Annonce

Réduire
Aucune annonce.

"Refroidir la planète", un dernier recours incertain et risqué

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • "Refroidir la planète", un dernier recours incertain et risqué

    "Refroidir la planète", un dernier recours incertain et risqué

    LONDRES - "Refroidir la planète" grâce à des procédés dignes de films de science-fiction: la démarche pourrait bien devenir le dernier recours si la lutte contre le réchauffement climatique échoue, mais elles est incertaine, et risquée.

    Présentée mardi à Londres par la prestigieuse Royal Society, une étude sur la "géo-ingénierie" sonne comme une mise en garde à trois mois de la conférence de Copenhague, où tous les pays de la planète tenteront de trouver un accord pour enrayer la hausse du thermomètre.

    Longtemps considérés comme de simples lubies, ces projets, souvent extravagants, reçoivent une attention de plus en plus marquée.

    "C'est une vérité désagréable à entendre mais (...) la géo-ingénierie et ses conséquences sont le prix que nous pourrions avoir à payer pour notre incapacité à agir sur le changement climatique", a expliqué le professeur John Shepherd, de l'université de Southampton, qui a présidé un panel de 12 scientifiques.

    Intitulé "Géo-ingénierie du climat: science, gouvernance et incertitude", le rapport de 81 pages passe en revue une série de projets, distinguant deux grandes catégories: ceux qui visent à "réguler" la chaleur venue du soleil et ceux qui visent à réduire le taux de CO2 dans l'atmopshère.

    Dans la première catégorie, un foisonnement d'idées mais de très nombreuses questions, sur la faisabilité comme sur les coûts.

    Idées avancées : placer de gigantesques miroirs dans le ciel qui permettraient de renvoyer vers l'espace une partie du rayonnement solaire, couvrir d'immenses étendues désertiques avec un film réfléchissant, ou encore créer des nuages au-dessus des océans grâce à d'immenses pulvérisateurs installés sur des navires qui sillonneraient le globe.

    Autre hypothèse: lâcher du dioxyde de soufre (SO2) dans l'atmosphère pour atténuer la force des rayons solaires touchant terre, pour reproduire ce qui se passe lors d'une éruption volcanique de grande ampleur. Mais le phénomène pourrait avoir un impact sur la couche d'ozone et modifier sensiblement les modèles de précipitations.

    Certaines de ces techniques pourraient, en théorie, faire baisser les températures assez rapidement. Cependant, souligne le rapport, elles ne permettraient pas de faire baisser la concentration de CO2, qui engendre - entre autres - une dangereuse acidification des océans.

    Les scientifiques affichent leur préférence pour les techniques permettant de retirer du CO2 - l'un des principaux gaz à effet de serre - de l'atmosphère, jugeant que celles qui sont "sûres, efficaces et abordables" financièrement pourraient être mis en oeuvre.

    La construction d'immenses tours à travers le monde pour "capturer" les molécules de CO2 présentes dans l'air apparaît faisable techniquement mais pose, entre autres, la difficile question du stockage.

    Plus critiques, les scientifiques évoquent la "fertilisation" artificielle des océans, qui consiste à épandre du fer dans l'océan pour stimuler la production de phytoplancton. Le procédé ne serait, a priori, pas très onéreux, mais son efficacité est douteuse et les risques d'impacts sur les écosystèmes marins très élevés (explosion d'algues par exemple).

    Autre proposition, originale: peindre en blanc toits, routes et trottoirs pour refléter les rayons du soleil. Avantages ? Simple, sans danger. Inconvénients ? Ne ferait baisser la température que localement, dans les villes très chaudes, car le procédé serait insuffisant pour faire baisser la température moyenne de la planète.

    "Aucune des technologies de géo-ingénierie évoquées à ce jour n'est une baguette magique et elles présentent toutes des risques et des incertitudes", a conclu Shepherd.

    (©AFP / 01 septembre 2009 18h04)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X