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Alors qu’elle préconise l’austérité, La LFC 2009 ne réduit pas les dépenses de l’État

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  • Alors qu’elle préconise l’austérité, La LFC 2009 ne réduit pas les dépenses de l’État

    Alors qu’elle préconise l’austérité face à la crise
    La LFC 2009 ne réduit pas les dépenses de l’État


    L’adoption d’une loi qui dégage les relents de l’austérité est une gifle à l’optimisme béat et tapageur affiché auparavant par le gouvernement. C’est une mise à nu parmi d’autres.

    Il faut bien l’admettre : la loi de finances complémentaire adoptée sans le moindre débat, début septembre, par l’Assemblée populaire nationale (APN) n’a pas que des inconvénients. Si certaines de ses mesures ont eu l’effet d’une douche écossaise sur bon nombre de citoyens qui ont vu leur rêve de s’offrir un véhicule ou un quelconque article électroménager partir en fumée, elle a eu le mérite d’avoir permis bien des mises à nu.
    D’abord l’adoption d’une loi qui dégage les relents de l’austérité est une gifle à l’optimisme béat et tapageur affiché auparavant par le gouvernement. Début mars 2009, Ahmed Ouyahia criait, en effet, à qui voulait l’entendre, que l’Algérie est trop bien cuirassée pour être affectée par les effets d’une crise mondiale qui avait pourtant mis en état d’alerte maximum des nations aussi nanties que les États-Unis, l’Allemagne ou encore la France.
    Invité au forum de l’ENTV en pleine campagne électorale pour l’élection présidentielle, le premier ministre avait soutenu que “nous sommes à l’abri pour au moins trois ou quatre années grâce aux réserves de change, estimées à 140 milliards de dollars, et au fonds de régulation, qui compte 4 000 milliards de dinars”. Et de rassurer : “les Algériens n’ont aucune raison de s’inquiéter…” Quelques mois plus tôt, fin octobre 2008, en marge de l’ouverture de l’année judiciaire 2008-2009, il estimait que “nous sommes en mesure de satisfaire nos besoins extérieurs” parce que “notre système bancaire ne fait pas partie du système financier international”.
    Une question : si les intérêts du pays “n’ont pas changé entre le mois de juillet et le mois de septembre”, pour reprendre la belle réplique de
    M. Ouyahia, quel changement s’est-il produit de mars à septembre à même de justifier les mesures sévères prises par les autorités dans le but, argue-t-on, de faire face aux retombées néfastes de la crise financière contre lesquelles l’Algérie, selon les explications du même Ouyahia, est normalement prémunie ? Rien, sinon le contexte. En effet, avant avril 2009, l’Algérie se préparait à un rendez-vous électoral important, à savoir l’élection présidentielle. Le même optimisme béat est affiché par le ministre des finances Karim Djoudi à chacune de ses sorties publiques.
    Mi-octobre 2008, il a assuré devant les membres du Conseil de la nation que l’impact de la crise financière a été évité grâce à l’allégement des fragilités de l’économie algérienne, c’est-à-dire le remboursement anticipé de presque la totalité des dettes extérieure et intérieure du pays. “La bonne gestion des réserves de change placées en bons du Trésor américain, avec un risque nul, a permis d’éviter des pertes colossales face à la crise financière”, insistait alors le premier argentier du pays.
    Et en concoctant une loi de finances complémentaire aussi austère, le gouvernement s’est quelque peu déjugé sans pour autant aller jusqu’à l’assumer ouvertement. Pis, “les pots cassés” de cette “imprévoyance” sont payés non pas par l’État, mais plutôt par le citoyen qui est invité à faire le deuil de certains de ses projets. Car au cœur même de la crise financière qui a vu beaucoup de pays faire des coupes sévères dans leurs dépenses, l’Algérie s’est distinguée par quelques prodigalités qui ont étonné plus d’un.
    De 2007, année du début de la crise, jusqu’à 2009, l’Algérie a vu ses importations augmenter considérablement pour dépasser aujourd’hui les 40 milliards de dollars. En pleine période de récession mondiale, l’Algérie s’est permis le luxe de revoir à la hausse les budgets de certains ministères improductifs comme ceux des affaires religieuses, des moudjahidine, de la solidarité, de l’intérieur, etc. Le président de la République lui-même, alors qu’il ne cessait de prévenir contre les conséquences de la crise, a pris sur lui d’effacer les dettes des fellahs s’élevant à 41 milliards de dinars.
    Et, cerise sur le gâteau, le ministère de la culture s’est permis de dégager une enveloppe de plusieurs milliards pour financer en 2007 le festival “Alger capitale de la culture arabe” avant de “récidiver” en été 2009 en consacrant une enveloppe de plus de 80 millions de dollars pour le festival panafricain. C’est dire que l’État algérien s’offre un rythme de vie dispendieux à bien des égards pendant qu’il somme les administrés de se serrer la ceinture.
    En adoptant sans coup férir des ordonnances présidentielles, l’APN a mis à nu, par elle-même, son incapacité à assumer sa mission de pouvoir législatif. Soustraire une loi de finances même complémentaire régissant la vie de la nation à la critique des députés, c’est faire preuve de mépris à leur égard. En adoptant depuis son installation toute une fournée d’ordonnances présidentielles, le parlement algérien assume ouvertement le statut peu envieux de chambre d’enregistrement. Il est vrai que ce n’est pas la première fois que les institutions présidées par MM. Ziari et Bensalah se font hara-kiri. Elles avaient donné leur bénédiction à une révision constitutionnelle qui, de l’avis du plus grand nombre, aurait dû être soumise à référendum.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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