Le sport d’élite, ça sert aussi à faire de la politique. Les régimes non démocratiques, comme le nôtre, n’ont d’yeux que pour les équipes qui drainent les foules.
Voyez comme on investit pour glaner des joueurs dans une dizaine de championnats étrangers et composer une équipe nationale de football ! Voyez le chantage du Mouloudia d’Alger qui menace de se retirer du championnat ! Sous-entendu : “Je ferme boutique et je vous lâche les “Chnaoua” sans club pour les maîtriser” ! Les responsables du pays se sont empressés d’inviter ce club à la négociation en vue d’une… réconciliation. Avec ses aspects amnistiants et pécuniaires, forcément.
Le pouvoir n’est pas seul à mesurer l’utilité politique d’une équipe qui rassemble les foules. L’islamisme, idéologie par nature opportuniste, sait trouver les ressources nécessaires à sa propagande là où l’on ne les soupçonne même pas. Cette démarche est illustre par la manière dont un confrère relatait, hier, la première soirée de regroupement des… “Verts”. À lui seul, le titre renseigne sur l’arrière-pensée prosélyte d’article sportif : “Achiou est leur imam ; les joueurs satisfaits du stade de la caserne.”
Quel rapport avec le souci d’une bonne préparation technique et physique d’une sélection d’athlètes en vue d’un important rendez-vous sportif international ? Autres temps, autres mœurs : jadis, on s’enorgueillissait d’avoir des médecins, comme Bachi ou Aïssaoui, des économistes comme Abdouche, des architectes comme Fergani, dans l’EN ; désormais, nos stars sont imams !
Le titre paraît extrait d’un manuel du dogme et sonne comme un commandement : “Essalat kabl el-Iftar” (la prière avant la rupture du jeûne). L’article précise que “comme d’habitude (et non par simple effet du Ramadhan !), c’est Hocine Achiou qui dirige les deux (pas une !) prières d’el-maghrib et d’el-icha”.
Mais “les joueurs n’ont pas pu s’acquitter des tarawih, regrette le journal sponsor de l’EN, pour cause d’absence d’un joueur qui peut réciter le Coran tout entier”. Même pas Achiou ?
Mais qu’attend la FAF pour sélectionner un joueur qui maîtrise le Coran entier ou d’adjoindre un imam au staff technique ? Cela ajoutera du vert aux “Verts”.
En 1990, le FIS a fait jouer une “EN islamique” au stade du 20-Août. C’était au temps où le stade olympique lui servait à projeter, par procédés halogènes, des inscriptions mystiques sur les nuages.
Dans l’article qui nous inspire, la piété de l’élite sportive est rapportée dans le même esprit illusionniste. Sinon, pourquoi ne s’est-il trouvé personne pour nous “informer” qu’à l’issue du match Algérie-Égypte, une bonne partie de l’équipe s’était retrouvée à s’encanailler au Triangle, boîte de nuit des hauteurs d’Alger ? Cela ferait-il de nos internationaux une bande d’impénitents jouisseurs ?
Dans sa stratégie hégémonique, l’intégrisme, aidé par un État à la bigoterie facile, trouve prétexte de n’importe quoi pour nous y faire lire le miracle divin. Et susciter chez chacun l’expression publique de sa piété, renforçant l’image d’un pays acquis aux apprentis sorciers.
En l’espèce, et pour la sérénité de ce genre d’entreprises d’intérêt national, le mieux serait peut-être de laisser l’EN à son statut de groupe humain “normal” à qui l’on demande de bien jouer au football, et libre à ses éléments de mener à leur guise leur vie privée !
Liberté
Voyez comme on investit pour glaner des joueurs dans une dizaine de championnats étrangers et composer une équipe nationale de football ! Voyez le chantage du Mouloudia d’Alger qui menace de se retirer du championnat ! Sous-entendu : “Je ferme boutique et je vous lâche les “Chnaoua” sans club pour les maîtriser” ! Les responsables du pays se sont empressés d’inviter ce club à la négociation en vue d’une… réconciliation. Avec ses aspects amnistiants et pécuniaires, forcément.
Le pouvoir n’est pas seul à mesurer l’utilité politique d’une équipe qui rassemble les foules. L’islamisme, idéologie par nature opportuniste, sait trouver les ressources nécessaires à sa propagande là où l’on ne les soupçonne même pas. Cette démarche est illustre par la manière dont un confrère relatait, hier, la première soirée de regroupement des… “Verts”. À lui seul, le titre renseigne sur l’arrière-pensée prosélyte d’article sportif : “Achiou est leur imam ; les joueurs satisfaits du stade de la caserne.”
Quel rapport avec le souci d’une bonne préparation technique et physique d’une sélection d’athlètes en vue d’un important rendez-vous sportif international ? Autres temps, autres mœurs : jadis, on s’enorgueillissait d’avoir des médecins, comme Bachi ou Aïssaoui, des économistes comme Abdouche, des architectes comme Fergani, dans l’EN ; désormais, nos stars sont imams !
Le titre paraît extrait d’un manuel du dogme et sonne comme un commandement : “Essalat kabl el-Iftar” (la prière avant la rupture du jeûne). L’article précise que “comme d’habitude (et non par simple effet du Ramadhan !), c’est Hocine Achiou qui dirige les deux (pas une !) prières d’el-maghrib et d’el-icha”.
Mais “les joueurs n’ont pas pu s’acquitter des tarawih, regrette le journal sponsor de l’EN, pour cause d’absence d’un joueur qui peut réciter le Coran tout entier”. Même pas Achiou ?
Mais qu’attend la FAF pour sélectionner un joueur qui maîtrise le Coran entier ou d’adjoindre un imam au staff technique ? Cela ajoutera du vert aux “Verts”.
En 1990, le FIS a fait jouer une “EN islamique” au stade du 20-Août. C’était au temps où le stade olympique lui servait à projeter, par procédés halogènes, des inscriptions mystiques sur les nuages.
Dans l’article qui nous inspire, la piété de l’élite sportive est rapportée dans le même esprit illusionniste. Sinon, pourquoi ne s’est-il trouvé personne pour nous “informer” qu’à l’issue du match Algérie-Égypte, une bonne partie de l’équipe s’était retrouvée à s’encanailler au Triangle, boîte de nuit des hauteurs d’Alger ? Cela ferait-il de nos internationaux une bande d’impénitents jouisseurs ?
Dans sa stratégie hégémonique, l’intégrisme, aidé par un État à la bigoterie facile, trouve prétexte de n’importe quoi pour nous y faire lire le miracle divin. Et susciter chez chacun l’expression publique de sa piété, renforçant l’image d’un pays acquis aux apprentis sorciers.
En l’espèce, et pour la sérénité de ce genre d’entreprises d’intérêt national, le mieux serait peut-être de laisser l’EN à son statut de groupe humain “normal” à qui l’on demande de bien jouer au football, et libre à ses éléments de mener à leur guise leur vie privée !
Liberté
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