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Odon Vallet : drôle de Samaritain

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  • Odon Vallet : drôle de Samaritain

    "On est secte quand on ne vous aime pas, on est religion quand on vous admet."

    Odon (Pierre, Maurice, Marie) Vallet, né à Paris (dans le 8e arrondissement), le 3 septembre 1947, est un spécialiste français des religions.

    Que feriez-vous si vous receviez 115 millions d’euros en héritage ? Acheter un château en Espagne, une chasse en Sologne, une villa en Italie ? Un choix cornélien qu’Odon Vallet a résolu de la plus radicale des manières : il a cédé l’intégralité de sa fortune à une fondation pour aider les élèves défavorisés.
    Odon Vallet est un personnage hors du commun. Énarque, diplômé de sciences politiques, docteur en droit et en science des religions, cet enseignant associé à l’université de Paris-I n’a jamais été élevé dans l’opulence. L’appartement dans lequel il nous reçoit est d’ailleurs à son image. Sobrement décoré, sans aucun luxe apparent, des murs tapissés d’étagères surchargées de livres. Seule concession à la modernité, un système home cinéma trône fièrement au milieu du salon. Un environnement qui tranche avec celui dont pourrait rêver toute personne à la tête d’une fortune, pourtant promise à Odon Vallet. « Mais que voudriez-vous que je fasse d’un château ou d’une voiture de luxe, s’emporte-t-il soudainement. Je travaille tellement que je n’ai aucun temps pour ces futilités ! »
    Naissance d’une fondation
    Plus attiré par les richesses spirituelles que par les biens matériels, son destin s’est noué dès sa naissance. De son père, fils d’ouvrier originaire de Cluny, il hérita en premier lieu d’un prénom qui guidera toute son existence. Saint Odon était en effet un des pères abbés de l’abbaye de Cluny.
    Mais c’est surtout en 1954 que la vie d’Odon fut transformée à tout jamais. Son père, directeur de la compagnie d’assurance La Populaire, disparaît dans un accident de voiture alors que le jeune Vallet n’a que 7 ans. Il se retrouve ainsi à la tête d’un pactole confortable, composé pour l’essentiel d’actions de la compagnie paternelle. Il aurait pu, comme beaucoup, se laisser tenter par la facilité et se glisser dans les habits d’un rentier, en vivant jusqu’à la fin de ses jours de ses dividendes. Mais ce costume n’était pas taillé pour lui. « Dès l’âge de 20 ans, j’avais décidé de vivre du fruit de mon travail », explique-t-il les yeux pétillants de malice. Et le voilà qui enchaîne les études supérieures comme un coureur cycliste avalerait les sommets du Tour de France. Son parcours le ramène très tôt dans le milieu de l’assurance. D’abord administrateur pendant douze ans du holding du groupe Athena, il devient par la suite administrateur puis vice-président d’une petite banque, Eurofin, qui deviendra par la suite HSBC Private Bank. De ce parcours sans faille, il gardera une culture très « prudentielle », basée sur le très long terme.
    Mais une question le poursuit inlassablement : que faire de cet héritage qu’il commence à traîner comme un boulet ? « Il faut savoir que je payais l’ISF plein pot sur un capital dont je n’avais cure », soupire-t-il. Le sujet prend même une nouvelle ampleur en 1989 lorsque les titres de la compagnie La Populaire, alors rebaptisée « GPA », sont rachetés par le groupe Worms pour 320 millions de francs.
    Odon Vallet mesure alors l’importance de sa « fortune ». L’idée de créer une fondation commence à germer. « Après une longue réflexion de dix années, je suis allé voir Jean Dromer, ancien inspecteur des finances et ancien élève de l’ENA, qui était à l’époque président de la Fondation de France, explique Odon Vallet. Nous avons commencé à travailler à l’établissement d’une fondation abritée. » C’est ainsi que vit le jour en juin 1999 la fondation Odon Vallet, dotée d’un budget de 115 millions d’euros attribué par son fondateur. Son but : offrir 300 bourses d’études de 3 600 euros à des jeunes étudiants défavorisés en arts appliqués (école Boulle, les arts décoratifs, Olivier de Serres, les Gobelins notamment), et 830 bourses de 360 euros à des écoliers du Bénin.
    Une expérience utile
    « Que l’on ne se méprenne pas, se justifie Odon Vallet. Monter une fondation n’est pas une bonne opération financière. Même si je n’ai plus d’ISF à payer sur ce capital, la donation est irréversible. Je n’ai plus le droit d’utiliser un centime de cette somme autrement que pour financer les actions de ma fondation. »
    Il faudra encore plus d’un an avant que la Fondation Vallet ne distribue les premières bourses. « Oh qu’il faut être prudent ! s’exclame Odon Vallet. Quand on donne de l’argent, les risques de le gaspiller sont immenses. Pour éviter cet écueil, nous avons mis au point un partenariat avec les différentes écoles chargées de sélectionner les dossiers qui nous sont présentés. »
    La gestion des fonds de la fondation est confiée à HSBC Private Bank. « Chaque matin, en sortant de la piscine, j’épluche la presse économique et les pages saumon du Figaro. Et tous les deux mois, j’ai une réunion avec le gestionnaire du fonds pour discuter de la politique d’investissement. J’ai opté pour un mandat équilibré, composé pour moitié d’actions et pour moitié d’obligations, de produits de trésorerie et de fonds alternatifs. » Une gestion qui lui permet d’obtenir un rendement régulier de 4,5 % par an. « Là également, mon expérience d’administrateur m’a donné une grande habitude sur ce qu’il faut faire et ne pas faire en matière de distribution, poursuit Odon Vallet. Je ne verse ainsi chaque année que l’équivalent de 1,5 % des revenus de la fondation, pour garantir la pérennité de mon action. »
    Mais l’action d’Odon Vallet ne s’arrête pas à la gestion de sa fondation. Ce drôle de Samaritain, qui avait gardé quelques réserves pour d’autres causes, accorde, via une association d’amitié franco-vietnamienne (Rencontre du Viet-Nam), 2 000 bourses d’études à des écoliers et des étudiants vietnamiens. Une action à laquelle il consacre 6 millions d’euros.
    Un spécialiste des religions
    Habitué des plateaux télé, Odon Vallet a publié de nombreux ouvrages de référence sur le sujet, au nombre desquels :
    Petit Lexique des guerres de religion (LGF)
    Petite Grammaire de l’érotisme divin (Albin Michel)
    Petit Lexique des valeurs fausses sur les religions (LGF)
    Dieu a changé d’adresse (Albin Michel)
    Une autre histoire des religions (Gallimard)
    Jésus et Bouddha (Albin Michel)
    Femmes et religions (Gallimard)

    Le Figaro
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

  • #2
    c'est un universitaire de haute volée..... avec un qualité d'expression exceptionnelle, agréable à lire et à écouter

    Fait honneur à l'Université...

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    • #3
      j'ai pas encore lu ses livres, mais je n'ai raté aucune de ses interventions televisée surtout chez calvi "c dans l'air", tres agreable a ecouter, impartiale dans ses analyses sur les epineux et contreversés sujets de la religion.
      There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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      • #4
        à l'expression claire,simple ,agréable à la fois , forte capacités pedagogiques donc,........ il faut ajouter une culture generale exceptionnelle et une capacité à lier les choses, faire les liens intelligents.

        Je suis reconcilié avec l'Université quand je le lis ou l'ecoute....et j'abandonne passagerement mon regard sceptique sur les manifs d'enseignants chercheurs et sur le mandarinat ( chapelles ou clans qui verrouillent et cooptent et ''se reproduisent ''au detriment parfois de la qualité d'enseignement)
        Dernière modification par Sioux foughali, 05 septembre 2009, 00h03.

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