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"Ce rebond boursier est difficilement explicable"

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  • "Ce rebond boursier est difficilement explicable"

    Propos receuillis par Julie de la Brosse - 28/08/2009 1700

    Reuters/ Charles Platiau


    La Bourse tutoie désormais les 3700 points, du jamais vu depuis la faillite de Lehman Brothers il y a un peu moins d'un an. Et pourtant pour Jean-Louis Mourier, analyste financier chez Aurel BGC, ce vendredi n'a pas été un jour particulièrement riche en bonnes nouvelles...
    Le CAC a brièvement repassé la barrière de 3700 points, une première depuis presque un an. Comment expliquer le rebond boursier de ce vendredi ?
    Je n'y vois aucune explication particulière. Certes, quelques grandes entreprises ont publié leurs résultats aujourd'hui. Mais ces derniers, sans être mauvais, ne sont pas non plus excellents. Par ailleurs, il n'y a pas eu de publication d'indicateurs particulièrement importants qui pourrait justifier cette embellie.
    La seule explication plausible se trouverait donc dans l'hésitation de cette semaine. Ces derniers jours ont été marqués par une pause, où les investisseurs s'interrogeaient sur le bien-fondé de la hausse de ces derniers mois. Et ce même si certains indicateurs, comme la vente de logements neufs (qui ont progressé de près de 30% en juillet en France et de 10% aux Etats-Unis, NDLR) avaient de quoi les rassurer. Pas suffisamment a priori puisque les investisseurs ont attendu vendredi qu'aucune mauvaise nouvelle ne vienne entacher la semaine pour acheter.
    Et comment expliquer le rebond de ces deux derniers mois ?
    Deux facteurs principaux sont à l'origine de ce rebond. Le premier, c'est la publication de nombreux indicateurs économiques venus confirmer ce qui, jusque là, n'apparaissait que dans les enquêtes de conjoncture. Il en est ainsi des chiffres de la production industrielle ou encore des PIB de certains pays. Le second, les résultats des entreprises du second trimestre. En effet, les résultats du premier trimestre avaient déjà très agréablement surpris les marchés. Mais ceux-ci s'expliquaient davantage par des réductions de coûts que par une reprise réelle de l'activité. Le fait que le second semestre soit également porteur de bonnes nouvelles est venu rassuré les investisseurs qui pensaient que les entreprises n'avaient plus de marge de manoeuvre. Trois quart des sociétés ont ainsi affiché des résultats supérieurs aux attentes des analystes, signe que la reprise est plus précoce que ce à quoi l'on s'attendait.
    Doit-on s'attendre à ce que cette embellie perdure ?
    Nous traversons actuellement une zone de turbulence. Cette remontée des cours de Bourse, aussi spectaculaire soit-elle, s'accompagne d'un risque d'euphorie de la part des investisseurs. Or si la situation économique s'est vraisemblablement améliorée, nous ne sommes pas à l'abri de nouveaux indicateurs négatifs. Les entreprises continuent de supprimer des emplois, et les productions industrielles peuvent encore se retourner. Par exemple, le marché immobilier américain est une zone à risque. Les investisseurs semblent penser que celui-ci ne peut qu'augmenter alors qu'il s'est seulement stabilisé.
    Quelles sont vos prévisions ?
    Dans les semaines à venir, une légère correction du marché est tout à fait possible. Restera à savoir si celle-ci s'étalera sur quelques jours ou sur plusieurs semaines. Toujours est-il que d'ici à fin 2009 il est peu probable que la Bourse augmente encore beaucoup. Nous misons donc sur un CAC 40 autour des 3800 – 4000 points fin décembre. Pourquoi ? Car actuellement il n'y a pas de raison que le marché se retourne vraiment, mais il n'y a non plus pas raisons pour qu'il augmente réellement. Et pour cause, l'argument d'une Bourse pas chère n'est plus valable. Actuellement, tous les niveaux de valorisation sont proches de leur moyenne historique, voire légèrement supérieurs.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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