Tweet
L Corée du Nord a annoncé, vendredi 4 septembre, avoir atteint la "phase finale" d'un programme d'enrichissement de l'uranium. Si c'est le cas, le régime disposerait ainsi d'une alternative au plutonium dans la fabrication de l'arme atomique. Pyongyang a ajouté avoir extrait, par ailleurs, assez de plutonium pour fabriquer de nouvelles ogives nucléaires. Le régime a déjà procédé à deux essais nucléaires grâce à sa filière plutonium.
"Nous avons procédé avec succès à l'expérimentation du processus d'enrichissement d'uranium", a assuré le représentant permanent de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) auprès des Nations unies. Cité par l'agence officielle de presse nord-coréenne, il a ajouté : "Nous sommes prêts à la fois au dialogue et aux sanctions (...), nous ne nous sommes jamais opposés à une dénucléarisation de la Péninsule (...). Tout dépend de la politique nucléaire américaine vis-à-vis de la Péninsule."
Selon la RPDC, ce programme atomique est purement défensif alors que ses voisins chinois et russe sont des puissances nucléaires et que la Corée du Sud et le Japon sont placés sous le "parapluie nucléaire" américain.
Le régime nord-coréen estime qu'il n'est pas lié par la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui durcit les sanctions à son égard après son essai nucléaire du 25 mai : "Si le Conseil de sécurité persiste à privilégier les sanctions, la RPDC sera contrainte de prendre des contre-mesures d'autodéfense plus fortes. "
Cette mise en garde de Pyongyang intervient alors que le nouvel émissaire américain pour la RPDC, Stephen Bosworth, entame à Pékin une tournée en Asie pour faire revenir la Corée du Nord sur son programme nucléaire - sans se rendre à Pyongyang comme l'avait proposé le régime. Depuis la Chine, M. Bosworth a indiqué, vendredi, n'avoir aucune confirmation sur l'existence de cette nouvelle filière.
Le programme secret d'enrichissement de l'uranium a été à l'origine, en octobre 2002, de la seconde crise nucléaire (après celle de 1994). S'il existait des preuves que Pyongyang avait cette ambition et s'était procuré des équipements au Pakistan, le programme restait au stade expérimental.
De déclarations tranchées du secrétaire d'Etat adjoint James Kelly de l'époque ("la production d'uranium enrichi (par la RPDC) est une question de quelques mois"), Washington avait ensuite opté pour une vision moins catégorique. "Notre conviction (sur l'existence de ce programme) est à un niveau moyen", avait ainsi dit, le 27 février 2007, Joseph DeTrani, responsable des renseignements sur la RPDC, devant la commission des services armés au Sénat.
En avril 2009, le régime avait annoncé la reprise de l'extraction de plutonium et la mise en oeuvre d'un programme d'enrichissement de l'uranium. En juin, après la condamnation par le Conseil de sécurité de son essai nucléaire du 25 mai, il procédait à des tests d'enrichissement.
Philippe Pons
"Nous avons procédé avec succès à l'expérimentation du processus d'enrichissement d'uranium", a assuré le représentant permanent de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) auprès des Nations unies. Cité par l'agence officielle de presse nord-coréenne, il a ajouté : "Nous sommes prêts à la fois au dialogue et aux sanctions (...), nous ne nous sommes jamais opposés à une dénucléarisation de la Péninsule (...). Tout dépend de la politique nucléaire américaine vis-à-vis de la Péninsule."
Selon la RPDC, ce programme atomique est purement défensif alors que ses voisins chinois et russe sont des puissances nucléaires et que la Corée du Sud et le Japon sont placés sous le "parapluie nucléaire" américain.
Le régime nord-coréen estime qu'il n'est pas lié par la résolution 1874 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui durcit les sanctions à son égard après son essai nucléaire du 25 mai : "Si le Conseil de sécurité persiste à privilégier les sanctions, la RPDC sera contrainte de prendre des contre-mesures d'autodéfense plus fortes. "
Cette mise en garde de Pyongyang intervient alors que le nouvel émissaire américain pour la RPDC, Stephen Bosworth, entame à Pékin une tournée en Asie pour faire revenir la Corée du Nord sur son programme nucléaire - sans se rendre à Pyongyang comme l'avait proposé le régime. Depuis la Chine, M. Bosworth a indiqué, vendredi, n'avoir aucune confirmation sur l'existence de cette nouvelle filière.
Le programme secret d'enrichissement de l'uranium a été à l'origine, en octobre 2002, de la seconde crise nucléaire (après celle de 1994). S'il existait des preuves que Pyongyang avait cette ambition et s'était procuré des équipements au Pakistan, le programme restait au stade expérimental.
De déclarations tranchées du secrétaire d'Etat adjoint James Kelly de l'époque ("la production d'uranium enrichi (par la RPDC) est une question de quelques mois"), Washington avait ensuite opté pour une vision moins catégorique. "Notre conviction (sur l'existence de ce programme) est à un niveau moyen", avait ainsi dit, le 27 février 2007, Joseph DeTrani, responsable des renseignements sur la RPDC, devant la commission des services armés au Sénat.
En avril 2009, le régime avait annoncé la reprise de l'extraction de plutonium et la mise en oeuvre d'un programme d'enrichissement de l'uranium. En juin, après la condamnation par le Conseil de sécurité de son essai nucléaire du 25 mai, il procédait à des tests d'enrichissement.
Philippe Pons