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liban:Qui bloque la formation du nouveau cabinet ?

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    Bernard Mikael - RPL FranceBeaucoup d’information nuit à l’information… Les Libanais, du Liban ou de la diaspora, vivent dans le brouillard le plus total quant aux raisons, vrais raisons, du retard dans la formation du nouveau cabinet. D’où vient ce retard, qui en est responsable Revue chronologique Suite aux élections du 7 juin 2009, l’ancienne majorité a été reconduite au pouvoir avec 72 députés. Coûts de l’opération selon un responsable saoudien, environ 10.5 million de barils de pétrole saoudiens (à 72 $ le baril), soit un jour de production dédié au Liban, sans compter les frais engagés par les candidats eux-mêmes. La majorité (majorité depuis 1992 : coûts total de l’opération : 52 milliard de dollars de dette, soit plus de 170 % du PIB) s’est alors réunie et a désigné M. Saad Hariri comme leur candidat au poste de premier ministre. Ensuite, et selon la Constitution libanaise, le Président de la république a entamé les consultations parlementaires et a désigné M. Hariri pour former le nouveau gouvernement. Les consultations parlementaires est une action constitutionnelle protocolaire dans laquelle le Président de la république demande aux députés et blocs parlementaires de désigner leurs candidats au poste de prMission du Président accomplie, nous sommes à la troisième semaine après les élections.
    Le premier ministre désigné, M. Saad Hariri, déclare le lendemain qu’il souhaite former un gouvernement d’union nationale pour que le Liban puisse faire face aux difficultés économiques, difficultés politiques, et surtout face aux menaces de guerre d’Israël.
    Dans un gouvernement d’union nationale, chaque bloc parlementaire aura un nombre de ministère qui soit proportionnel au nombre de sa représentation parlementaire, à savoir :
    Bloc du Futur: (72 députés/128 sièges parlementaires)*30 ministères = 16,875 ministres
    Bloc du CPL: (27/128)*30= 6,32 ministres
    Bloc d’Amal : (15/128)*30= 3,5 ministres
    Bloc du Hezbollah : (14/128)*30= 3,5 ministres
    Or, cette formule ne peut pas être appliquée telle qu’elle, puisqu’il a fallu compter une part pour le Président de la république.
    Au fait, la Constitution libanaise donne au Président le rôle d’arbitrage dans les conflits internes, or les « Réformes de Taëf » ne lui a laissé aucun outil constitutionnel pour qu’il puisse honorer sa mission. D’où le consentement de tous les partis politiques de céder chacun un nombre proportionnel de ses sièges ministériels au Président. C’est ainsi que la fameuse formule 10+5+15 est née : 10 ministres pour l’opposition (BCR, Amal et Hezbollah), 5 ministres pour le Président de la République et 15 ministres pour la majorité (Hariri, Joumblatt, Forces libanaises, Kataëb…).
    À la quatrième semaine après les élections, M. Hariri entame alors les consultations avec les chefs des blocs parlementaires pour l’affectation des ministères, mais, un changement de taille vient bouleverser cet équilibre millimétré. M. Joumblatt avec son bloc de 9 députés décident de sortir de la majorité, les Kataëb, parti chrétien de la majorité, fait du chantage et est sur le point de s’éloigner de la ligne majoritaire… La majorité passerait donc à 63 députés, y compris les centristes, et le pays se retrouvent avec 2 minorités.
    Toutes les cartes sont en train d’être mélangée et nul ne sait où atterrira le bloc Joumblatt et qui aura à nouveau la majorité !! Il faudra, entre temps, remplir le vide et éloigner les caméras curieuses des fissures majoritaires. Il y a une cible idéale et historique qui dure depuis 1988, le Général Aoun et sa représentativité.
    L’obstacle Aoun »
    C’est alors que naisse la campagne médiatique contre Joubran Bassil, militant du CPL puis beau-fils du Général Aoun, et ministre sortant des Télécommunications avec un bilan très positif.
    La campagne est né alors qu’il n’y a jamais eu de discussions entre Hariri et le Général Aoun ou le CPL en général sur les ministères demandés par le BCR, encore moins sur les noms des candidats.
    Cette campagne acharnée a pour objectif, probablement, le brouillage des conflits internes et des séparations au sein de la majorité, mais aussi, l’attente d’un feu vert venant des États-Unis avec une escale en Arabie Saoudite.
    La majorité (ou ce qui l’en reste) désigne le Général Aoun comme responsable du blocage de la formation du nouveau cabinet et lui reproche :
    1. d’être « gourmand » en demandant 5 ministères, dont un dit « souverainiste » (Intérieur, Affaires Étrangères, Justice et Défense sont considérés comme ministères souverainistes)
    2. de demander 4 autres ministères n’incluant pas des Secrétaires d’États
    3. de vouloir reconduire Joubran Bassil au ministère des Télécommunications, alors qu’il a échoué aux législatives !!
    Ce sont ces trois conditions qu’on appelle aujourd’hui « l’obstacle Aoun ».
    Du côté du BCR, on considère que ces trois conditions ne forment qu’un voile aux vrais problèmes dont souffre la majorité. Le BCR voit que le blocage se situe au niveau des problèmes suivants :
    1. Les États-Unis et Israël ainsi que plusieurs alliés de la majorité ne souhaitent pas voir Hezbollah au cabinet
    2. Les gouvernements Hariri ont pris l’habitude depuis l’accord de Taëf à ce jour de marginaliser la représentativité chrétienne au sein du pouvoir, jusqu’ici maillon faible à cause de sa résistance à l’occupant syrien. Pourtant, le BCR est le deuxième plus grand bloc parlementaire et de loin celui qui a la plus grande représentativité chrétienne avec 52% des voix
    3. Un désaccord régional entre les saoudiens, les syriens et les égyptiens. Les premiers soutenant Hariri et le considère le « petit fils » du Royaume. Les syriens ne veulent pas d’un gouvernement pro-occidental qui ne prend pas en compte les intérêts syriens dans le conflit Israélo-arabe. Les égyptiens font tout pour compromettre les chances de Hariri et cherche à reconduire leur allié, le premier ministre sortant, Fouad Siniora.
    4. A l’instar du ministère des Télécommunications, celui de l’Énergie et celui des Affaires Sociales, des modèles exemplaires de gouvernance et de gestion, le BCR veut étaler sa politique réformiste sur d’autres ministères. Il s’oppose ainsi aux intérêts des Hariri qui depuis 1992 ont les mains libres dans la gestion des affaires de l’État et ses caisses
    5. Le BCR considère que, depuis 1990, seuls les chrétiens paient le prix de la gourmandise des Hariri et font seuls les concessions. Une politique Haririenne qui a porté ses fruits en provoquant une immigration chrétienne massive
    Des voix de plus en plus hautes s’élèvent pour que le premier ministre désigné abandonne la formation d’un cabinet d’union nationale pour ainsi former un cabinet de majorité uniquement. Voix portées par le Patriarche maronite, les Forces Libanaises, les Kataëb… Ce sont, par hasard, les mêmes qui ont fait les choix politiques, depuis l'accord de Taëf, qui ont conduit les chrétiens à être isolé de leur milieu naturel, en vue d'un partitionnement du Liban
    Mais cela ne répond-il pas aux demandes américaines ?
    Est-ce qu’il y a toujours une majorité depuis la sortie de Joumblatt ?
    Et jusqu’à quand les chrétiens paieront seuls le prix des conflits régionaux et feront seuls les concessions ?
    La question qu’il faut poser pour comprendre la volonté d’écarter l’opposition : Quel est le point de blocage à l’initiative de paix américaine et européenne dans la région, et qui s’y oppose ? N’est-ce pas l’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays hôtes et un changement démographique irréversible de la carte communautaire libanaise ? Ce ne sont pas le BCR, Hezbollah et Amal qui s’y opposent ? C’est là qu'il faut chercher la réponse au blocage…
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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