une dizaine de familles ont installé des tentes dans un dépotoir, après avoir été expulsées de leurs logements. A Birkhadem, 17 familles sont jusqu’à ce jour à la rue, après avoir été chassées de leurs maisons il y a plus de deux mois. Même cas à Staouéli, 7 familles vont bientôt être jetées à la rue, alors qu’elles occupent leurs logements depuis presque 30 ans.
Mais le cas qui reste le plus flagrant et le plus grave d’entre tous, c’est celui de cette femme qui s’est vu être dépossédée de sa villa, sur la base d’un papier non notarié, rédigé à la main, que son détracteur à présenté à la justice. ` Non seulement Bouassria Touria s’est vu dépouiller de sa maison, mais on a également jeté son fils en prison ; et on continue jusqu’à ce jour à subir ces pressions. Cette mère de famille, qui a perdu son mari il y a quelques années, a bien voulu apporter son témoignage : «J’ai affaire à un véritable réseau de mafieux. Après la mort de mon mari, ils ont voulu mettre la main sur tous les biens qu’il a laissés à ses enfants. Ils sont allés jusqu’à kidnapper mon petit fils âgé de 14 ans, pour ensuite m’appeler et me faire du chantage. On m’a menacé avec un pistolet dans un tribunal ! Où est la justice dans toute cette histoire ?»
Enfin, pour Nourredine Belmouhoub, membre actif de la LADDH, qui a présidé cette rencontre, il est vraiment désolant de voir des citoyens algériens jetés à la rue en plein mois de Ramadan, alors que la loi l’interdit.
Il est aussi désolant de voir une vielle dame âgée de 104 ans jetée à la rue à Souk-Ahras, alors qu’elle occupait son logement depuis près de 70 ans…
Et dire qu’on se targue d’être musulman !
Par le Soir
Après avoir été expulsé de sa maison qu’il occupe depuis 1969 au 22, rue Hassiba- Benbouali, Boudjamaï Smaïn, les larmes aux yeux, tomba à genoux. Son petit-fils, âgé de 5 ans, lui dira : «Ne pleure pas mon père, lorsque je serrais plus grand, je me vengerais.» La haine, la rage aux yeux de ce petit bambin renseignent sur ce qu’éprouvent ces milliers d’Algériens sans abri ou jetés à tort dans la rue, pendant qu’on continue à parler de projets de constructions de 1 million de logements pour tel quinquennat et de 2 millions de logements pour tel horizon, sans compter les 1,5 million de logements recensés qui demeurent inoccupés.
En visite à la rue Hassiba- Benbouali, dans un restaurant de la Rahma, Djamel Ould-Abbès, le ministre de la Solidarité nationale, a été prié d’aller voir dans quelle condition vivait cette famille de sept personnes, dont quatre femmes, une vielle dame gravement malade et un enfant qui souffre d’une malformation, abritée dans une cave depuis qu’elle a été chassée de son chez-soi, Ould- Abbès a promis à cette pauvre famille de s’occuper de leur cas personnellement, dans un délai maximum de deux jours, tout en leur avouant admettre qu’il est impossible pour une famille de vivre dans ces conditions. Le lendemain, le ministre de la Solidarité envoya un de ses agents pour informer la famille Boudjamaï que l’opération risquait de prendre un peu plus de temps. Une semaine est déjà passée et ces pauvres malheureux occupent toujours une pièce en sous-sol. Et ce n’est pas les exemples qui manquent.
Selon le comité «SOS familles expulsées», à Miliana, une dizaine de familles ont installé des tentes dans un dépotoir, après avoir été expulsées de leurs logements. A Birkhadem, 17 familles sont jusqu’à ce jour à la rue, après avoir été chassées de leurs maisons il y a plus de deux mois. Même cas à Staouéli, 7 familles vont bientôt être jetées à la rue, alors qu’elles occupent leurs logements depuis presque 30 ans.
Mais le cas qui reste le plus flagrant et le plus grave d’entre tous, c’est celui de cette femme qui s’est vu être dépossédée de sa villa, sur la base d’un papier non notarié, rédigé à la main, que son détracteur à présenté à la justice. ` Non seulement Bouassria Touria s’est vu dépouiller de sa maison, mais on a également jeté son fils en prison ; et on continue jusqu’à ce jour à subir ces pressions. Cette mère de famille, qui a perdu son mari il y a quelques années, a bien voulu apporter son témoignage : «J’ai affaire à un véritable réseau de mafieux. Après la mort de mon mari, ils ont voulu mettre la main sur tous les biens qu’il a laissés à ses enfants. Ils sont allés jusqu’à kidnapper mon petit fils âgé de 14 ans, pour ensuite m’appeler et me faire du chantage. On m’a menacé avec un pistolet dans un tribunal ! Où est la justice dans toute cette histoire ?»
Enfin, pour Nourredine Belmouhoub, membre actif de la LADDH, qui a présidé cette rencontre, il est vraiment désolant de voir des citoyens algériens jetés à la rue en plein mois de Ramadan, alors que la loi l’interdit.
Il est aussi désolant de voir une vielle dame âgée de 104 ans jetée à la rue à Souk-Ahras, alors qu’elle occupait son logement depuis près de 70 ans…
Et dire qu’on se targue d’être musulman !
Par le Soir
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