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LFC 2009: la sardine algérienne qui a bouché le port de Marseille !

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  • LFC 2009: la sardine algérienne qui a bouché le port de Marseille !

    Le port de Marseille «victime» de la loi de finances complémentaire algérienne ? Au vu de l'importance du trafic commercial qui existe entre le port de Marseille, il est évident qu'une réduction du volume des importations, objectif proclamé et non caché du gouvernement, ne peut qu'avoir un impact. L'Algérie est, selon les chiffres disponibles, le deuxième client après la Chine du port autonome de Marseille avec un trafic de 8 millions de tonnes.

    Ce n'est pas la première fois que des mesures d'ordre économique décidées par le gouvernement algérien sont jugées néfastes pour l'activité du port de Marseille. Ce fut le cas, il y a quatre ans, de l'interdiction des véhicules d'occasion de moins de trois ans qui a entraîné la fin de tout un segment de l'activité du port de Marseille. L'activité qui concernait en moyenne près de 70.000 véhicules par an ne pouvait qu'avoir un impact sur les revendeurs de véhicules d'occasion, les transports et l'activité du port de Marseille.

    Mais au bout du compte, la décision a été bien digérée et ce sont les constructeurs automobiles français, Peugeot et Renault, qui ont le plus profité de la mesure anti-occasion. Comme quoi les apparences peuvent être bien trompeuses. Les dernières mesures anti-importation contenues dans la loi de finances complémentaire - notamment l'obligation de recourir au seul crédit documentaire - ont logiquement un impact sur les importations. Les importateurs algériens doivent prendre du temps pour s'adapter à cette procédure, d'autant que les banques algériennes, à l'image de la BEA, cherchent à affiner les choses. Cela semble être une question de temps même si pour l'heure la tendance est à la mauvaise humeur.

    Pourtant les opérateurs du port marseillais font grise mine, certains évoquant une «situation critique» pour les transporteurs et l'ensemble de l'économie de Marseille. Bernard Vidil, directeur général de la compagnie maritime Marfret, considère que c'est toute l'activité des bassins est du port de Marseille qui va être «mise en péril». L'Union maritime fluviale de Marseille a souhaité que la «France, 2e partenaire mondial de l'Algérie, entame des négociations pour que soient trouvées des solutions intermédiaires à ces mesures radicales qui pénalisent l'Algérie comme la France».

    Des chiffres éloquents

    C'est en quelque sorte, la «Sardine de la LFC qui a bouché le port de Marseille», pour reprendre la fameuse formule populaire française qui se moque des histoires à dormir debout et des exagérations. Et il semble qu'on est en face d'exagérations. Les activités du port de Marseille subissent surtout l'impact de la crise globale et des conflits sociaux. Les chiffres sont éloquents. En janvier 2009, le grand port de Marseille avait perdu un quart de son trafic, 24%, par rapport à janvier 2008. Les chiffres du premier semestre 2009, arrêtés à juillet, donc avant les mesures de la loi de finances complémentaire, indiquent une baisse de 13% par rapport aux sept premiers mois de 2008. L'activité de juillet 2009 est en baisse de 4% par rapport à 2008. Par rapport à juin 2009, l'activité de juillet a baissé de 11%.

    Il y avait donc une tendance lourde à la baisse alors que les importations algériennes sont restées pratiquement au même niveau jusqu'à juillet 2009. D'une certaine manière, cette activité d'import a quelque peu atténué l'impact de la crise sur le port de Marseille. Les mesures de la LFC, aussi contestables qu'elles soient, sont le signe que - malgré un discours algérien quelque peu surréaliste - la crise touche également l'Algérie.


    © Copyright Le Quotidien d'Oran

  • #2
    Une loi algérienne ébranle le port de Marseille

    Publié le lundi 31 août 2009 à 07H49

    Une loi récente pénalise les importations de biens étrangers

    La loi de finances complémentaire adoptée le 29 juillet par le gouvernement algérien, a touché de plein fouet les entreprises maritimes et portuaires de Marseille qui commercent depuis des décennies avec ce pays. Cette loi impose en effet des règles nouvelles et extrêmement restrictives en matière d'échanges de marchandises ; règles qui visent à réduire au maximum les importations de biens étrangers et rééquilibrer ainsi une balance commerciale totalement bouleversée par la chute des cours pétroliers.

    Parmi ces mesures, l'obligation pour les entreprises algériennes de recourir au crédit documentaire, c'est-à-dire déposer une garantie financière dont le montant représente 25% du montant de la transaction, mais aussi l'interdiction qui leur est faite d'importer des engins de travaux publics d'occasion, mettent en grande difficulté les opérateurs de la place maritime phocéenne spécialisés dans ce type de trafic.

    "35 à 40% de l'activité des bassins de Marseille sont réalisés avec l'Algérie, rappelle Hervé Balladur, président de l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, lequel vient d'ailleurs de saisir du dossier les élus locaux et surtout Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur. Certains de nos adhérents réalisent 75% de leur chiffre d'affaires avec l'Algérie, notamment sur le trafic roulier d'engins de travaux publics d'occasion. Cette décision est très brutale. Il va nous falloir un délai d'au moins quatre à six semaines pour mettre en place un système de crédit documentaire qui tienne la route avec nos partenaires algériens."

    Une mesure qui intervient au pire moment pour le port, alors que la situation sociale dans les bassins Est n'est toujours pas réglée. Les conditions d'intégration des portiqueurs du port au sein de la société de manutention Intramar, gestionnaire du terminal à conteneurs de Mourepiane, restent à définir. Un terminal dont l'activité est au plus bas, à la suite du transfert à Fos d'une partie des navires afin de les soustraire aux mouvements de grève.

    Quant à une mobilisation de leurs homologues algériens, les entrepreneurs marseillais n'y croient pas trop. "Sur l'autre rive, la profession est très peu structurée, affirme Hervé Balladur. Chaque opérateur tente de trouver la solution de son côté." Avec plus de huit millions de tonnes échangées chaque année dont près de deux millions de marchandises diverses, le commerce avec l'Algérie représente à lui seul près de 10% du trafic total du Grand port maritime de Marseille.

    Par Philippe Gallini ( [email protected] )

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