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Megrahi: Londres avoue être intervenu

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    Jack Straw a finalement reconnu samedi que la libération du libyen al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie, était bien liée à un accord pétrolier entre Londres et Tripoli.

    Jack Straw, le ministre anglais de la Justice, s'est finalement désolidarisé de la position commune adoptée par Londres et Tripoli dans l'affaire Megrahi, cet ancien agent condamné pour l'attentat de Lockerbie et transféré dans son pays le 20 août dernier. Jusqu'à maintenant, Jack Straw avait infirmé le fait d'être intervenu pour des raisons économiques dans le transfert de plusieurs prisonniers, dont Abdel Basset al-Megrahi. Mais il a fini par confirmer une partie des révélations du Sunday Times paru dimanche dernier: les intérêts commerciaux du Royaume-Uni ont joué "un très grand rôle. Je ne m'en excuse pas", a ainsi déclaré le ministre de la Justice dans une interview donnée au Daily Telegraph.

    Londres assurait jusqu'à lors avoir laissé l'entière initiative aux autorités écossaises, autonomes sur les questions d'ordre judicaire. Seule personne à avoir été jugée - et condamnée à perpétuité - pour l'attentat contre un Boeing de la Pan Am qui a fait 270 morts en 1988 au-dessus de la ville écossaise de Lockerbie, Megrahi a été transféré en Libye le 20 août puis libéré, officiellement pour des raisons médicales. En effet, il souffre d'un cancer en phase terminale, les médecins estimant qu'il ne lui restait pas plus de trois mois à vivre.

    Gordon Brown se mouille
    Mais le Sunday Times du 30 août dernier a révélé que cette libération serait davantage liée à un marchandage commercial entre Londres et Tripoli. En effet, quelques semaines après l'annonce de la libération de Megrahi, un accord pétrolier entre British Petroleum (BP) et les autorités libyennes a été conclu. Des documents publiés la semaine dernière par le gouvernement écossais confirment l'existence d'un courrier libyen adressé au gouvernement anglais au sujet du prisonnier. La missive indique que la mort en détention de Megrahi aurait "des effets catastrophiques sur la relation entre la Libye et la Grande-Bretagne".

    La libération de l'agent libyen et l'accueil triomphal qu'il a reçu à son retour à Tripoli n'ont fait qu'alimenter la polémique. Dans cette tourmente, le gouvernement britannique a toujours assuré n'être intervenu à aucun moment dans la procédure. Face aux accusations de l'opposition conservatrice, le Premier ministre Gordon Brown est même monté au créneau mercredi: "De notre côté, il n'y a eu ni complot, ni dissimulation, ni double jeu, ni accord pétrolier, ni tentative de faire pression sur les ministres écossais, ni assurance quelconque donnée au colonel Kadhafi."

    Une belle déclaration que son ministre de la justice a contredite dans le Daily Telegraph paru samedi: "La Libye était un Etat voyou. Nous avons voulu la ramener dans le rang. Et oui, cela incluait le commerce parce que le commerce est une composante essentielle de cela, et ensuite il y a eu l'accord de BP", a expliqué Jack Straw, avant de préciser: "Je n'ai toutefois jamais parlé de Megrahi à Gordon Brown." Le Premier ministre peine toujours à remonter dans les sondages après le scandale des notes de frais que son parti, les travaillistes, ont mal géré en mai dernier. Et cette nouvelle polémique risque d'aggraver son impopularité à moins d'un an des élections de juin 2010.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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