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Le football, un sport d’abord politique

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    Le football, un sport d’abord politique

    Une équipe nationale de football qui gagne, c’est la vie rêvée d’un pouvoir politique en général, et d’un pouvoir échouant en particulier.
    Hier, il n’était nulle part question de cherté des produits, d’accidents de la circulation, de coupures d’eau ou d’électricité. Que des chances du “onze” national, totales pour tous. La défaite n’était pas permise ; le doute non plus.
    À l’heure où s’écrivent ces lignes, le match est encore loin.
    Pour tard dans la soirée. Une ambiance de préparatifs règne autour : on s’invite pour regarder collectivement le match et vivre une victoire importante et annoncée.
    La victoire contre la Zambie, c’est, paraît-il, la qualification assurée. Et donc quelques jours de paix civile garantie, en attendant la compétition suivante.
    Tout se passe comme si le peuple n’a plus que le foot pour regarder… ailleurs. Bien malin qui trouvera la formule pour le faire à nouveau s’inquiéter des effets de la loi de finances complémentaire, de l’hécatombe routière ou même des difficultés de la rentrée scolaire. D’ailleurs, c’est loin le 13 septembre.
    Rien n’y fait.
    Pas même les quatre boxeurs qui, à Milan, s’échinent à nous représenter, dans la presque clandestinité, aux championnats du monde du noble art. Mais qu’est-ce que vaut le “noble” art devant le sport “roi” ? La puissance a toujours eu autorité sur la noblesse, jusqu’à se confondre avec elle : pour être noble, il faut être puissant, comme aux temps féodaux.
    Le sport n’est pas entretenu pour ce qu’il est : une voie de réalisation pour les jeunes et un hymne à l’effort, à la discipline et au partage. Il est tenu dans un total mépris politique dans ses compartiments “impopulaires”, à tel point que certaines disciplines, comme l’escrime et le cyclisme, n’ont même plus de fédération. La boxe, le cyclisme, l’escrime… combien de divisions, comme dirait l’autre ?
    L’émotion que suscite déjà la nouvelle aventure envisagée en Coupe du monde est bien plus intense que celle suscitée par tout autre effet d’annonce politique. Si, en plus, la presse et l’ENTV ont innové, cette fois-ci, en mettant en avant, de manière subliminale, la relation entre la piété du groupe et sa performance. Le message qui pénétrera les chaumières sera d’une portée historique : il n’y a plus de domaine profane. Pas même le sport. Le président de la fédération a homologué cet aspect mystique qui doit entourer toute réalisation : il nous a demandé par communiqué d’aider l’équipe en priant pour sa victoire.
    La qualification de l’équipe nationale au championnat du monde d’Afrique du Sud-Est, heureusement, est très probable. Et constitue un motif de joie pour tout un peuple qui manque tellement de raisons de jubiler. Elle permettra aussi au régime de gagner du temps en termes de controverses sur les sujets qui fâchent les Algériens.
    Faute de pouvoir espérer des choses tangibles d’une tripartite, même rapprochée, ils pourront toujours patienter à attendre la concrétisation des promesses des “Verts”.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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