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    Faire son job...
    par K. Selim
    Quel serait le bon SMIG ? On sait que ce n'est pas le secrétaire général de l'UGTA qui nous en donnera la réponse, même s'il se prépare pour en parler pour la prochaine tripartite.

    Au fond, personne ne s'attend pour cette tripartite à un bouleversement de la situation et encore moins à des cadeaux d'aïd somptueux. D'une certaine manière, l'horizon, indépassable, semble-t-il, des 15.000 dinars, paraît le meilleur de ce que le gouvernement entend offrir. Pour ceux qui sont au niveau du SMIG, ce sera toujours 3.000 dinars de plus, mais cela n'entraînera aucune amélioration du pouvoir d'achat.

    L'UGTA peut bien faire des études qui suggèrent qu'un bon SMIG serait de 36.000 dinars, elle est terriblement trop sage pour exiger au-delà de ce que le gouvernement veut donner. C'est une constance. La centrale syndicale, en contrepartie d'une politique gouvernementale l'instituant partenaire unique et entravant les syndicats autonomes, aura remarquablement respecté le contrat qui la lie au système. Elle continuera à le faire. Cela fait très longtemps que l'on a renoncé à appréhender la relation de l'UGTA avec le gouvernement sous un angle syndical classique qui inclut la revendication, la négociation et éventuellement le conflit. La direction de l'UGTA est «l'associée», elle n'est pas depuis longtemps dans une posture revendicative.

    Dans les apparences de la vie politique algérienne qui n'illusionne plus personne, le statut de l'UGTA ne diffère guère de celui des instances partisanes : celles-ci sont officiellement associées dans le cadre de l'alliance, mais dans les faits elles n'ont pas droit au chapitre. Les gens ont appris à faire avec le cynisme et l'animation de commande dont font preuve les dirigeants des partis. C'est tellement «entendu» que l'on ne s'attend guère à des esclandres de la part des ces «grands partis», pas plus qu'on ne s'attend à ce que l'UGTA lève la barre haut en matière de salaire minimum et de pouvoir d'achat.

    M. Sidi Saïd avait-il vraiment besoin de justifier l'absence de combativité de l'UGTA en évoquant la situation «délicate» d'un pays en état de «convalescence» et dans une situation de «post-violence» ? Beaucoup d'Algériens smicards ou chômeurs peuvent lui faire remarquer que les enrichissements sans cause économique apparente n'ont pas fait de pause, ni durant les années de violence, ni dans celles de la post-violence. Beaucoup de ces millions d'Algériens pauvres ou vivant chichement peuvent lui faire remarquer que les sacrifices, ce ne sont jamais les nantis qui les consentent ou subissent. Le discours patriotique du secrétaire général est trop vieux, même s'il essaie de le rajeunir en posant à celui qui accepte d'être incompris de sa base pour une noble cause.

    Le patron de l'UGTA est peut-être convaincu de ce qu'il dit, cela ne signifie pas qu'il n'a pas tort. Une vie «normale» est possible quand chacun assume, sans faire dans le mélange des genres, son propre job. Et le job d'un syndicat est de défendre les intérêts de ses adhérents de la meilleure manière possible. En le faisant, il contribue au bien-être de la nation et à ses progrès. C'est ce que nous ont appris les pays «normaux» où les syndicats rendent des comptes aux travailleurs et où leur représentativité dépend de leur action et non de la volonté du gouvernement.

    Le Quotidien d'Oran .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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