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Google et AOL tissent leur Toile en commun

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  • Google et AOL tissent leur Toile en commun

    oogle et Time Warner ont annoncé, mardi 20 décembre, que le premier allait acquérir 5 % du capital de la filiale du second, AOL, pour 1 milliard de dollars (0,9 milliard d'euros). Microsoft, candidat en négociation depuis un an pour s'allier avec AOL, s'est fait coiffer au poteau.



    La transaction valorise donc la société Internet à 20 milliards de dollars, une somme assez élevée, représentant le quart de la capitalisation de Time Warner, alors qu'AOL réalise moins d'un cinquième de ses ventes et de ses profits. Pour autant, on reste très loin des 106 milliards de dollars déboursés par Time Warner en 2001, au plus fort de l'euphorie Internet, pour mettre la main sur AOL. La logique de cette transaction est de toute façon moins financière que stratégique.
    Les deux groupes, qui sont déjà liés — depuis 2002, Google gère le moteur de recherche et la publicité afférente du site AOL —, profitent de cette opération pour renforcer leurs accords commerciaux. D'un côté, AOL donnera à Google un accès privilégié pour indexer tous les contenus du premier groupe mondial des médias ; de l'autre Google octroiera à AOL une gestion plus directe de la publicité sur son site comme sur les sites partenaires de Google et, surtout, une meilleure visibilité d'AOL sur le moteur de recherche le plus utilisé de la planète.

    Cet accord est défensif des deux bords. Dick Parsons, PDG de Time Warner, confronté à un cours de Bourse en berne (— 9 % depuis le début de l'année), est soumis à une forte pression depuis que le raider Carl Icahn, détenteur de 3 % du capital, mène une fronde destinée à déboulonner la direction en place et à scinder le groupe en quatre entités. Les investisseurs pressaient le PDG de se désengager voire de céder AOL. L'ex vedette du Web n'a jamais su se relever du krach Internet. Après avoir tant pesé sur les comptes qu'elle a mené le groupe au bord de la faillite en 2002, AOL continue de freiner la croissance de Time Warner.

    Mais la direction de Time Warner croit au redressement de sa filiale. Fournisseur d'accès à Internet pionnier et leader, AOL avait bâti son développement sur les services payants mais a raté le tournant du haut débit et subit une hémorragie de ses abonnés (25,5 millions aujourd'hui dans le monde contre 35 millions en 2002).

    La société a donc fait évoluer sa stratégie vers celle d'un portail média (tel Yahoo !) offrant moult services et contenus gratuits et se finançant par la publicité. En privilégiant Google, M. Parsons a pu n'opérer qu'une cession capitalistique minimale (Microsoft était sûrement bien plus gourmand) tout en accélérant la mue d'AOL, Google possède, en effet, la première régie publicitaire au monde.

    De son côté, Eric Schmidt, PDG de Google, ne pouvait se permettre de laisser filer le dossier AOL. Ce site, qui a la sixième plus forte audience au monde, est le plus gros client de Google, qui gère son moteur de recherches et surtout la publicité qu'il génère.

    AOL représente près de 10 % du chiffre d'affaires de Google. Ce dernier se devait de sécuriser ses revenus. Google va même accroître encore son avance tandis que les revenus publicitaires d'AOL montent en puissance et que, dans la rude concurrence pour s'accaparer la publicité face à Yahoo ! et MSN (le portail de Microsoft), ce dernier reste encore à la traîne.

    Pour l'emporter et damer le pion à Microsoft, Google a consenti une très importante concession puisque, en s'engageant à mettre en avant AOL. com, il fait une entorse à son principe cardinal de neutralité dans la recherche (les sites proposés comme résultats d'une recherche sont classés exclusivement selon leur popularité).

    En revanche, il a fait un grand pas vers son but qui est de ne plus se limiter seulement à la recherche mais de devenir le leader de tous les services aux internautes.

    Ainsi, après avoir lancé sa boîte email Gmail il y a un an et sa messagerie instantanée Google Talk il y a quatre mois, Google a obtenu de rendre cette dernière compatible avec AIM, la messagerie instantanée d'AOL, la plus populaire aux Etats-Unis. Une riposte de plus à Microsoft (MSN Messenger), qui avait conclu en octobre un accord similaire d'interopérabilité avec Yahoo ! (Yahoo Messenger).


    source le MONDE DU 21/12/05





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