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russie:Bouclier nucléaire affuté comme une épée

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  • russie:Bouclier nucléaire affuté comme une épée

    (Pour le 60e anniversaire de l'essai de la première bombe atomique soviétique)

    Par Alexandre Pesliak, RIA Novosti

    La première bombe atomique, plus précisément la bombe à plutonium, a été créée en moins de deux ans. Le pays éprouvé par la guerre a décidé de réaliser, sans l'aide de ses récents alliés, deux puissants projets scientifiques et industriels pour la défense, à programmes atomique et missilier. Ces projets interdépendants se sont avérés, en fin de compte, un immense avantage pour la Russie et l'humanité tout entière.

    En été 1945, les bombes créées dans le cadre du "Projet Manhattan" ont explosé d'abord dans un désert, ensuite sur deux villes japonaises. Dans le contexte d'une guerre froide qui s'ébauchait et d'une Amérique en état d'euphorie post-Hiroshima, Moscou se trouvait confronté à un défi qu'il fallait relever en rattrapant d'urgence son retard dans le domaine atomique. Son projet ne portait pas de nom précis, seulement un sigle pour l'abréviation de l'expression en russe "la Russie fait elle-même", ou encore de "Moteur à Réaction de Staline".

    Un bureau d'études a été créé au laboratoire d'Igor Kourtchatov, KB-11, dans la ville mordve de Sarov, à la base d'une usine de fabrication d'obus. Un réacteur, un complexe de production d'uranium 235 et un combinat radiochimique ont été construits vers 1948 dans les environs de Tcheliabinsk.

    Tout cela s'était fait à un rythme surprenant. Des complexes ont été érigés sur des terrains vagues, au milieu des forêts et des marécages par les efforts des détenus du GOULAG et des volontaires sous le contrôle du tout-puissant Lavrenti Beria qui était également premier vice-président du gouvernement de l'URSS. Dans les conditions d'un régime politique répressif, la bombe ne devait pas exploser et être essayée à moitié.

    Cette affaire a été tenue dans le plus grand secret, le site a été appelé "base", "bureau", et finalement "Arzamas-16". Le souci d'assurer la sécurité et la fiabilité de RDS supposait également un discipline rigoureuse. Les atomistes ont été investis de pouvoirs exceptionnels, ils ne manquaient de rien. Lorsqu'ils ont eu besoin d'or et de platine pour les expériences du rayonnement des neutrons, des barres de 60 kg ont été fabriquées et livrées sur ordre de Beria, mais sous un contrôle rigoureux et avec restitution garantie.

    Le fait suivant témoigne d'une haute précision des travaux: les capsules-détonateurs qui garantissaient le fonctionnement synchrone pour faire exploser l'amorce à neutrons avait un écart maximal de ... 0,2 microseconde. Environ 3000 explosions isolées et groupées ont été effectuées à des fins de vérification. Plusieurs assortiments d'outillage ont été fabriqués pour la bombe. Les pièces de RDC-1 se distinguaient par leur fabrication méticuleuse, leur haute précision et leur grande fiabilité.

    Tout était prêt vers août 1949. Pour évaluer l'effet destructeur de la nouvelle arme, une cinquantaine d'avions et des blindés ont été envoyés dans le polygone, des maisons en briques et en bois, un pont, même trois secteurs de mines d'une profondeur de 10, 20 et 30 mètres (imitation du métro) ont été construits, plus de 1500 animaux y ont été transportés. La lueur de l'explosion et un grondement ont été signalés au-delà de 80 km du polygone, l'effet de la bombe s'est avéré de 50 % plus grande que prévu.

    La Russie a fabriqué sa propre bombe bien plus rapidement qu'on ne l'attendait en outre-Atlantique. Ensuite, elle a créé une charge thermonucléaire et cette fois, la première bombe a été larguée sur le polygone par l'Union Soviétique. Se succèderont après le premier missile balistique porteur d'une charge nucléaire, le lancement du premier spoutnik, la mise en orbite du premier homme dans l'espace extra-terrestre. Et après cela, il est fort douteux qu'on vienne qualifier cette série d'exploits d'inertie de l'enthousiasme, des calculs ou de l'approche systématique.

    L'une des questions épineuses qui se pose constamment, est si vraiment la bombe soviétique n'est pas une copie de la bombe américaine? Le chef du KB-11, Iouli Khariton, y a répondu comme suit : "Il était nécessaire de trouver le moyen le plus rapide et sûr de prouver que nous avions également une arme atomique. Nos conceptions plus efficaces pouvaient attendre". Autrement dit, l'"article 501" qui copiait, au fond, l'échantillon américain est, indiquent les auteurs du livre "Projet atomique soviétique", "un programme-minimum objectivement nécessaire, dicté par des considérations politiques". Cependant, ce n'était pas la répétition, mais l'oeuvre qui déterminait les travaux de création de nouvelles technologies, de nouvelles installations de laboratoires et d'entreprises industrielles, de nouvelles inventions physiques et de nouvelles conceptions, de nouvelles méthodes de calculs, a affirmé le dernier ministre de l'industrie atomique de l'URSS Lev Riabev.

    La création du complexe d'armes nucléaires en URSS a déterminé le fait indéniable que le monde vit sans guerre mondiale. C'est l'ère de vulnérabilité réciproque. Selon une observation faite par le grand Iouli Khariton, "le principal paradoxe de notre époque consiste probablement dans le fait que l'arme de destruction massive la plus sophistiquée contribue jusqu'à présent à la paix sur la Terre, étant un puissant facteur de dissuasion ..."

    Non seulement la parité stratégique avec les Etats-Unis, mais aussi, dans une certaine mesure, la position occupée par les scientifiques (Manifeste Russell-Einstein sur l'inadmissibilité d'une guerre nucléaire, documents du mouvement Pugwash des scientifiques, messages d'Andreï Sakharov, conception de l'"hiver nucléaire") sont également des facteurs de dissuasion des forces agressives.

    Au début du XXIe siècle, la perspective de l'apocalypse nucléaire s'est un peu éloignée, les guerres et les conflits locaux se "bornent" aux armes extrêmement précises. Les "avant-gardes" nucléaires - les Etats-Unis et la Russie - ont abordé la concertation sur la réduction des arsenaux nucléaires et des vecteurs d'armes nucléaires.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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