La spoliation du patrimoine tangérois continue:
Le Golf de Boubana risque de se convertir en blocs de béton
Tanger, la cité fière de son passé international, de son cachet cosmopolite et de sa réputation touristique universelle, risque de perdre un atout de taille constituant, depuis près d’un siècle, un élément de valeur ajoutée pour la ville et ses habitants en matière d’écologie, de verdure, de sport et de détente pour les nationaux et les touristes amoureux de notre ville.
En effet, sans la vigilance des Tangérois, le merveilleux site du Golf de Boubana risque de se convertir, à son tour, en blocs de béton.Le Golf de Boubana risque de se convertir en blocs de béton
Premier d’une longue tradition, le Royal golf de Tanger symbolise la passion marocaine pour ce sport. Le Sultan Moulay Abdelaziz l’a inauguré en 1917 ; Sa Majesté Hassan II le fait entrer dans l’ère moderne tout en lui conservant son caractère naturel, franc et spontané voulu par ses architectes, Cotton et Pennink.
Malheureusement, un grand risque se reflète aujourd’hui dans une procédure engagée en justice par les supposés propriétaires d’une partie du terrain sur lequel s’étendent les greens du golf qui considèrent que le Royal Country club de Tanger (RCCT) occupe sans droit ni titre une parcelle de 19 ha leur appartenant.
Or, on sait que le terrain en question avait fait l’objet d’une donation à la ville de Tanger, de la part du Sultan Moulay Abdelaziz. Ce don a, en outre, été conforté par SM Hassan II lorsque le Souverain avait, au cours d’une visite à Tanger, donné ses Hautes instructions à M. Moumen Agoumi, directeur des Domaines à l’époque, pour faire transférer le titre foncier concernant ce terrain au nom de la ville du Détroit. Malheureusement, cette mesure n’a pu être menée à terme pour des raisons obscures, dont notamment l’opposition inavouée du conservateur de l’époque. Toujours est-il qu’aucun problème ne s’est jamais posé et aucune contestation de quiconque n’a été enregistrée au sujet de cette donation royale, jusqu’à un jour récent où des héritiers de SA le prince Moulay Al Hassan, fils du Sultan Moulay Abdelaziz, ont décidé de faire valoir, depuis la ville de Rabat où ils habitent, leur droit à la récupération de cette parcelle de 19 ha, ce qui effacerait le terrain de golf du patrimoine tangérois.
Toute considération juridique mise à part, il serait logique, dans ce genre d’affaire, de faire valoir l’utilité publique et l’intérêt général, et de préserver le patrimoine historique de la ville, notamment lorsqu’il constitue, comme c’est le cas pour le Golf de Tanger, une pierre angulaire en matière de présent et d’avenir de tourisme de standing, sachant que ce terrain, universellement connu, abrite des tournois internationaux qui drainent un grand nombre de participants de renom, et de visiteurs de marque. Devant cette situation qui risque de dégénérer en véritable catastrophe pour notre cité, la ville de Tanger et le RCCT sont décidés à mener une campagne sur tous les fronts pour préserver ce précieux patrimoine, au point qu’on envisage même l’alternative limite de solliciter un Arbitrage Royal.
En attendant, les habitants de Tanger doivent se mobiliser pour faire front solidaire contre cette nouvelle spoliation qui guette leur cité millénaire convoitée sur tous les plans depuis que SM le Roi Mohammed VI l’entoure de Sa Haute Sollicitude.
M. ABOUABDILLAH
la gazette
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