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Reportage: Cap de Bonne Espérance sur le Mondial 2010

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  • Reportage: Cap de Bonne Espérance sur le Mondial 2010

    Afrique du sud : les organisateurs mettent les bouchées doubles

    Cap de Bonne Espérance sur le Mondial 2010


    Lorsqu’on ne doute pas de ses compétences, on peut réaliser des miracles. Montrons au monde entier ce dont nous sommes capables ». Le slogan est affiché dans différents établissements commerciaux de Cap Town et il se réfère bien entendu au Mondial 2010 que le pays de Mandela s’apprête à accueiller du 11 juin au 11 juillet 2010.



    Les Sud-Africains en général voient en cette manifestation un défi majeur à relever, mais aussi une opportunité pour soigner l’image du pays et consolider leur économie. Le compte à rebours a déjà commencé et en cette deuxième semaine de juillet, l’on est dans les 330 jours avant le jour J. C’est une véritable course contre la montre qu’engagent les autorités du pays pour être prêts pour la fête. Dans la rue au Cap Town, ce n’est pas encore la grande fièvre des compétitions majeures mondiales, mais des signes symptomatiques de pareils rendez-vous sont perceptibles. Des magasins proposent différents articles en relation avec la promotion de cette manifestation. Tee-shirts, casquettes, souliers, ballons et autres articles portant des inscriptions sur le Mondial sont mis en vente. Déjà des bijoux et des produits d’artisanat à l’effigie de cette compétition s’écoulent. Malgré les difficultés que rencontrent les différentes parties chargées de la préparation de cette fête grandiose, les habitants sont confiants. Nous venons d’organiser la coupe des confédérations avec succès. La FIFA nous a attribué une note de 7.5 sur 10. Les 02 points restants on les a perdus à cause des carences constatées dans le secteur des transports surtout et un peu dans l’hébergement.
    Mais les projets qui sont en train de se réaliser aideront certainement à régler ce problème, nous dit Mario, un guide touristique du Cap. En effet, le pays s’est lancé dans une course contre la montre pour moderniser le secteur des transports et l’adapter aux besoins de pareils rendez-vous. On focalise notamment sur le développement du transport ferroviaire. Cela entre dans le cadre de la réalisation de couloirs de transport stratégiques et d’ouverture de voies nouvelles, nous explique Joost, un libraire du Cap Town. Les autorités sont également à l’œuvre pour l’amélioration du transport public (par bus surtout) sur les longs trajets. L’Etat sud-africain a en effet dégagé une enveloppe de 6.5 milliards de rands pour améliorer le transport public dont près de 2 milliards iront au développement de l’infrastructure du transport dans la seule ville du Cap. L’entreprise des aéroports de l’Afrique du Sud réserve, elle, plus d’1 milliard de rands pour l’amélioration de l’aéroport du Cap. Les liaisons entre les aéroports, les hôtels et les stades seront renforcées, de même pour les lignes ente les villes abritant les compétitions comme Johannesburg-Pretoria. Cette ligne dite Gautrain sera desservie par un train à grande vitesse à partir de l’aéroport de Johannesburg. Et le trajet pourra se faire en 30 minutes une fois les travaux de réalisation de la voie ferrée achevés. L’Afrique du Sud a fait appel au savoir-faire étranger pour être dans les délais car il y a une participation anglaise, française et autres à ces projets, ajoutent nos interlocuteurs. Les Sud-Africains comptent beaucoup sur le Mondial pour redresser leur économie. Surtout que le PIS du pays vient d’enregistrer, pour la première fois en 17 ans, une baisse de 6.4%. La récession a commencé à se faire sentir depuis juin dernier aggravant sérieusement le problème du chômage dans le pays. Lorsque les secteurs de l’industrie, des mines et des travaux publics sont atteints, c’est toute la chaîne économique qui en pâtit, mais le président promet de créer 500 000 emplois, dit Joost. Il y a beaucoup de capitaux étrangers dans les projets lancés à cette occasion, nous explique encore Mario qui, citant les parties concernées, les situe entre 30 et 35%. Notre premier partenaire est l’Union européenne avec l’Angleterre, la France et l’Allemagne en tête, ajoute-t-il.
    Des discussions que nous avons eues avec plusieurs habitants du Cap, il se dégage un optimisme parfait. La population et le gouvernement sont sûrs : nous allons réussir. On a mis dans ce projet beaucoup d’argent, mais çà ne sera pas vain. La police améliore ses performances dans la lutte contre la criminalité et il y a même des sessions de formation à son profit dans le pays et à l’étranger, une brigade nouvelle qui vient d’être lancée et dont on attend beaucoup en termes de lutte contre la criminalité. C’est toute l’image de l’Afrique du Sud qui va changer et nous avons une meilleure visibilité pour l’avenir, disaient encore nos interlocuteurs. Organiser une compétition pareille nous donne beaucoup de fierté et de la confiance en nos compétences. Nous savons que la FIFA est intransigeante au sujet de l’attribution du mondial et si nous l’avons arraché, c’est que nous inspirons confiance et respect au sein du concert des nations, dit Mario. Au-delà de l’apport de cette manifestation à la croissance économique, Laura nous dit que pareilles occasions contribuent à cimenter les relations entre toutes les populations du pays. Le sport en général et le Mondial en particulier vont contribuer à renforcer les rapports entre les Noirs et les Blancs. Nous l’avons vu : lors de la coupe des confédérations des Blancs portaient des habits traditionnels des populations noires et s’enlaçaient dans les tribunes En football aussi, les Sud-Africains sont optimistes. Les performances de ces derniers mois des Bafana Bafana donnent beaucoup d’espoir. Puis les équipes comme le Nigeria, l’Algérie, l’Egypte, le Sénégal, le Maroc, la Côte-d’Ivoire, le Ghana et le Cameroun nous font entretenir l’espoir que la première Coupe du monde organisée en Afrique reste sur le continent. Il ne faut surtout pas oublier que l’Afrique du Sud et l’Egypte ont très bien joué contre le Brésil en coupe des confédérations, nous dit Joost qui compte sur une solidarité africaine pour réussir le premier mondial qu’abrite le continent.
    La confiance qu’ont les Sud-Africains est aussi inspirée par l’expérience qu’a le pays dans l’organisation de grande compétitions mondiales. Car on a déjà organisé la Coupe du monde de rugby en 1995, la Coupe d’Afrique des nations en 1996. Bien que nous venions tout juste de sortir de l’apartheid. Comme nous avons organisé la Coupe du monde du cricket en 2003. Sur le plan économique le pays, sans être très performant, connaît une stabilité. Le pays abrite aussi annuellement l’Argus Cycle Tour, le Marathon des deux océans. C’est aussi un pays bien structuré, moderne, malgré les problèmes de la pauvreté et du chômage. Mais il y a des décisions qui sont en train de se prendre et qui nous mènent dans le bon sens, ajoute Mario. Notre présence en Afrique du Sud a coïncidé avec une grève qu’ont lancée les 70 000 travailleurs des chantiers des infrastructures projetées dans le cadre du Mondial. Le pouvoir d’achat ayant été sérieusement affecté par les récentes augmentations des tarifs d’électricité (30%) et des produits alimentaires (12%), les ouvriers exigent des augmentations de salaires leur permettant de compenser cette « saignée », selon la presse locale. Si les travailleurs des différents chantiers du Mondial ont observé un mouvement de grève la semaine dernière pour réclamer une augmentation des salaire, les travaux engagés depuis 2007 ont fortement contribué à réduire le taux de chômage, nous dit-on. quatre nouveaux stades Neuf villes sud-africianes abriteront les matches du Mondial 2010 : Johannesburg, Durban, Cap Town, Polokwane, Nelspruit, Rustenberg, Bloomfontein, Port Elizabeth, et Pretoria. Dans ces villes, six nouveaux stades sont en construction dont ceux de Durban, Soweto et le Green Point du Cap qui accueillera une demi-finale. Ils devront tous être livrés avant la fin de l’année en cours. Les quatre stades à rénover, à savoir ceux de Pretoria, Johannesburg, Rustenburg et Bloemfontein sont déjà achevés.
    Au Cap Town, le stade Greenpoint devra être livré en octobre prochain, i1 a atteint un taux d’avancement conforme aux prévisions initiales, mais la grève risque de le retarder si elle venait à durer, pense un hôtelier de la ville. Situé tout près du célèbre quartier Waterfront, un endroit touristique par excellence pour ses richesses historiques et naturelles et pour les larges gammes de divertissement qu’il offre, le stade a une capacité de 70 000 places avec un toit amovible. Les supporters sont autant des touristes qui apporteront un plus sur le plan économique à la ville, disent nos interlocuteurs. Les travaux du stade ont atteint un stade d’avancement appréciable. Cependnat, si ici l’accent est aujourd’hui mis sur le stade du Cap et les infrastructures de base, l’intérêt se porte globalement sur l’après mondial. « L’intérêt pour le pays, c’est moins l’évènement lui-même que le coup d’accélérateur qu’il devra donner à l’économie sud-africaine. Il est attendu de ce Mondial qu’il nous lègue un héritage dont nous pourrons profiter après », dit Patricia. D’ailleurs, les autorités se sont d’abord attelées à trouver un preneur pour le stade du Cap pour l’après-juillet 2010 avant même de lancer les travaux de sa réalisation. « Sans quelqu’un pour le gérer et le rendre rentable après le Mondial, le nouveau stade aura été une perte sèche. Donc la ville a pris ses devant et a conclu un contrat avec un opérateur économique qui va le prendre pour une durée de 30 ans », nous expliquent nos interlocuteurs. L’espoir n’est pas seulement porté sur la réussite de l’évènement, mais plutôt sur le « changement d’attitude du gouvernement depuis 2006 qui semble fixé sur le projet de société à réaliser ». « Le gouvernement est depuis peu sérieusement tourné vers le renforcement de la sécurité, l’éducation, la formation et l’emploi », dit Mario. Il y a en outre tout un business qui se développe déjà autour de ce rendez-vous.

    Suite...

  • #2
    Suite et fin

    Dans la banlieue ouest de la ville, sur la route du Cap de Bonne Esperance, nous avons vu des chantiers de construction de nouvelles cités qui seront mises à la disponibilités des supporters. « Il y a des dizaines d’endroits comme ça dans toute la ville du Cap. Ce sont des maisons mises en vente ou en location pour les gens qui préféreraient une habitation personnelle à un hôtel. Le foncier et le secteur de la construction ont connu un essort sans prcédent depuis qu’on a annoncé l’organisation du Mondial 2010 en Afrique du Sud », nous explique notre accompagnateur. En outre, pour ceux qui n’auraient pas eu la chance d’entrer dans les stades, les organisateurs ont prévu des Fan Parks (parks pour supporters) au Cap et ailleurs où les amateurs du foot pourront suivre les confrontations sur des écrans géants. A cela s’ajoutent les projections qui se feront dans les établissements commerciaux. On compte faire une recette de 3 milliards de dollars dans ce mondial en plus de l’héritage qu’il aura légué.


    Par Kamel Omar

    ELWATAN

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